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Bureau d'Audiences Publiques sur l'Environnement

Séance tenue le 4 août 1997
BUREAU D'AUDIENCES PUBLIQUES
SUR L'ENVIRONNEMENT

ÉTAIENT PRÉSENTS: M. CAMILLE GENEST, président
M. CHARLES CLOUTIER, commissaire
M. JEAN PARÉ, commissaire

AUDIENCE PUBLIQUE
SUR LE PROJET DE PROJET DE PROLONGEMENT
DU GAZODUC TQM
DE LACHENAIE a EAST HEREFORD

DEUXIèME PARTIE
VOLUME 3
Séance tenue le 4 août 1997, à19 h
Pub de la Gorge
145, rue Michaud
Coaticook

TABLE DES MATIèRES


 SÉANCE DU 4 août 1997


PRÉSENTATION DES MÉMOIRES: 
      MUNICIPALITÉ D'EAST HEREFORD, RICHARD BELLEVILLE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 
      MME LUCIE ROY-ALAIN pour JEAN-PAUL ROY. . . . . . . . . . . . . . . . 9 
      LAURIEN ALAIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 
      GHISLAINE GILBERT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21 
      FERME MARC BELOIN ET HÉLèNE PARIZEAU, MARC BELOIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30 
      NORMAND RIENDEAU. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38 
      FERME YVAL INC., YVON ALAIN. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43 
      FONDATION BEL ENVIRON, LUCIE ROY-ALAIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50 
      FERME PISCICOLE DES BOBINES, NORMAND ROY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59 
      PISCICULTURE DES ARPENTS VERTS, JOHANNE ROY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66 
      
DROIT DE RECTIFICATION: 
      JEAN TRUDELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68 



                            SOIRÉE DU 4 AOûT 1997 
                              MOT DU PRÉSIDENT 

LE PRÉSIDENT: 

      Mesdames et messieurs,  bonsoir! Je vous souhaite la 
bienvenue à cette seconde partie de l'audience publique 
portant sur le projet de prolongement du gazoduc de TQM de 
Lachenaie jusqu'à East Hereford. 

      Je suis Camille Genest,  commissaire du BAPE,  et je 
préside cette Commission d'enquête.  Je suis assisté 
de monsieur Charles Cloutier et de monsieur Jean Paré, membres 
du Bureau. 

      Les autres membres de l'équipe sont madame Solanges 
Hudon,  analyste,  et mesdames Mylène Savard et France Carter,  
secrétaires de Commission.  

      Les sténotypistes officielles sont madame Lise 
Maisonneuve pour la version française des transcriptions et 
madame Phyllis Markoff pour la version anglaise.  Les services 
d'interprétation sont assurés par monsieur Francis 
Évandé.  Les services techniques sont assurés par le 
ministère des Relations avec les citoyens et de l'Immigration,  
sous la direction de monsieur Jean Métivier et Daniel Moisan. 

      Cette seconde partie du processus de consultation du BAPE est 
consacrée àl'audition des mémoires par la 
Commission.  La présentation de vos mémoires peut 
être faite verbalement ou par dépôt et explication.  
Toute personne,  municipalité ou groupe peut ainsi prendre 
position sur le projet ou sur tout élément faisant partie 
du dossier sous examen.  Les participants seront invités 
àvenir présenter leur mémoire selon l'ordre 
d'inscription déjà convenu au préalable avec madame 
Carter. 

      Tous les documents relatifs àcette deuxième partie 
seront disponibles dans les centres de consultation,  ainsi que les 
notes sténographiques,  et ce,  dans les meilleurs 
délais.  

      Les centres de consultation sont la Bibliothèque de 
Coaticook incorporée,  la Bibliothèque Memphrémagog,  
la Bibliothèque municipale de Sainte-Julie,  la 
Bibliothèque municipale de Granby,  le Centre communautaire 
Roussin,  ainsi que les deux bureaux permanents du BAPE 
àQuébec et àMontréal,  et la Bibliothèque 
centrale de l'Université du Québec àMontréal. 

      Les documents sont également disponibles en audience 
publique à l'arrière de la salle,  auprès des 
secrétaires de Commission. 

      Un petit rappel concernant la procédure 
d'évaluation et d'examen des impacts et le rôle du BAPE.  
Il y a eu une première partie de l'audience où les 
participants qui le désiraient ont pu poser des questions 
àla Commission,  qui les a ensuite adressées au promoteur 
du projet ainsi qu'aux différentes personnes-ressources.  Des 
questions additionnelles ont été adressées àces 
derniers après la première partie de l'audience et les 
réponses ont été déposées dans les centres 
de consultation.  

      Nous commençons ce soir la seconde partie.  Nous 
commençons la séance de Coaticook.  Et cette 
deuxième partie est donc consacrée à l'audition des 
avis et des mémoires.  

      Une fois l'audition des mémoires terminée,  la 
Commission en fera une analyse et les intégrera àsa 
propre analyse sur le projet.  L'analyse et les recommandations de 
la Commission seront consignées dans un rapport,  qui sera 
ensuite remis au ministre de l'Environnement et de la Faune le 9 
octobre 1997.  Le ministre a,  selon les exigences 
réglementaires,  soixante jours pour rendre public le rapport. 

      Pour ce qui est du déroulement des séances de la 
deuxième partie d'audience, l'horaire retenu est le suivant 
pour les prochaines séances: ce soir et demain,  ici 
même; les 6 et 7 août àla salle paroissiale Saint-
Jean-Bosco du 900,  rue Sherbrooke àMagog. 

      J'aimerais finalement,  avant d'inviter le premier 
participant inscrit,  vous rappeler quelles sont les règles de 
fonctionnement prévues pour cette deuxième partie 
d'audience. Une fois que les gens auront terminé de 
présenter leur mémoire,  la Commission leur adressera des 
questions afin de bien cerner l'ensemble de leurs 
préoccupations et arguments et obtenir,  au besoin,  de 
l'information additionnelle. 

      De plus,  il existe un droit de rectification pour corriger 
des faits ou des données erronées ou inexactes 
énoncées pendant la séance.  Ce droit est accessible 
àtous et il pourra être utilisé àla fin de 
chaque séance.  Ceux qui désirent s'en prévaloir 
doivent en aviser mesdames France Carter ou Mylène Savard 
àl'arrière de la salle.  Ainsi, àla fin de chaque 
séance,  une période sera allouée pour les 
rectifications de faits ou de données nécessaires. 

      Le droit de rectification ne s'applique que sur des faits.  
Ce droit ne s'applique pas sur des opinions émises.  Alors,  
le droit de rectification n'est valable que pour corriger des faits 
ou des données erronées énoncées au cours des 
séances. 

      Enfin,  je vous rappelle que la Commission recherche en tout 
un climat serein.  Je vous souligne que les attitudes ou les propos 
méprisants ou désobligeants sont contraires àla 
bonne marche et au bon fonctionnement d'une audience publique. 

      Je vous souhaite,  en mon nom et au nom de mes 
collègues,  une bonne soirée et une bonne deuxième 
partie d'audience publique sur ce projet. 


      Je demande maintenant àla Municipalité d'East 
Hereford de se présenter. 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Bonsoir,  monsieur le président,  messieurs les 
commissaires.  Richard Belleville, maire d'East Hereford.  Dans le 
cadre des audiences qui ont lieu présentement,  le Conseil 
municipal souhaite faire une mise au point en ce qui concerne la 
présence possible de TQM sur son territoire. 

      C'est une entreprise qui souhaite ouvrir de nouveaux 
marchés et qui permet àde nombreux secteurs 
d'activités d'en profiter économiquement.  Dans cette 
perspective, nous ne pouvons que la féliciter d'être 
dynamique et nous sommes heureux de l'accueillir en tant que 
contribuable.  Nous espérons que les retombées sauront 
être profitables ànos entreprises locales et ànos 
travailleurs autonomes. 

      La sécurité publique postconstruction continue de 
nous préoccuper.  Nous sommes assurés de l'ouverture 
d'esprit de TQM àce sujet et nous sommes disposés 
àdiscuter, tel que nous l'avons déjà mentionné.  
Merci. 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors,  monsieur le maire,  ça complète votre 
présentation? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Oui. 

LE PRÉSIDENT: 

      Et cette présentation accompagne le mémoire qui a 
déjà été déposé par la 
Municipalité,  si je comprends bien. 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      C'est bien ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Mais cette mise au point ne vient que s'ajouter,  elle ne 
vient pas amender votre mémoire. 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Non,  elle ne vient...  les points qu'on a mis sur le 
mémoire qu'on a donné,  on ne voudrait surtout pas que 
ça pourrait bloquer le projet.  C'est seulement que des mises 
au point qu'on aimerait qui soient regardées d'un oeil. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Donc,  on peut dire que la Municipalité 
d'East Hereford appuie le projet et est d'accord avec le projet. 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      C'est bien ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Maintenant,  vos réticences sont sur la 
sécurité? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      C'est ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Est-ce que vous avez plus d'indications ou plus de 
détails là-dessus?  Qu'est-ce que vous craignez au juste? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Je ne peux pas dire.  On craint,  c'est surtout pour 
l'avenir.  On aimerait que TQM s'assoie avec nous autres pour 
discuter de la sécurité.  Sûrement qu'on peut 
s'entendre très bien avec eux autres. 

LE PRÉSIDENT: 

      Déjà àla Municipalité,  est-ce que vous 
avez analysé cette question?  Est-ce que vous avez vos propres 
façons de voir?  Par exemple,  les distances minimum,  les 
mesures d'urgence,  les codes à utiliser en cours de 
construction et après la construction, le suivi,  est-ce que 
vous avez déjà examiné ça? 


M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Tel que le dit le mémoire,  on a déjà un 
groupe qui travaille sur la sécurité et tout qu'est-ce 
qu'on aimerait,  c'est que TQM s'assoie avec eux autres pour 
finaliser le dossier. 

LE PRÉSIDENT: 

      Est-ce que vous avez déjà eu des rencontres? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Non,  on n'a pas eu de rencontres encore. 

LE PRÉSIDENT: 

      Pas encore,  mais vous leur tendez la main et vous souhaitez 
qu'il y ait un rendez-vous qui soit pris. 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      C'est ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Merci.  

      Monsieur Paré. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Oui.  Monsieur le maire,  j'aimerais que vous nous parliez un 
petit peu plus de ce groupe qui travaille sur la 
sécurité.  Est-ce qu'il est de création 
récente,  c'est-à-dire àl'occasion du gazoduc,  ou 
bien donc si c'est un groupe qui existe depuis plus longtemps et 
quel est son mandat? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Non.  Peut-être que vous le savez,  le gouvernement a 
obligé de former des groupes de sécurité pour les 
sinistres.  Ça fait que c'est avec ce groupe-là qu'ils 
devront travailler,  parce que c'est rendu obligatoire par le 
gouvernement. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      D'accord,  merci,  monsieur le maire. 

LE PRÉSIDENT: 

      Monsieur Cloutier. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Mis àpart le comité de sécurité dont vous 
avez fait mention,  dans votre mémoire, il y a mention 
également que la participation de votre fonctionnaire 
municipal participe également au niveau de la construction.  
Est-ce que cette personne-là ou cette collaboration-là 
est toujours une préoccupation pour vous? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Bien,  je calcule qu'elle devrait être au moins 
avisée de la manière que ça devrait fonctionner.  Je 
suis certain que TQM vont collaborer avec elle,  parce que c'est 
elle qui donne les permis,  d'une manière ou d'une autre. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Quand vous dites "avisée",  vous voulez dire quoi?  Vous 
vous attendez àce que TQM avise ou informe la 
Municipalité des travaux? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      C'est ça. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      C'est ça? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      C'est ça. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Puis au niveau du groupe de sécurité dont vous avez 
fait mention,  est-ce que vous pouvez nous parler un peu de sa 
composition?  Est-ce que c'est des personnes bénévoles? 
Ils se rencontrent occasionnellement?  Est-ce que votre 
municipalité se sent bien équipée en termes de 
ressources,  de financement,  au niveau de l'opération de ce 
groupe? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Bien,  ce groupe-là s'est mis en place seulement que 
depuis le 1er janvier 97.  Ce n'est pas encore finalisé.  
C'est supposé de se finaliser àla fin de septembre.  
C'est un groupe de bénévoles,  comme on dit,  qui 
travaille sur ça,  avec quelques personnes-ressources qui vont 
être bénévoles aussi pour la municipalité. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Et est-ce que vous avez une idée du genre de rôle 
que le groupe de sécurité devrait jouer dans le plan 
d'urgence global du gazoduc pour votre municipalité? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Pas àl'instant. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Pas àl'instant. 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Non. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Ça va,  monsieur le président. 

LE PRÉSIDENT: 

      Monsieur Paré. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Monsieur le maire,  j'aimerais aborder avec vous d'autres 
questions que vous soulevez dans votre mémoire.  A deux 
endroits,  vous dites que vous souhaitez regarder avec le promoteur 
le tracé qu'il a proposé,  de façon soit àle 
modifier pour minimiser l'impact ou encore pour identifier un 
tracé qui soit plus respectueux de votre environnement.  
Là,  je prends des choses qui apparaissent dans deux phrases 
de votre mémoire.  

      Au moment où on se parle,  est-ce qu'il y a eu des 
rencontres avec le promoteur ou,  encore,  est-ce que des 
modifications de tracé ont été examinées en 
coopération avec le promoteur et votre municipalité? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Avec les citoyens,  il y en a eu des modifications du 
tracé modifié.  Qu'est-ce qu'on a marqué dans le 
mémoire,  c'est qu'on aurait aimé voir avec eux autres,  
mais on en a rediscuté aussi puis on calcule que les 
propriétaires peuvent peut-être faire l'affaire aussi. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Ce que vous déploriez,  c'est que ce soit fait sur une 
base propriété par propriété, avec les 
propriétaires individuels,  plutôt qu'avec la 
municipalité? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      C'est ça. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Si la Municipalité avait àrencontrer le promoteur,  
est-ce qu'elle aurait déjà des propositions de 
modifications àlui soumettre? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Non. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      D'accord.  A un autre endroit,  vous souhaitez que 
l'inspectrice en bâtiments soit appuyée par une firme-
conseil avant de pouvoir émettre les permis qui devront 
être demandés.  Est-ce que votre municipalité a 
l'intention de retenir les services d'une firme-conseil pour que 
l'inspectrice ne soit pas seule? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      C'est une affaire qu'on aimerait,  mais ça reste 
àdiscuter avec TQM. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Pourquoi discuter avec TQM? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Parce qu'on calcule que c'est une compagnie sûrement qui 
sont,  les petits points qu'on a mis là,  qui sont de classe 
àtravailler avec nous autres et non contre nous autres. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Mais c'est parce que si vous retenez les services d'une 
firme-conseil qui est indépendante,  ça veut dire que 
vous seriez prêts àla payer vous-mêmes cette firme-
là? 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      En collaboration avec TQM. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      D'accord,  merci,  monsieur le maire. 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors,  monsieur le maire,  merci pour votre 
présentation.  Et si parfois vous prenez rendez-vous avec TQM,  
la Commission apprécierait être informée et,  au 
besoin,  d'être tenue au courant de la progession de vos 
discussions avec le promoteur. 

M. RICHARD BELLEVILLE: 

      Merci. 

LE PRÉSIDENT: 

      Merci bien.    
      J'appelle maintenant madame Lucie Roy-Alain pour monsieur 
Jean-Paul Roy. 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Bonsoir,  monsieur le président.  Bonsieur,  messieurs 
les commissaires.  J'ai appris ce matin que je devais remplacer 
monsieur Roy.  Je l'excuse parce qu'il ne pouvait pas venir.  Vous 
allez m'informer comment ça fonctionne,  là,  parce que 
vous me faites tremper dans... 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors,  prenez le temps de présenter votre point de vue.  
Si vous souhaitez lire le document que nous avons déjà,  
c'est àvotre guise.  Si vous voulez le commenter ou le 
présenter àvotre façon,  c'est àvotre guise 
également.  Et après,  on pourra avoir un échange 
avec vous. 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Bon,  il m'a dit que je pouvais faire les commentaires que je 
voulais,  tous les commentaires qui pourraient être pertinents 
pour pas que le gazoduc passe àEast Hereford.  Je vais lire sa 
lettre. 

      (L'INTERVENANTE FAIT LA LECTURE DU MÉMOIRE) 

      Je peux ouvrir une parenthèse et dire qu'il y a le 
vélo de campagne qui va partir d'East Hereford,  va aller vers 
Saint-Malo ou vice versa.  Et puis Saint-Malo aussi participe au 
concours "Villes,  villages et campagnes fleuris du Québec".  
Ils sont assez avancés. Leur municipalité est très 
très belle.  Je continue,  ferme ma parenthèse. 

      (L'INTERVENANTE CONTINUE LA LECTURE DU MÉMOIRE) 

      Je peux ouvrir une parenthèse.  Lui disait qu'il y avait 
des projets pour son coin de montagne.  Je continue. 

      (L'INTERVENANTE CONTINUE LA LECTURE DU MÉMOIRE) 

      Et c'est signé Jean-Paul Roy.  Et vous avez son adresse 
et son numéro de téléphone pour d'autres questions 
et réponses,  s'il y a lieu. 

LE PRÉSIDENT: 

      Est-ce que vous avez d'autres commentaires? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Je ne croirais pas,  là.  Si vous avez des questions,  
je peux y répondre en autant que je saurais dans ce dossier-
là. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Alors,  monsieur Roy parle d'un projet qui vient 
briser la belle harmonie qui existe dans la municipalité.  
Qu'est-ce qu'on doit entendre par là?  Est-ce que c'est 
l'harmonie entre les personnes ou l'harmonie visuelle,  l'harmonie 
du paysage? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Moi,  en tout cas,  cet homme-là a soixante et onze (71) 
ans,  je crois,  il a toujours vécu de la forêt et dans 
la nature,  et puis pour lui,  l'harmonie dans le paysage est 
très très importante.  Il n'accepterait pas de 
trouées dans le paysage qui,  ces trouées-là,  
rompent l'harmonie dans un paysage. 

      C'est sûr qu'il y a toujours aussi une harmonie entre 
les personnes,  parce qu'il y a les tenants du pour et les tenants 
du contre. 

LE PRÉSIDENT: 

      Oui et on a vu,  en entendant monsieur le maire tout 
àl'heure,  que ce n'est pas l'ensemble de la communauté 
qui est pour et l'ensemble de la communauté qui est contre. Il 
y a des gens qui sont pour et il y a des gens qui sont contre,  si 
je comprends bien. 

      Monsieur Roy mentionne aussi que c'est un village d'une 
grande beauté.  Et il parle des montagnes et des potentiels de 
développement touristique.  Il mentionne des aménagements 
de sentiers,  de pistes de ski,  de motoneige,  des pistes 
cyclables.  Est-ce que ça,  ça vous apparaňt 
incompatible avec un gazoduc? 

      Parce qu'on voit,  par exemple àMagog,  le long du 
gazoduc existant,  il y a une piste cyclable.  C'est un sentier 
àusages multiples.  Est-ce que ce type d'infrastructure est 
incompatible avec des aménagements de sentiers,  de pistes de 
ski de fond,  de motoneige ou des pistes cyclables? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      C'est incompatible,  dans le sens que présentement les 
pistes cyclables,  ça existe, là.  Comme je vous disais 
tantôt,  il y a le vélo de campagne qui va relier East 
Hereford... 

LE PRÉSIDENT: 

      Vous parlez du vélo de montagne? 


MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      C'est parce qu'à East Hereford,  il y a le vélo de 
montagne,  le vélo de campagne et le vélo en fleurs  
présentement.  Il y a une variété,  
dépendamment des... 

LE PRÉSIDENT: 

      Expliquez-nous donc les distinctions entre ces trois 
catégories de vélo. 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Le vélo de montagne,  c'est surtout réservé 
àceux qui aiment avoir de la misère, là,  les 
experts. 

LE PRÉSIDENT: 

      Non,  mais je veux dire en termes de tracé,  vous avez 
des sentiers qui s'adressent àces trois catégories de 
vélo: montagne,  campagne et fleurs.  C'est ça que vous 
dites? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      C'est ça.  Le vélo de montagne,  les sentiers 
existent àEast Hereford,  parce qu'à East Hereford,  il y 
a plus de dénivellation,  il y a plus de côtes.  Le 
vélo de campagne, c'est pour relier East Hereford - Saint-
Venant.  Et le vélo en fleurs,  c'est parce que notre 
municipalité est "Campagne fleurie du Canada" et "Campagne 
fleurie du Québec" àplusieurs reprises.  C'est surtout 
pour - c'est facile ça,  là - c'est surtout pour les 
personnes qui vont entendre les téméraires qui sont 
allés faire du vélo de montagne ou les personnes qui 
aiment les fleurs,  les personnes qui veulent se promener surtout 
sur le chemin public. 

LE PRÉSIDENT: 

      Mais que ce soit ceux qui aiment les fleurs,  la campagne ou 
la montagne,  s'il y a une conduite de gaz sous la terre,  est-ce 
que c'est incompatible avec l'usage linéaire du territoire et 
étant entendu que la seule différence visuelle,  c'est 
les bornes jaunes qui peuvent être identifiées de loin 
àdes petites fleurs jaunes? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Je pense que ça a l'air plutôt jaune orange,  de ce 
qu'on a vu à la télévision.  C'est parce que 
c'est...  ce que TQM propose aussi comme endroit,  ce n'est pas 
nécessairement des endroits où il va y avoir des sentiers 
non plus,  parce qu'il y a des fermes qui sont traversées par 
ça.  Mais c'est sûr que là où c'est 
incompatible,  c'est là où il y a des trouées dans 
le paysage,  c'est... 

LE PRÉSIDENT: 

      J'essaie de bien comprendre votre argument,  c'est pour 
ça que je vous pose des sous-questions,  ce n'est pas pour 
vous embêter.  Mais un cycliste,  supposons,  il y a des 
compétitions par exemple de vélo de montagne qui ont lieu 
dans votre village,  est-ce que vous pensez que le fait qu'il y ait 
un gazoduc ferait en sorte qu'il y ait moins de participants ou que 
les gens soient moins intéressés àse rendre chez 
vous? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Les cyclistes,  c'est des gens qui aiment la nature et puis 
je suis convaincue qu'ils aiment East Hereford tel que c'est,  
comme c'est là,  et puis je suis convaincue qu'ils ne 
trouveront pas le paysage aussi beau. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Maintenant,  monsieur Roy parle de souffrir des 
risques,  du bruit et des senteurs.  Les risques,  je comprends 
assez bien,  c'est la perception générale qu'un gazoduc 
peut être dangereux.  Que ce soit objectivé ou pas,  
ça se comprend.  Mais le bruit et les senteurs,  qu'est-ce que 
vous entendez par là? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Là,  je ne lui ai pas demandé.  Le bruit,  c'est 
probablement relié au poste de compression et les senteurs 
aussi,  le mercaptan.  Je pense qu'il avait ça dans ses 
lectures,  parce qu'à un moment donné,  il dit,  je ne 
sais pas àquel endroit,  là,  "ayant sous les yeux les 
incidents déplorables survenus..." Non,  c'est au 
deuxième paragraphe, il dit: 

      "Après avoir assisté àune assemblée et 
après lecture de divers documents sur le sujet." 

      Je sais qu'il a vu des choses qu'il y avait sur Internet.  
Parce qu'à un moment donné,  il en parle des accidents,  
il dit: 

      "Ayant sous les yeux les incidents déplorables survenus 
au cours des dix dernières années." 

      Ça,  c'est sûrement les près de 900 qu'il  y a 
eus aux États-Unis,  entre les années 86 et 96,  je 
crois.  Ça devait être ce dossier-là qu'il avait. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord,  merci.  Alors,  madame Roy-Alain,  je vous 
remercie de votre témoignage. 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Merci bien. 

LE PRÉSIDENT: 

      Merci.  

      On avait d'inscrite la MRC de Coaticook.  On m'a dit qu'ils 
avaient annulé leur présence.  C'est toujours le cas,  
oui?   
      Monsieur Laurien Alain. 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Bonjour. 

LE PRÉSIDENT: 

      Bonsoir,  monsieur. 

M. LAURIEN ALAIN: 

      (L'INTERVENANT FAIT LA LECTURE DU MÉMOIRE) 

LE PRÉSIDENT: 

      Monsieur Alain,  merci.  Votre résidence est bien 
àcent vingt-cinq (125) verges? 

M. LAURIEN ALAIN: 

      A peu près d'où est-ce que c'est que le gazoduc va 
passer,  oui, àpeu près àquatre cents (400) pieds. 

LE PRÉSIDENT: 

      Et vous,  vous considérez que vous êtes dans une 
zone dangereuse.  Parce que vous savez qu'en première partie,  
le promoteur nous a expliqué qu'un gazoduc enfoui, comme celui 
qui est censé passer si le projet est accepté,  ne 
représente aucun danger. 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Jusqu'à temps que ça explose en quelque part,  
qu'il y ait de quoi,  qu'il y ait une fuite en quelque part,  il 
n'y a aucun danger jusqu'à ce temps-là.  

LE PRÉSIDENT: 

      Et quand vous parlez de la senteur des oeufs pourris,  est-ce 
que vous parlez d'une senteur parce que vous seriez proche d'un 
éventuel poste de compression... 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Oui. 

LE PRÉSIDENT: 

      ...  ou vous parlez du gazoduc lui-même? 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Le poste de compression,  de la manière que j'ai pu voir 
sur leur graphique,  il va être àpeu près àun 
(1) kilomètre de chez moi.  Il va y avoir une sortie poste de 
mesurage,  là.  Il est supposé d'être là.  
Bien, àmoins qu'ils aient changé quelque chose, mais 
c'est àpeu près un (1) kilomètre de chez moi. 

LE PRÉSIDENT: 

      Et concernant votre source d'eau potable,  je comprends que 
pour vous,  c'est important et que vous souhaitez que cette 
richesse,  que vous considérez inestimable, soit 
conservée avec toutes ses qualités.  Est-ce que du 
côté du promoteur,  on vous a donné les garanties,  
les assurances nécessaires? 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Je n'ai jamais parlé au promoteur d'aucune manière 
que ce soit.  La seule fois que j'en ai parlé,  c'est 
àl'audience d'East Hereford,  que j'en ai parlé un peu 
là,  puis les seuls mots qu'ils m'ont dit,  ils sont 
supposés de mettre ça tel que ça reste,  puis 
ça reste tel que c'est. 

      Mais en manoeuvrant,  en creusant,  je ne sais pas au juste 
s'ils vont passer àdix (10) pieds dans le pied de la montagne 
ou s'ils vont passer dix (10) pieds àcôté.  Là, 
s'ils passent juste dans le pied de la montagne,  là l'autre 
bord c'est rien que des grosses pierres qui vont jusqu'où ma 
source d'eau sort.  Puis en brassant ces terres-là,  ça 
se touche tout quasiment dans ce bout-là,  là,  bien,  
s'ils changent ma veine de place,  si je perds mon eau,  où 
vais-je prendre mon eau pour ma maison,  pour tout? 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors,  si je comprends bien,  vous avez des doutes sur la 
méthode qui serait utilisée pour vous garantir de 
conserver votre eau. 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Bien,  ça dépend au juste où est-ce que c'est 
qu'ils vont passer le...  s'ils passent cent (100) verges plus bas,  
ils y toucheront pas,  mais ils ne peuvent pas passer cent (100) 
verges plus bas,  il y a une maison,  puis il y a une grange,  il y 
a une bâtisse là, la ferme est là. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Vous parlez des risques de vandalisme de la part 
des Américains. Pouvez-vous nous expliquer c'est quoi le 
phénomène?  Comment ça se passe?  Ce serait dû 
au fait qu'il y a un couloir créé par le gazoduc,  il y 
aurait une meilleure accessibilité? 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Bien,  pas nécessairement le gazoduc qui peut 
entraňner ça,  mais il a été plusieurs 
années,  il a été trois (3),  quatre (4) ans que les 
jeunes Américains,  les fins de semaine, s'en venaient 
àEast Hereford.  Il y a l'hôtel àEast Hereford,  ils 
s'en venaient là,  puis ils faisaient du trouble. 

      Le relais justement àla sortie du village,  ils l'ont 
brisé je sais pas comment de fois.  Ils ont tout arraché 
les fleurs.  Ils reculaient là-dedans avec leur 4X4,  ils 
faisaient tout "spinner" ça,  en virant en rond.  

      Il y a une espèce de maison,  là,  avec...  il y 
avait un puits qu'ils avaient fait, avec une pompe,  avec de l'eau,  
ils ont accroché ça derrière un 4X4,  ils ont 
arraché ça, ils ont reviré ça àl'envers.  
Ils ont tout fait pour briser ça ce terrain-là. 

      Il a été un été de temps qu'à toutes 
les fins de semaine,  il y avait quelqu'un qui allait là,  qui 
passait une partie de la nuit là,  jusqu'à temps que 
l'hôtel soit fermé,  que les Américains soient 
partis,  pour les envoyer de là.  La police...  on a eu bien 
des problèmes avec ça,  avec la police.  Il y a eu bien 
des...  allez parler avec la police provinciale,  vous allez voir 
qu'il y a eu bien des rapports là-dessus. 

      Puis s'ils viennent qu'à fermer les douanes,  que c'est 
des affaires qui peuvent se renouveler,  puis qu'ils peuvent 
être encore pire que c'était avant,  surtout avec le 
poste de mesurage qui va être drette le long du chemin,  puis 
les tuyaux vont sortir en dehors de terre,  c'est une place qui 
peut être dangereuse. 

LE PRÉSIDENT: 

      Mais vous pensez que la présence du gazoduc viendrait 
accroňtre ce phénomène-là de... 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Bien,  peut-être pas pour les jeunes,  mais quelqu'un 
qui a une bonne idée,  qui... vu que c'est proche de la 
frontière de même,  qu'il y ait de quoi l'autre bord,  
quelque chose qui...  du vandalisme.  Du vandalisme,  ça se 
fait n'importe où et puis le poste de mesurage va être 
drette une belle place pour ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Vous voulez dire que le poste de mesurage,  ce serait tentant 
pour les vandales? 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Bien,  parce que ça sort en dehors de la terre. 

LE PRÉSIDENT: 

      Oui,  oui,  je comprends,  d'accord.  Vous craignez 
également,  vous dites "pour ceux qui vont nous remplacer".  
Vous parlez de vos enfants,  des générations futures, 
j'imagine? 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Bien,  les générations futures qui prendront la 
relève dans ces maisons-là.  Le gazoduc,  il vient un 
temps que...  c'est garanti pour combien de temps,  ces tuyaux-
là? Mais qu'ils commencent àêtre vieux,  qu'est-ce 
que c'est qu'ils vont faire?  Ils vont-tu tous les renouveler?  Ils 
vont faire quoi?  C'est garanti pour quoi,  vingt (20) ans,  vingt-
cinq (25) ans,  ça? 

LE PRÉSIDENT: 

      Oui,  ça a été des réponses...  
l'information a été donnée en première partie.  
Vous pourrez,  si ça vous intéresse... 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Mais après ça,  qui est-ce que c'est qui va...  de 
quelle manière que ça va être entretenu ça?  
Ça va être changé ou quoi? 

LE PRÉSIDENT: 

      Oui,  l'information existe là-dessus aussi. 

      Vous mentionnez que la Municipalité a déjà de 
la difficulté à s'organiser avec les bénévoles 
au niveau des services de police,  etc.  Mais vous avez entendu le 
maire tout àl'heure qui était favorable au projet.  On 
doit comprendre que la Municipalité,  qui représente les 
citoyens,  est pour le projet.  

      Alors votre argument sur les services municipaux,  est-ce 
que,  selon vous,  il est toujours approprié,  puisque le 
représentant de la Municipalité lui-même nous disait 
qu'il n'y avait pas de problème? 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Bien,  il a dit que,  il me semble,  si j'ai bien compris,  
en dernier il a dit que ce n'était pas finalisé encore 
tout le... 

LE PRÉSIDENT: 

      Les discussions n'ont pas eu lieu,  ça,  c'est vrai.  
C'est ce qu'il a dit,  oui. 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Ça,  c'est rien que depuis...  il a dit que c'était 
commencé depuis le mois janvier dernier.  Puis comme nous 
sommes loin,  très loin du centre,  de la ville,  de la 
police,  de tout,  c'est dans ce sens-là,  moi,  que... 


LE PRÉSIDENT: 

      Vous craignez pour les mesures d'urgence. 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Bien,  pour les mesures d'urgence,  certainement.  Parce que 
ça,  dans le temps qu'on avait bien des troubles avec les 
Américains,  les polices sont venues assez de fois. On les 
appelait,  puis ils venaient trois (3),  quatre (4) heures 
après ou venaient le lendemain matin. 

LE PRÉSIDENT: 

      Oui,  ce n'est pas très pratique. 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Quand il y a de quoi,  c'est là,  puis...  je le sais,  
j'ai déjà été passer des nuits, moi,  au relais 
au coin pour les "watcher",  puis tout. 

LE PRÉSIDENT: 

      Monsieur Paré. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Oui,  merci.  Évidemment,  la question de vandalisme,  
d'après ce que je comprends,  c'est un problème qui 
existe indépendamment du gazoduc même si,  comme vous 
dites,  ça pourrait... 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Oui.  Il y en a eu plusieurs années.  Là,  depuis 
un (1) an ou deux (2),  c'est plus tranquillisé. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Est-ce que vous avez cherché la coopération des 
autorités américaines?  Parce qu'eux autres,  j'imagine 
de leur côté,  les jeunes chez eux peuvent en faire du 
vandalisme,  puis ils n'ont pas plus le coût d'en avoir. 


M. LAURIEN ALAIN: 

      J'ai déjà essayé aux douanes de prendre les 
noms des gars,  puis tout,  puis les polices américaines aux 
douanes n'ont jamais voulu aider sur ce point-là. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      D'accord.  Plus loin dans votre mémoire,  monsieur 
Alain,  vous dites que,  bon, le gazoduc,  ce n'est pas compatible 
avec des "wet lands".  Et là,  je vous ai entendu ajouter une 
phrase qui n'était pas écrite,  en disant que,  selon 
vous,  le poste de mesurage risquait d'être construit àun 
endroit où il y a un "wet land".  Pouvez-vous décrire la 
place ou expliquer davantage,  s'il vous plaňt? 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Bien,  juste que c'est que ça...  juste avant de 
traverser du côté américain,  c'est une "swamp" 
qu'il y a là,  c'est une place...  même,  il a 
été un temps que le cultivateur qu'il y avait là,  
ses animaux rentraient là-dedans,  ils calaient là-
dedans,  puis ils restaient pris.  Il était obligé 
d'aller en sortir déjà des animaux là-dedans pris 
dans l'eau.  Là,  bien, le gazoduc est supposé de passer 
dans cette partie-là. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Donc,  c'est un sol qui n'a pas de capacité portante, 
àvotre avis,  pour des équipements? 

M. LAURIEN ALAIN: 

      Oui,  il y en a une partie.  Il y en a une partie où 
est-ce que ça passe,  il n'y a pas grande capacité 
portante là-dedans.  Ça a déjà été 
pire que c'est là maintenant,  parce qu'il y a le moulin a 
scie qui est bâti juste àcôté de ça,  puis 
ils ont fait bien du drainage eux autres.  Ça fait que l'eau a 
baissé pas mal là,  c'est moins humide que c'était,  
mais il a été un temps que c'était pas mal plus 
creux que ça.  Même encore là, àpied là-
dedans,  il faut faire attention où est-ce qu'on passe aussi. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      D'accord,  merci,  monsieur. 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors,  monsieur Alain,  merci pour votre témoignage.  

M. LAURIEN ALAIN: 

      Merci. 

LE PRÉSIDENT:  
      Madame Ghislaine Gilbert.  Bonsoir,  madame! 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Bonsoir,  monsieur le président,  messieurs les 
commissaires. 

      (L'INTERVENANTE FAIT LA LECTURE DU MÉMOIRE) 

LE PRÉSIDENT: 

      Merci,  madame Gilbert.  Après avoir signalé, 
àjuste titre,  la beauté,  la tranquillité et 
l'harmonie de votre village où nous avons passé quelques 
jours en première partie,  dont on a pu constater nous-
mêmes la beauté des lieux,  vous soulignez qu'à 
première vue,  étant donné que vous avez toujours 
été pour le projet,  vous disiez oui... 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Le progrès. 

LE PRÉSIDENT: 

      ...  le progrès  - excusez-moi, c'est un lapsus - pour 
le progrès,  vous avez dit oui àcette aventure.  Mais 
dans votre mémoire,  vous démontrez que vous êtes 
contre et vous mentionnez que ce projet ne desservirait que les 
besoins américains. 

      Mais est-ce que,  ce qui a été expliqué par le 
promoteur en termes de progrès économique,  de 
création d'emplois,  de desserte,  en termes de consolidation 
de la région de l'Estrie,  Coaticook également,  de l'Est 
de Montréal,  est-ce que ça,  ce n'est pas des, dans 
votre esprit,  est-ce que ce n'est pas des éléments de 
progrès économiques et sociaux? 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Oui,  mais je trouve que les conséquences sont tellement 
lourdes.  C'est sûr que ça peut amener du travail et puis 
ça peut être une source économique 
intéressante.  Mais moi,  je trouve,  pour notre petite 
région ànous,  qui passons dans un petit village qui n'a 
rien àvoir avec ça,  je ne vois pas pour nous qu'est-ce 
que ça pourrait nous amener.  Je ne pense pas que ça va 
créer des emplois àEast Hereford.  Ça va créer 
beaucoup plus de problèmes que d'emplois. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Quand vous parlez de traces perpétuelles sur 
son passage,  c'est uniquement en milieu boisé? 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Oui,  environnemental,  le boisé,  c'est ça.  Et 
puis... 

LE PRÉSIDENT: 

      Parce que dans les milieux non boisés,  un gazoduc,  
ça ne se voit pas. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Peut-être que c'est...  oui,  mais des traces,  des 
dangers.  Moi,  je suis vraiment inquiète des dangers qui 
peuvent découler de ça,  des bris,  des accidents,  des 
explosions. 

LE PRÉSIDENT: 

      Des dangers de fuite et d'accidents. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      C'est dans ce sens-là,  oui.  Alors,  les traces 
perpétuelles,  c'est aussi dans ce sens-là. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Vous parlez du progrès pour lequel vous vous 
êtes toujours battue et vous mentionnez votre expérience 
comme maire durant trois (3) ans.  Pouvez-vous nous parler de votre 
philosophie du progrès ou votre façon de voir le 
développement? 

MME GHISLAINE GILBERT: 
      Bon,  c'est sûr que j'ai habité plusieurs 
années,  pendant trente (30) ans, àMontréal.  Alors,  
j'étais dans un milieu où...  premièrement,  si j'y 
étais,  c'est parce que j'aimais aussi le progrès.  Moi,  
je suis une enseignante.  

      Et puis quand je suis arrivée ici àEast Hereford,  
c'était pour une vie tout àfait différente,  une vie 
plus calme,  plus paisible et tout ça.  Et puis bon,  je crois 
que dans les années où j'ai oeuvré comme maire,  
j'ai tout fait pour que la municipalité progresse. Ça n'a 
pas toujours peut-être fonctionné comme j'aurais 
souhaité,  mais en tout cas,  j'ai fait vraiment tout pour que 
le progrès s'installe,  si ce n'est que de faire...  d'avoir 
d'autres compagnies qui s'installeraient ou des choses comme 
ça. 

      Mais là,  je me rends compte que finalement,  il y a une 
grande grande différence entre la campagne et la ville.  Et 
moi,  si je reste àla campagne maintenant,  c'est que j'ai 
choisi ce mode de vie et qu'on ne peut pas apporter des 
progrès qui se passent àla ville,  les amener ici 
àla campagne.  Alors,  c'est dans ce sens-là que je veux 
protéger maintenant...  

      Je ne dis pas qu'il ne peut pas y avoir de progrès 
possible,  mais pour moi,  là, une ligne de gazoduc,  de la 
façon dont ça veut être fait àEast Hereford,  
ce n'est pas un progrès.  Ce n'est pas du progrès et je 
trouve que c'est un envahissement,  c'est un anéantissement.  
Pour moi,  ce n'est pas un progrès réel. 

      Quand je parle d'un progrès,  c'est soit une nouvelle 
compagnie qui s'installerait, qui créerait des emplois;  comme 
la pisciculture qui s'est ouverte,  il y a quelques années, 
qui a amené du travail aux gens.  Ça,  c'est le 
progrès,  pour moi,  pour une petite municipalité. 

LE PRÉSIDENT: 

      Parce que vous ne voyez pas de retombées... 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Économiques,  j'en vois pas. 

LE PRÉSIDENT: 

      ...  ou de valeur ajoutée pour votre municipalité. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Bon,  peut-être qu'il y aura des sous qui seront 
amenés àce moment-là,  mais comme on ne connaňt 
pas les conséquences dans cinq (5) ou trente (30) ans,  
qu'est-ce qui va arriver avec tout ça?  Comment on peut 
être assurés que ça va être rentable et que 
ça va nous amener quelque chose avec nous? 

      Je sais que quand...  juste organiser la sécurité 
civique,  que j'ai essayé de faire pendant que j'étais 
maire,  ça a été assez difficile.  Comment juste 
organiser ça pour les besoins qui seront là?  Parce que 
là,  on ne peut pas attendre que quelque chose arrive, il faut 
que ce soit préparé tout ça.  Est-ce qu'on est 
préparés,  comme municipalité, àfaire ça?  

      En tout cas,  moi, àmoins qu'il y ait eu bien bien des 
changements depuis un an, mais dans le moment,  je ne crois pas que 
ce soit possible. 

LE PRÉSIDENT: 

      Actuellement,  d'après ce qu'on a compris,  il n'y a pas 
de municipalités qui sont prêtes à... 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Prêtes àfaire ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      ... àgérer les mesures d'urgence qui seraient 
nécessaires. 

      Vous revenez, àla deuxième page de votre 
présentation,  sur l'air pur,  l'eau de qualité 
supérieure,  la beauté de la nature et la paix. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Oui. 

LE PRÉSIDENT: 

      Est-ce qu'un gazoduc vient altérer ça?  Par 
exemple,  actuellement,  il en passe un gazoduc sur le chemin 
Coaticook qui mène àEast Hereford et est-ce que vous 
considérez que cette présence-là dans le paysage 
vient altérer l'air,  l'eau,  la beauté des lieux,  la 
paix? 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Bon,  l'air,  il a été question d'un produit qu'on 
mettait pour détecter les fuites. Alors ça,  l'air 
pourrait être un petit peu perturbé.  L'eau,  dans... 


LE PRÉSIDENT: 

      Mais vous savez que c'est uniquement possible qu'une senteur 
se dégage au niveau des installations hors sol et non pas 
originant du gazoduc lui-même. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Oui,  mais cette senteur-là,  elle est possible,  oui ou 
non, à East Hereford?  Elle est possible.  Mettons que 
ça,  ça peut nous amener des craintes.  Et l'eau,  c'est 
la même chose.  C'est toujours en cas de fuite ou de bris 
qu'il peut y avoir des conséquences. 

      Monsieur Alain l'a dit tout àl'heure,  s'il fallait 
qu'il y ait quelque chose qui serait dérangé dans son eau 
potable,  qu'est-ce qui va arriver avec ça?  Qui va être 
responsable de ça?  Ce sont toutes des craintes qu'on se pose.  
On ne peut pas se les poser après les craintes,  il faut y 
réfléchir avant. 

LE PRÉSIDENT: 

      Et jusqu'à maintenant,  les séances d'information 
et la documentation àlaquelle vous avez pu avoir accès ne 
vous ont pas rassurée sur ces questions. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Non,  ça ne m'a pas convaincue que ce projet est 
rentable pour nous.  Ça ne m'a vraiment pas convaincue. 

LE PRÉSIDENT: 

      A l'égard des craintes ou des risques  non plus,  si je 
comprends bien? 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Non,  non,  non,  non.  Bien,  moi,  je dis que quand une 
industrie de cette importance nous présente un projet,  c'est 
toujours merveilleux.  C'est ànous de voir qu'il peut y avoir 
vraiment des...  c'est toujours la beauté.  Parce qu'eux 
autres,  ils pensent àeux,  ils ne pensent pas ànous en 
réalité avec ça.  

      S'ils ne font pas d'argent avec ça,  ils ne 
bâtiront pas ça chez nous,  ils n'en feront pas.  Ça 
fait que c'est pour faire de l'argent,  pour faire du commerce et 
tout ça.  Alors moi,  je ne vois pas pourquoi,  nous,  on a 
besoin de payer pour ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Monsieur Paré. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Oui,  monsieur le président,  c'est juste une brève 
remarque que j'aimerais faire. C'est parce que c'est le 
troisième mémoire qui semble affirmer que le Vermont a 
refusé que le réseau passe.  J'aimerais dire que dans 
l'information qui a été portée àla connaissance 
de la Commission jusqu'à maintenant,  il n'y a rien qui permet 
d'affirmer que les autorités du Vermont aient refusé le 
passage d'un projet.  Ce qu'on comprend, c'est que le projet n'a 
pas été soumis àl'État du Vermont. 

      Alors,  il me paraňt important de faire cette remarque 
àce stade-ci peut-être parce qu'il y a une information 
qui, àsa face même,  semble erronée. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Est-ce qu'il s'agit du projet,  de ce dernier projet ou 
d'autres projets? 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Votre mémoire et d'autres disent: "Au Vermont,  ils 
refusent qu'un tel réseau passe."  Il y a d'autres phrases 
semblables.  A la connaissance de cette Commission-ci, l'État 
du Vermont n'a pas refusé qu'un réseau de gaz passe sur 
son terrain. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Mais ils sont inquiets pour... 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Il y a du gaz naturel qui dessert les grandes villes ou les 
villages du Vermont.  Il y a des réseaux de gaz naturel qui 
traversent déjà le Vermont et il peut y en avoir d'autres 
dans le futur. 

      Tout ce que je veux dire,  c'est qu'on n'a pas d'indications 
officielles ou objectives qui nous permettraient de recevoir cette 
information-là comme étant exacte, àmoins que vous 
autres,  vous ayez d'autres sources d'information.  Si vous en avez 
là-dessus, portez-les àla connaissance de la Commission;  
mais sinon,  je ne voudrais pas qu'on laisse planer ce genre 
d'affirmation. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Mais il n'est pas question qu'ils protègent leurs marais 
aussi?  Il me semble que c'est quelque chose que j'ai lu,  qu'ils 
sont bien bien...  en tout cas... 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Il semble que,  au niveau de ceux qui ont étudié le 
projet,  que ce soit chez le promoteur américain ou les 
clients possibles,  que la traversée de marécages puisse 
poser problème,  là comme ailleurs.  Et c'est un point 
d'ailleurs que d'autres mémoires ont soulevé, àjuste 
titre.  Mais il est inexact d'affirmer àce stade-ci que les 
autorités du Vermont ont refusé un projet de gazoduc. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Ont refusé,  d'accord,  merci. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      C'est tout ce que j'avais àdire. 

LE PRÉSIDENT: 

      Sous réserve d'informations qu'on n'aurait pas. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Sous réserve d'informations qu'on n'aurait pas. 

LE PRÉSIDENT: 

      Monsieur Cloutier. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Madame Gilbert,  tantôt vous avez mentionné que 
durant votre terme comme mairesse,  vous avez tenté avec un 
succès mitigé la mise sur pied d'un département ou 
d'un service de sécurité civique. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Oui. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Tantôt,  on a entendu la présentation de monsieur 
le maire Belleville au niveau de la mise sur point d'une 
équipe d'urgence.  D'après votre expérience,  
quelles seraient les difficultés ou bien les points qui 
pourraient soulever des préoccupations au niveau de la mise 
sur pied d'une équipe d'urgence,  compte tenu de votre 
expérience dans la mise au point d'une sécurité 
publique? 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      D'accord.  Je ne dis pas qu'il n'y avait pas de 
sécurité civique du tout.  Je ne dis pas qu'il n'y en 
avait pas un système organisé,  mais c'était 
très très simple.  C'est comme quelques personnes qui 
s'appellent et puis: "Si t'es pas là,  bien..."  Ce 
n'était vraiment pas...  Lors de mon mandat,  j'avais comme 
projet justement d'aller beaucoup plus loin avec ça.  On a 
même fait venir quelqu'un,  un responsable du Ministère 
pour nous expliquer comment procéder,  mais ça ne s'est 
pas concrétisé. 

      Alors moi,  les difficultés que je vois,  d'abord c'est 
l'éloignement.  C'est bien beau la Croix Rouge,  c'est bien 
beau tout ce monde-là,  mais... 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Excusez-moi,  madame.  Ça ne s'est pas 
concrétisé pourquoi?  Est-ce que c'était... 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Bien,  je n'ai pas eu le temps de le concrétiser dans 
mon mandat. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Donc,  c'était une question de temps? 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Une question de temps,  oui,  oui. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Strictement? 



MME GHISLAINE GILBERT: 

      Oui,  oui,  strictement,  strictement.  Ça aurait pu se 
faire mais finalement,  avec tous les dossiers,  celui-là ne 
s'est pas terminé lors de mon mandat,  tout simplement.  

      Alors moi,  je vois la difficulté...  je ne dis pas que 
la Municipalité ne peut pas faire un réseau comme 
ça.  C'est très très possible.  Sauf que quand 
arrivera un accident...  

      Vous savez,  la Croix Rouge et tous ceux qui sont 
spécialisés,  l'Armée ou n'importe qui,  bon,  bien,  
on est toujours àau moins une (1) heure de route et il faut 
que tout le monde soit prêt,  ça,  pour que ce soit rendu 
chez nous dans une heure.  Alors moi,  c'est là que je vois la 
difficulté de vraiment organiser quelque chose de grand. 

      S'il y a une explosion,  là,  je ne pense pas qu'on...  
en tout cas,  ça me paraňt assez catastrophique.  Peut-
être qu'il n'y en aura jamais,  peut-être,  mais on ne 
peut pas attendre ce moment-là, à savoir est-ce que 
ça arrivera un jour ou non.  Alors,  on doit prévoir tout 
ça.  

      Ça veut dire tout le personnel.  Chaque année,  
ça,  c'est à recommencer,  la liste des personnes 
responsables qui doivent venir pour la sécurité des 
citoyens.  C'est toute une affaire àorganiser.  Alors,  il n'y 
a pas beaucoup de monde dans la municipalité. Alors,  ça 
doit déborder pas mal,  ça.  Il n'y a pas beaucoup de 
personnes qui sont prêtes àaider ou àêtre 
là au bon moment.  Alors,  c'est là que je vois la 
difficulté. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Merci. 

LE PRÉSIDENT: 

      Madame Gilbert,  merci pour votre présentation. 

MME GHISLAINE GILBERT: 

      Merci. 

LE PRÉSIDENT: 

      Nous allons prendre une pause de quinze minutes. 

(SUSPENSION) 

                       ****************************** 

(REPRISE DE LA SÉANCE) 

LE PRÉSIDENT:  
      Nous allons reprendre avec les représentants de la Ferme 
Marc Beloin et Hélène Parizeau.  Bonsoir,  monsieur! 

M. MARC BELOIN: 

      (L'INTERVENANT FAIT LA LECTURE DU MÉMOIRE) 

LE PRÉSIDENT: 

      Merci,  monsieur Beloin.  Vous soulignez dans votre 
mémoire,  et vous venez de l'exposer,  que les 
inconvénients et les problèmes vont augmenter avec le 
temps. Pouvez-vous nous expliquer de quelle façon le temps 
viendrait accroňtre la nature de ces inconvénients et de 
ces problèmes? 

M. MARC BELOIN: 

      C'est parce que le gazoduc,  on sait qu'au début il va y 
avoir un poste de mesurage,  puis ensuite il va y avoir un poste de 
compression,  mais ils ne nous disent pas tout ce que c'est qui va 
s'en venir par après.  Il y a bien des choses qu'on ne sait 
pas. 

LE PRÉSIDENT: 

      Qu'est-ce qui pourrait y avoir de plus qu'un poste de 
compression ou un poste de mesurage,  selon vos craintes? 

M. MARC BELOIN: 

      On essaie de penser que c'est qu'il peut y avoir,  mais... 

LE PRÉSIDENT: 

      Est-ce qu'il peut y avoir pire que ça? 



M. MARC BELOIN: 

      Ah! je le sais pas,  mais avec eux autres,  là...  parce 
que quand l'agent de TQM était venu me rencontrer,  il m'avait 
dit qu'il n'y avait aucun bruit.  J'avais posé des questions 
directement: "Est-ce que ça va faire du bruit,  le poste de 
compression?"  Moi, ma maison va être située àcinq 
cents (500) pieds du poste,  ça fait que c'est bien important 
que je le sache.  

      Il dit: "Il n'y aura aucun bruit." Mais par après,  aux 
audiences,  ils ont dit qu'il y avait tant de décibels.  Si 
j'entends ça àl'année longue,  ce n'est pas trop 
intéressant. 

LE PRÉSIDENT: 

      Et pour vous,  un bruit entre quarante (40) et soixante-dix 
(70) décibels,  qu'est-ce que ça représente?  Est-ce 
que vous avez une idée de ce que ça...  est-ce que c'est 
un bruit d'un camion sur une route,  un bruit d'une rivière?  
Avez-vous une idée de ce que ça peut représenter? 

M. MARC BELOIN: 

      Non,  j'en ai pas aucune idée comme c'est là,  mais 
on sait que c'est fait,  que le moteur que c'est fait avec un 
moteur d'avion,  avec un moteur de réacteur d'avion.  Ça 
fait que quand on va dans un aéroport,  on entend les... 

LE PRÉSIDENT: 

      Le bruit des turbines. 

M. MARC BELOIN: 

      C'est ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Vous nous parlez en détail de la présence d'un 
arpenteur chez vous et vous donnez des précisions qui, 
àla lecture même,  nous font penser que vous n'avez pas 
pu inventer cette situation-là.  Ça s'est produit une 
fois? 

M. MARC BELOIN: 

      Oui,  c'est un dimanche après-midi,  on faisait du foin.  
Ils ont garé leur véhicule àcôté de notre 
garage sans demander la permission.  Nous autres,  au début,  
on ne savait pas c'était qui.  Puis après ça,  ils 
ont installé l'arpenteur,  puis ils bouchaient le chemin,  
autrement dit.  A toutes les fois qu'ils viennent,  ils ne 
demandent jamais la permission. 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors,  ça veut dire que ça s'est produit plus 
qu'une fois? 

M. MARC BELOIN: 

      Oui.  A toutes les fois qu'ils sont venus,  ils ne sont 
jamais venus me voir. 

LE PRÉSIDENT: 

      Selon vous,  ça s'est passé combien de fois 
àpeu près? 

M. MARC BELOIN: 

      Ils sont venus arpenter au début,  je les ai jamais vus. 

LE PRÉSIDENT: 

      Et vous,  est-ce que vous leur avez adressé la parole 
pour leur souhaiter la bienvenue,  leur offrir un café ou 
comment ça s'est passé? 

M. MARC BELOIN: 

      Non,  je ne les ai pas vus.  J'ai vu le véhicule,  
point,  puis... 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord. 

M. MARC BELOIN: 

      De toute façon,  ils sont maňtres partout.  A 
toutes les places que j'ai venu au courant,  ils rentrent sur le 
terrain,  puis ils sont chez eux. 

LE PRÉSIDENT: 

      Vous nous parlez de la vue que vous avez,  qui serait 
polluée du côté du possible ou c'est-à-dire 
éventuel poste de mesurage.  Décrivez-nous donc cette 
vue. 

M. MARC BELOIN: 

      Disons que si je regarde par la vitrine en avant,  là,  
on voit ça juste en pleine face de moi,  le poste de 
compression... 

LE PRÉSIDENT: 

      Actuellement,  vous voyez quoi,  des arbres,  la 
rivière? 

M. MARC BELOIN: 

      Je vois le chemin public et la forêt.  Là,  je vais 
voir la...  prochainement,  je devrais voir ça,  avec la 
senteur. 

LE PRÉSIDENT: 

      Ah! ce n'est pas laid nécessairement,  un poste de 
compression.  Vous allez peut-être aimer ça. 

M. MARC BELOIN: 

      Vous pensez,  avec la senteur?  

LE PRÉSIDENT: 

      La senteur,  est-ce que d'après les informations que 
vous avez,  il y aurait un danger de senteur?  Parce que le 
promoteur nous a dit que sur un gazoduc comme tel, il n'y a pas de 
senteur.  Et dans les postes de compression et de mesurage non 
plus,  si ce n'est pas dans un secteur de distribution. 

M. MARC BELOIN: 

      Moi,  j'ai appelé un gars de Stukely-Sud,  je l'ai 
appelé moi-même,  puis il m'a dit que ça sentait les 
oeufs pourris au moins une fois par mois. 

LE PRÉSIDENT: 

      Une fois par mois,  oui? 

M. MARC BELOIN: 

      Oui,  si ce n'est pas plus. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord. 

M. MARC BELOIN: 

      Puis il regrettait d'avoir vendu le terrain,  parce que tout 
le village le sent,  puis le monde n'ont pas l'air trop 
àl'aimer. 

LE PRÉSIDENT: 

      Et le représentant que vous avez rencontré,  
monsieur Sénécal,  vous a dit que tout le monde signait 
pour le gaz.  C'est ça? 

M. MARC BELOIN: 

      En plein ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Ce qui n'est pas le cas,  d'après vos informations? 

M. MARC BELOIN: 

      Bien non.  Ce sont des vendeurs de pression,  ça fait 
que... 

LE PRÉSIDENT: 

      Mais d'après ce que je veux voir,  c'est des vendeurs 
qui n'ont pas réussi àatteindre leur objectif dans votre 
cas. 

M. MARC BELOIN: 

      Non. 

LE PRÉSIDENT: 

      L'affaire des fouilles archéologiques,  décrivez-
nous donc ça plus en détail,  la nature des conversations 
que vous avez eues et qu'est-ce qui était demandé comme 
permission? 


M. MARC BELOIN: 

      Oui.  Il m'a demandé la permission d'aller sur mon 
terrain pour faire des fouilles archéologiques,  pour voir 
s'il y avait eu un passage d'Indiens,  tout simplement. 

LE PRÉSIDENT: 

      Mais on ne vous a pas décrit la nature des fouilles? 

M. MARC BELOIN: 

      Non. 

LE PRÉSIDENT: 

      Comment ça se serait passé? 

M. MARC BELOIN: 

      Non. 

LE PRÉSIDENT: 

      Puis le temps que ça aurait duré? 

M. MARC BELOIN: 

      Il m'a offert trois cents piastres (300 $),  puis... 

LE PRÉSIDENT: 

      Vous avez refusé? 

M. MARC BELOIN: 

      Moi,  j'ai refusé,  tout simplement. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  

      Monsieur Paré. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Juste pour continuer là-dessus,  monsieur Beloin,  est-
ce que vous vous objectez àtoutes fouilles archéologiques 
ou pas nécessairement si elles étaient justifiées? 

M. MARC BELOIN: 

      Ah! non,  je m'objecte. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      C'est parce que vous dites: 

      "Toutes les découvertes faites dans la région sont 
des raisons de plus de ne pas accepter que ce   gazoduc passe en 
Estrie et àEast Hereford.  Avons-nous le moyen de perdre des 
pages de notre histoire?" 

      L'archéologie,  ça a précisément pour but 
de connaňtre l'histoire.  S'il n'y avait pas de projet de 
gazoduc et si,  par exemple,  des chercheurs universitaires 
voulaient faire des fouilles archéologiques,  vous seriez 
contre? 

M. MARC BELOIN: 

      Disons,  l'année passée,  ils sont venus pendant 
deux (2) mois de temps,  puis ils n'ont rien trouvé.  On les a 
laissé passer. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      D'accord,  merci. 

LE PRÉSIDENT: 

      Monsieur Cloutier. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Vous mentionnez,  monsieur Beloin,  que votre 
propriété a déjà subi une dévaluation avec 
le projet qu'on discute ce soir.  Vous mentionnez en particulier 
que votre prairie est maintenant classée dans la 
catégorie 5 à7. 



M. MARC BELOIN: 

      C'est ça. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Donc,  je comprends que,  d'après vous,  votre prairie 
était classée dans une catégorie supérieure.  
Est-ce que vous avez des documents qui confirment que votre prairie 
était de classe agricole de meilleure qualité que de 
catégorie 5 à7? 

M. MARC BELOIN: 

      Nous autres,  on suit d'après les rendements qu'il y a 
alentour.  Puis ma prairie de luzerne,  c'est une prairie qu'il y 
en a àtous les ans.  Puis il y a déjà des personnes 
de Compton,  qui est une belle région agricole,  qui ont 
déjà dit que nos terrains étaient supérieurs 
àeux autres.  Ça fait que la luzerne... 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Donc,  vous vous basez sur votre quantité de production 
de luzerne par rapport àd'autres productions qui se font 
ailleurs? 

M. MARC BELOIN: 

      C'est ça,  oui. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Et c'est sur ce critère-là que vous jugez que votre 
terre est de catégorie supérieure. 

M. MARC BELOIN: 

      Supérieure à5 à7,  oui. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Très bien,  merci. 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors,  monsieur Beloin,  merci pour votre présentation. 

M. MARC BELOIN: 

      Bienvenue. 

 
LE PRÉSIDENT:
      Monsieur Normand Riendeau.  

M. NORMAND RIENDEAU: 

      Bonsoir! 

LE PRÉSIDENT: 

      Bonsoir,  monsieur! 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      (L'INTERVENANT FAIT LECTURE DE SON MÉMOIRE). 

LE PRÉSIDENT: 

      Merci,  monsieur Riendeau,  pour votre analyse que vous avez 
structuré de façon très pertinente en abordant la 
construction,  la responsabilité des municipalités et les 
questions de l'après-construction. 

      Parlons d'abord de la construction.  Vous émettez un 
certain nombre de doutes sur le contrôle des travaux 
finalement en disant: "Il peut arriver n'importe quoi.  Il peut 
arriver que des sous-traitants ne se conforment pas aux devis,  que 
des employés profitent de l'heure du lunch pour camoufler des 
travaux àrisque." 

      En première partie,  le système d'inspection et de 
contrôle qui nous a été expliqué, et de la part 
du promoteur,  également le ministère de l'Environnement 
et de la Faune a mentionné qu'il y aurait un contrôle par 
ses représentants,  les MRC également ont une place dans 
le contrôle et il y a l'ensemble des codes qui s'appliquent,  
les normes et des règles de l'art.  Tout ça,  ça ne 
vous rassure pas quant àla façon de faire durant la 
construction? 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      Bien,  disons que c'est sûr que s'il y a des inspecteurs 
qui sont là àtous les jours àtoute heure de la 
journée pour surveiller les travaux,  peut-être qu'il n'y 
aura pas de problème.  Mais c'est là mon inquiétude 
présente.  Est-ce qu'il y aura un surveillant,  un 
ingénieur ou quelque chose qui...  si la Municipalité 
devient responsable après un certain nombre d'années,  je 
pense que la Municipalité aurait le droit aussi àavoir 
quelqu'un de responsable pour voir si les travaux sont 
exécutés de la bonne façon.  C'est au niveau 
municipal. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Si la Municipalité pouvait avoir son propre 
inspecteur,  est-ce que ça présente un problème de 
quelque nature? 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      Non,  je ne sais pas.  Présentement,  je ne sais pas si 
ça présente un problème pour ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Mais dans votre esprit,  est-ce qu'il pourrait y avoir un 
problème de financement ou de choix de la personne?  Ou est-ce 
que ça pourrait même se faire par un comité de 
surveillance?  Des gens comme vous qui se relayeraient durant la 
durée des travaux qui, àce qu'on nous a dit,  ça ne 
sera pas très long le passage.  Ça avance au rythme d'un 
kilomètre par jour.  Alors ça se fait assez vite. 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      C'est ça.  Mais moi,  ma préoccupation,  c'est 
comment le sol est préparé.  On a vu dans un article 
aussi au Vermont qu'à certains endroits,  les pipelines 
avaient été enfouis et puis on avait mis des grosses 
roches àcôté du pipeline.  Ça fait que je pense 
que ce n'est pas bien au départ.  A ce moment-là,  est-ce 
qu'il y avait quelqu'un pour vérifier les travaux ou si, 
àce moment-là,  ça n'existait pas?  Je ne peux pas 
répondre àça. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Vous parlez des problèmes de l'après-
construction.  C'est la première fois que j'entends parler de 
danger que peuvent représenter les véhicules 4x4.  On 
nous a parlé que c'est un inconvénient,  que les terrains 
passaient dans les couloirs créés par les gazoducs,  
c'est un inconvénient pour les propriétaires. 

      Mais là,  vous dites que ça représenterait un 
danger pour la conduite elle-même, si je comprends bien. 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      Pour la conduite elle-même,  oui,  si on passe durant 
l'hiver et on fait geler le terrain.  A ce moment-là,  on sait 
que le gel peut bouger le pipeline,  ça n'a pas d'importance 
de la grosseur qu'il va être.  Si le gel prend en dessous du 
pipeline,  il va falloir que ça bouge. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Parce que jusqu'à maintenant,  le promoteur 
nous a dit que même un tracteur de ferme,  il n'y avait pas de 
problème.  Ça pouvait passer par-dessus une conduite. 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      C'est ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Est-ce que cet article,  vous l'avez encore?  Est-ce que vous 
pourriez nous le... 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      Je ne l'ai pas avec moi ce soir,  mais... 

LE PRÉSIDENT: 

      Vous l'avez,  oui? 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      ...  peut-être que quelqu'un pourrait le présenter. 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors ça nous intéresserait d'en avoir un 
exemplaire.  Si vous pouvez le remettre àl'arrière de la 
salle,  on va en tirer une photocopie et puis on vous le remettra. 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      Merci. 

LE PRÉSIDENT: 

      Merci.  
      Monsieur Paré. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Une des questions que vous soulevez,  c'est en rapport,  
disons,  avec les moyens de la Municipalité: le 
dédommagement proposé sera-t-il suffisant pour faire face 
àun programme de sécurité civique? 

      A votre avis,  quel genre d'engagement serait àla mesure 
des responsabilités de la Municipalité?  Est-ce que 
ça serait un engagement d'ordre financier,  un fonds 
prévisionnel ou quelque chose comme ça qui serait 
àla disposition des municipalités?  De quelle 
manière voyez-vous la façon dont les municipalités 
pourraient faire face àune situation comme celle-là? 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      A ma connaissance,  aucune municipalité est 
organisée déjà pour contrer toutes les affaires qui 
pourraient arriver àce moment-là, les bris.  Et c'est 
ça.  Quand est-ce que les municipalités pourront 
s'organiser?  Et àquels coûts qu'elles pourront 
s'organiser pour contrer certaines explosions ou certains bris qui 
pourraient arriver éventuellement? 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Oui,  mais ma question,  c'est est-ce que vous vous 
attendriez,  par exemple, àce que pour un projet comme celui-
là,  un promoteur prenne des engagements ou dépose des 
cautionnements ou des mesures comme celles-là en faveur des 
municipalités? 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      Certainement,  oui.  Certainement.  Le promoteur,  je ne sais 
pas,  justement,  on n'est pas...  moi,  en tout cas,  en ce qui me 
concerne,  je ne suis pas avisé,  je ne suis pas informé 
si les promoteurs ont une certaine sécurité advenant un 
bris.  Et sinon,  si ça retombe àla municipalité 
où le pipeline passe.  Ça pourrait être des grosses 
charges pour la municipalité,  advenant. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Maintenant,  je reprends un peu la question du 
président.  Quand vous redoutez que des véhicules fassent 
tort aux canalisations,  est-ce que vous pensez aux véhicules 
récréatifs qui s'introduisent sans permission sur les 
terrains ou davantage àceux qui sont reliés aux 
exploitations agricoles ou forestières? 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      C'est surtout les exploitations agricoles et 
forestières.  Parce que les véhicules tout terrain, 
àma connaissance,  je ne pense pas qu'on puisse,  même 
l'hiver,  faire geler un pipeline assez fort pour le bouger.  Mais 
si on ouvre un chemin qui est complètement nettoyé pour 
passer avec des camions ou des débusqueuses durant tout 
l'hiver,  sûrement qu'on pourra faire descendre la gelée.  

      Et chez nous,  les terrains qu'on a,  on sait que la 
gelée descend de six (6) àhuit (8) pieds.  Ça fait 
que le pipeline,  je pense pas qu'il soit si creux que ça.  Je 
ne suis pas au courant à quelle profondeur on enfouit le 
pipeline. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Monsieur Riendeau,  six (6) àhuit (8) pieds,  c'est 
selon l'expérience et les données... 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      Selon la sorte de sol qu'on a chez nous. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      D'accord.  Donc régulièrement,  d'un hiver 
àl'autre,  ça peut geler àcette profondeur-là. 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      C'est ça. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      D'accord.  Merci,  monsieur Riendeau. 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      Bienvenue. 


LE PRÉSIDENT: 

      Merci pour votre témoignage,  monsieur Riendeau. 

M. NORMAND RIENDEAU: 

      Merci.  Est-ce que vous voulez avoir la copie du... 

LE PRÉSIDENT: 

      Oui,  j'apprécierais beaucoup.  Ah!  on l'a 
déjà,  je vous remercie.  

 M. YVON ALAIN: 
      J'appelle maintenant les représentants de la Ferme Yval 
inc.  Bonsoir,  monsieur!

      Bonsoir! 

      (L'INTERVENANT FAIT LECTURE DE SON MÉMOIRE). 

      Peut-être qu'ils se sont rendus compte qu'avec les 
nouvelles lois environnementales que s'est donné le Vermont,  
il serait peut-être plus difficile pour eux de passer au 
Vermont qu'au Québec.  Alors,  comme le projet presse,  ils 
ont été pour la voie la plus rapide. 

      (L'INTERVENANT POURSUIT LA LECTURE DE SON MÉMOIRE). 

LE PRÉSIDENT: 

      Merci pour votre présentation.  Je félicite votre 
famille pour les prix que vous avez obtenus concernant la gestion 
de votre ferme.  C'est impressionnant. 

      Je veux vérifier l'exactitude des propos que vous avez 
relatés.  Vous mentionnez qu'à une rencontre,  on vous 
aurait dit: "On va aller vous voir souvent.  Souvent on va essayer 
de vous convaincre."  Alors ça,  on ne peut pas... 

M. YVON ALAIN: 

      Ça,  ça a été dit àune 
assemblée publique. 



LE PRÉSIDENT: 

      D'accord. 

M. YVON ALAIN: 

      A une assemblée d'information àCoaticook. 

LE PRÉSIDENT: 

      Bon,  alors jusque là,  ça va.  Mais on vous a 
même dit:  "Et si ça ne marche pas, vous allez être 
expropriés." 

M. YVON ALAIN: 

      C'est ce qui s'est dit dans la salle.  C'était 
monsieur...  je ne me souviens plus de son nom.  Monsieur Delisle,  
Urgel Delisle,  je pense,  qui avait dit ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord. 

M. YVON ALAIN: 

      Et il avait dit ça peut-être sur un ton badin,  
mais c'est ce qu'il avait dit. 

LE PRÉSIDENT: 

      Et c'est l'expression utilisée selon votre souvenance. 

M. YVON ALAIN: 

      Oui. 

LE PRÉSIDENT: 

      Votre mémoire,  d'accord.  Et vous avez reçu un 
appel téléphonique,  vous,  le 4 juillet,  où on 
vous disait:  "J'ai votre chèque et je voudrais prendre un 
rendez-vous avec vous pour 10 h pour vous faire signer l'option 
d'achat." 



M. YVON ALAIN: 

      Oui. 

LE PRÉSIDENT: 

      C'est bien ça?  Bon.  Et vous,  dans votre cas 
personnel,  vous avez analysé les indemnités qui vous 
seraient versées par rapport aux inconvénients et vous 
considérez que les inconvénients sont plus importants 
dans la balance et le projet ne vous convient pas pour cette 
raison-là,  si je comprends bien. 

M. YVON ALAIN: 

      Pas seulement pour cette raison-là.  C'est pour tout un 
ensemble de raisons.  C'est tout simplement qu'on n'en veut pas qui 
passe chez nous.  On a la paix,  on a la tranquillité comme 
c'est là.  

      Là,  le seul élément positif qu'il y a comme 
c'est là dans le projet,  puis que TQM essaie d'exploiter 
àmon avis,  c'est la taxe qu'il pourrait verser aux 
municipalités.  C'est pour ça que les municipalités,  
comme c'est là,  approuvent le projet.  

      J'ai parlé avec un propriétaire terrien du 
côté américain,  cette semaine,  puis il me disait 
exactement la même chose.  Il dit: "Nous autres,  on n'en veut 
pas." Mais,  il dit: "La Municipalité,  ça apporte des 
taxes,  ça fait qu'eux autres,  ils sont d'accord." 

      Comme ici,  au Québec,  comme c'est là,  il se fait 
du délestage,  ça passe du fédéral,  ça va 
au provincial,  du provincial aux municipalités,  ça fait 
que là,  les municipalités voient ce montant d'argent-
là comme une source de revenu.  Mais ils n'ont aucune 
certitude que ça va être àlong terme. 

      A l'heure actuelle,  les réseaux de gazoduc,  moi,  je 
vois ça comme s'ils essayaient de se...  comme une toile 
d'araignée,  tisser une toile d'araignée.  Qu'il y ait 
des pipelines un peu partout.  S'il y en a un qui fait défaut,  
ils vont pouvoir s'alimenter par un autre,  sur un autre 
côté. 

      Lorsqu'ils auront convaincu tout le monde de les laisser 
passer chez eux,  qu'est-ce qui nous dit qu'ils vont continuer 
àpayer les mêmes taxes?  Parce que moi,  je 
considère que c'est plutôt un équipement.  Dans une 
manufacture,  quand c'est taxé, comme une scierie ou n'importe 
quoi,  les équipements ne sont pas taxés.  

      Moi,  je me demande,  on s'informe auprès des 
évaluateurs,  pour voir si c'est pour être pour tout le 
temps.  Il n'y a personne qui nous dit la réponse,  qui peut 
nous fournir une réponse àl'heure actuelle.  On avait 
demandé àla Municipalité de s'informer 
àQuébec pour voir comment est-ce que c'était et puis 
on n'a pas eu de réponse encore. 

LE PRÉSIDENT: 

      Et vous,  comme exploitant agricole,  si on vous donnait la 
possibilité d'être alimenté au gaz,  est-ce que 
ça vous intéresserait? 

M. YVON ALAIN: 

      Il y aurait aucun avantage. 

LE PRÉSIDENT: 

      Aucun avantage. 

M. YVON ALAIN: 

      Il y aurait absolument rien parce que tout ce qu'on prend,  
c'est un peu d'électricité pour faire tourner les 
moteurs.  Du point de vue de la ferme,  il y a juste la maison 
qu'on chauffe et puis on chauffe au bois.  Ça fait qu'il n'y 
aurait pas de...  il n'y aurait aucun avantage du côté de 
la ferme. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Et àla page 2 de votre mémoire,  vous 
mentionnez que finalement, selon votre expérience,  vous avez 
perdu toute confiance en la compagnie qui est promoteur du projet.  
Ça,  c'est un jugement assez sévère. 

M. YVON ALAIN: 

      Parce qu'ils nous disent quelque chose et puis ils ont pas 
l'air àêtre capable de tenir leurs promesses.  Aux 
audiences àEast Hereford,  il y en a qui ont posé des 
questions aux représentants de TQM qui était la firme 
d'arpentage,  je ne sais pas trop, c'est censé être eux 
autres qui sont les patrons,  les employés.  Puis ils avaient 
l'air d'avoir aucune idée pour quelle raison qu'ils avaient pu 
aller arpenter des propriétés sur lesquelles le gazoduc 
ne passait même pas.  Je ne sais pas si vous avez eu des 
réponses àces questions-là,  vous autres,  par 
après,  mais moi,  j'en ai pas vu nulle part encore. 

LE PRÉSIDENT: 
      Oui,  il y a eu quelques réponses qui sont dans les 
documents déposés,  vous pourrez en prendre connaissance. 

      Alors si je comprends bien,  ce qui,  pour vous,  a 
détruit le lien de confiance que vous auriez pu avoir,  c'est 
un peu ce non-respect de la parole et le fait que le bras gauche 
ignore ce que le bras droit fait,  finalement. 

M. YVON ALAIN: 

      Oui.  Ils ont pas l'air àsavoir...  parce que même 
une autre chose que j'ai apprise cette semaine.  Lorsque j'ai 
demandé,  moi,  j'ai dit: "Pour quoi faire que...",  si c'est 
pour aller aux États-Unis,  j'avais demandé au 
représentant qui était venu nous voir au début,  
c'était monsieur Sénécal,  je crois,  pour quelle 
raison qu'ils ne traversaient pas complètement de l'autre 
côté d'East Hereford.  Il disait: "Ah!  ça,  c'est 
un projet qui n'a jamais été regardé." 

      Cette semaine,  quand je suis allé voir le producteur 
agricole du côté américain, il m'a dit,  il dit: 
"Moi,  j'ai appris ça...",  il dit c'est par quelqu'un du 
Canada qui lui avait dit que ça passait chez eux.  Il dit,  au 
mois d'août 96,  il y avait un ingénieur américain 
qui l'avait rencontré et puis il avait vu un plan.  

      Et puis d'après ce plan-là,  du côté 
américain,  le gazoduc passait complètement au nord,  si 
vous voulez,  du village,  avant d'arriver au village d'East 
Hereford.  Il traversait vis-à-vis d'une ferme - du 
côté américain,  ils appelaient ça chez 
Robinson, ceux qui connaissent le coin,  ils vont savoir où ce 
que c'est - puis il traversait la montagne et ensuite,  il suivait 
la rivière de l'autre côté. 

LE PRÉSIDENT: 

      Il passait par chez Robinson,  vous dites. 

M. YVON ALAIN: 

      Du côté américain. 

LE PRÉSIDENT: 

      Du côté américain. 

M. YVON ALAIN: 

      Il m'avait dit qu'il suivait ça,  lui.  Il avait vu les 
plans.  Il dit: "Moi,  j'étais certain que ça passerait 
pas chez nous." Puis,  il dit,  au mois de janvier,  après 
qu'on a eu l'audience ici,  il a rencontré quelqu'un du 
Canada,  puis il lui a dit: "Le pipeline passe chez vous." Ça 
fait que là,  il a été tout surpris de ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Merci.  

      Monsieur Paré. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Vous parlez,  monsieur Alain,  des problèmes que vous 
avez avec les motoneigistes et vous n'êtes pas le premier 
àsoulever les problèmes soulevés par l'ouverture 
d'un passage comme ça... 

M. YVON ALAIN: 

      D'un corridor. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      ...  d'un corridor,  effectivement.  Ça peut se passer 
aussi en été avec les véhicules tout terrain,  
semble-t-il.  Quelles sont les mesures qu'on peut envisager,  soit 
quand on est un propriétaire,  ou quand on est une 
administration municipale,  face àun problème comme 
celui-là? 

      Certaines personnes qui sont intervenues dans d'autres 
audiences nous ont dit qu'ils avaient eu un certain succès en 
mettant des barrières et puis des pancartes disant que 
c'était une propriété privée. 

M. YVON ALAIN: 

      Oui,  c'est certain,  mais c'est le fait que ça va 
ouvrir un corridor en droite ligne dans la forêt.  Ça va 
toujours être tentant.  L'hiver,  quand il y a de la neige...  
comme moi,  sur mon terrain où l'emprise du pipeline devrait 
passer,  normalement ils devraient mettre des clôtures.  Ils 
devraient pas,  mais l'hiver,  lorsqu'il y aura des bordages de 
neige,  s'ils arrivent par l'emprise,  bien peut-être qu'ils 
vont être tentés de continuer de l'autre côté 
du chemin s'il y a juste une broche électrique,  et puis avec 
le bordage de neige,  ils peuvent passer par-dessus. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Mais de votre point de vue,  est-ce qu'il y aurait lieu,  par 
exemple,  que les citoyens se regroupent ou qu'il y ait un 
comité mis sur pied avec les municipalités... 

M. YVON ALAIN: 

      Oui. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      ...  dans des situations comme ça? 

M. YVON ALAIN: 

      C'est facile.  Parce que moi,  chez nous,  il y a une 
permission,  il y a un sentier. Mais il y avait juste cet hiver,  
il y avait une place où ce qu'ils passaient,  il y avait une 
courbe,  il y avait pas...  j'avais planté juste des branches 
pour leur signifier qu'ils restent dans le sentier.  Au bout de 
quelques jours,  il y en a un qui a trouvé ça drôle,  
un comique,  il a commencé àpasser sur les branches.  

      Tu sais,  il y en a tout le tour.  C'est peut-être pas 
la majorité.  La plupart des utilisateurs,  peut-être 
qu'ils vont être corrects.  Mais il y en a tout le temps un 
beau fin, comme on pourrait dire,  dans la gang,  il va ruiner la 
réputation des autres. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Vous avez fait allusion au Vermont et puis effectivement 
quand j'ai soulevé la question,  c'est que 
précisément je considère que, à juste titre,  
il faut en parler,  dans la mesure où ça peut informer le 
débat,  vous avez fait allusion àde la législation 
récente. Est-ce que vous avez de l'information vous-même 
àce sujet-là? 

M. YVON ALAIN: 

      Pas directement.  Les détails que j'ai eus,  moi,  c'est 
au sujet des coupes de bois que j'avais eues,  qu'il y avait eu 
dernièrement.  Je sais qu'il y avait un exploitant forestier 
américain,  qui était venu me voir ce printemps,  puis il 
avait assisté dernièrement àune réunion et puis 
il y avait des propriétaires canadiens.  Il lui a dit,  il 
dit: "Nous autres,  on pensait qu'ils étaient 
sévères du côté environnement..."  mais il dit: 
"...  c'est rien àcôté de ce que vous autres,  vous 
avez là." 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      D'accord.  Merci,  monsieur. 



LE PRÉSIDENT: 

      Merci pour votre témoignage. 

M. YVON ALAIN: 

      Merci. 

LE PRÉSIDENT: 

      J'appelle maintenant la Fondation Bel Environ.  Rebonsoir! 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Rebonsoir!  Monsieur Camille Genest,  président du BAPE,  
messieurs les commissaires,  je me présente.  Lucie Roy-Alain.  
Je suis présidente de Fondation Bel Environ de East Hereford.  
Je représente cet organisme dont le conseil d'administration 
est composé de sept (7) personnes.  

      De par les règlements de notre comité,  toutes les 
personnes de East Hereford au nombre de trois cent vingt-cinq (325) 
sont des membres de Fondation Bel Environ. 

      (L'INTERVENANTE FAIT LECTURE DE SON MÉMOIRE). 

      Ici,  je fais une parenthèse parce qu'aux audiences 
àEast Hereford,  je me souviens d'avoir posé des 
questions àce sujet-là,  je vous invite àlire les 
verbatims, parce qu'il a été question de "wet lands",  il 
me semble que je le vois encore sur Internet. 

      (L'INTERVENANTE POURSUIT LA LECTURE DE SON MÉMOIRE). 

LE PRÉSIDENT: 

      Madame Roy-Alain,  merci.  Et encore une fois,  
félicitations pour le succès et les nombreux prix que 
Formation Bel Environ fait remporter àla Municipalité de 
East Hereford. C'est impressionnant. 

      Vous mentionnez àla deuxième page de votre 
mémoire,  vous parlez de la complicité de la population 
et de la Municipalité,  qui a été soulignée 
dans un prix Phénix de Collecte Sélective Québec 
pour la réduction du sac vert. 

      Est-ce que,  selon vous,  on peut dire que cette 
complicité-là existe àl'égard du projet de 
gazoduc?  Entre la Municipalité et la population? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Entre la Municipalité et? 

LE PRÉSIDENT: 

      Et la population?  Parce que vous mentionnez que le 
succès obtenu concernant la réduction du sac vert est 
dû àla complicité de la population et de la 
Municipalité. 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Oui. 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors,  ce soir,  on a entendu le maire qui apportait quand 
même une vision qui m'apparaissait différente de celle 
qui a été présentée par certains citoyens et 
par votre Fondation. 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      C'est sûr que pour ce projet-là,  il n'y a 
sûrement pas de complicité parce que chacun a ses 
opinions et puis les opinions,  c'est àpeu près...  c'est 
une liberté qu'on doit respecter.  C'est quelque chose qui 
appartient àchaque personne.  Mais dans East Hereford,  c'est 
pas tout le monde qui sont d'accord avec ça.  

      La Municipalité,  eux autres,  c'est sûr,  qu'est-
ce qu'ils regardent,  c'est la rumeur d'augmentation de richesse 
foncière comme on dit,  parce que jamais,  TQM les ont 
rencontrés pour dire,  leur signer des papiers.  Ils sont 
prêts ànous en faire signer,  nous autres,  mais ils ne 
les ont pas rencontrés.  Puis j'ai parlé,  j'ai pris des 
informations au bureau municipal et puis on m'a dit que c'est vrai 
qu'ils n'ont jamais été rencontrés. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Mais selon vous,  c'est juste une approximation 
personnelle que je vous demande,  si on essayait de quantifier le 
pouls de la population,  des trois cent vingt-cinq (325),  est-ce 
qu'on pourrait dire que la population est pour le projet à60 
%,  est contre le projet à70 %? 




MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Je n'ai pas eu le temps de tâter le pouls de la 
population et je ne m'aventurerai pas dans une estimation.  Les 
gens,  en général,  manquent d'information,  même 
s'il y a beaucoup d'outils qui sont à notre service.  Et puis 
souvent les gens aussi vont se fier sur ce que le voisin dit et 
puis souvent,  ce que le voisin dit,  il y a des erreurs.  

      Parce que moi,  il y a quelqu'un qui m'a dit que c'était 
bon ce projet-là parce que c'était pour augmenter la...  
ah!  mon dieu,  il faut que j'essaie de trouver les...  parce que 
l'exploitation de l'ňle de Sable,  c'était,  eux autres,  
une richesse québécoise.  

      Moi,  il me semblait que - je ne suis pas bien bien bonne en 
géographie - mais il me semble que c'est pas au Québec, 
àmoins que...  ma réflexion est peut-être farfelue, 
mais en tout cas,  moi,  je me dis: "Le Québec veut se 
séparer,  mais peut-être qu'il veut s'étendre d'une 
mer àl'autre." 

LE PRÉSIDENT: 

      Vous parlez dans votre mémoire des superlatifs.  C'est 
vrai que certains de ces superlatifs s'appliquent bien àvotre 
village.  Mais croyez-vous vraiment que la présence d'un 
gazoduc dans votre village éliminerait ces superlatifs? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      C'est sûr que là où est le tracé actuel,  
il passe dans des coins qui peuvent les éliminer les 
superlatifs. 

LE PRÉSIDENT: 

      Dans quel sens? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Bien,  les trouées dans le paysage.  Les fameuses 
affiches qu'on ne sait pas,  on ne nous a jamais dit dans les 
documents qu'on nous a donnés àquelle distance que 
c'était mis.  Le poste de mesurage et de compression que nous 
savons maintenant qui est prévu dans l'année suivante,  
parce qu'on l'a vue dans La Tribune là,  c'est pas des choses 
intéressantes àvoir visuellement.  Il va y avoir des 
clôtures dans ça. 




LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Merci pour votre réponse.  Vous mentionnez 
que votre organisme adhère àla philosophie du 
développement durable. 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Oui. 

LE PRÉSIDENT: 

      Croyez-vous qu'un projet comme ce gazoduc peut être 
développé et implanté en vertu de cette philosophie 
du développement durable?  Autrement dit,  croyez-vous qu'il y 
aurait moyen de faire les choses dans votre village,  dans votre 
secteur,  selon les prescriptions du développement durable? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Non.  Parce qu'on n'a pas besoin de ça,  de ce gazoduc-
là.  Et puis c'est sûr qu'il va y avoir des trouées 
dans le paysage,  ça va affecter des marais,  ça va 
affecter des ruisseaux,  des rivières et puis c'est sûr 
que un individu essayerait de faire ça,  et puis lui, il 
n'aurait pas le droit. 

LE PRÉSIDENT: 

      Donc,  si je comprends bien,  selon vous,  la disparition des 
superlatifs ferait que vos paysages ne seraient plus qualifiés 
de "Petite Suisse".  Mais en Suisse,  il doit y avoir des gazoducs 
quand même qui passent en quelque part,  ou des lignes de 
transport de l'énergie? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Je ne sais pas s'il y en a,  je ne me suis pas informée 
de ça,  mais j'avais peur que vous me parliez du gruyère. 

LE PRÉSIDENT: 

      J'ai l'impression que vous allez m'en parler!  Vous parlez 
d'encourager l'expansion des PME.  Est-ce que l'alimentation en gaz 
naturel ne peut pas être un facteur favorisant l'expansion des 
PME? 


MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Bien,  en tout cas,  l'alimentation en gaz naturel...  on a 
déjà,  dans notre Québec, des ressources qu'on 
devrait utiliser,  qui est Hydro-Québec.  Je ne pense pas 
qu'il serait même payant pour TQM d'installer un gazoduc 
àEast Hereford,  parce que je crois avoir vu,  ou entendu 
parler,  ou avoir lu que même àCoaticook,  la 
dépense ne justifierait pas les revenus.  Je ne sais pas au 
juste comment ça m'est venu cette information-là. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  

      Monsieur Paré. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Il se fait de l'exploitation forestière dans votre 
région. 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Oui. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Cette exploitation-là,  est-ce qu'elle se fait, 
àvotre avis,  dans le respect du développement durable et 
des attributs de beauté ou les paysages de East Hereford et 
des environs? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Je ne sais pas comment est-ce que ça s'appelle,  mais 
dans la Municipalité,  il y a des lois qu'il faut qui soient 
respectées dans le cas d'abattage d'arbres. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Et qui s'appliquent aussi aux exploitations forestières? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Ça s'applique àtout le monde.  Il y a un inspecteur 
qui vérifie ça. 


M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      A votre avis,  est-ce qu'il n'est pas possible d'imaginer que 
des précautions ou des mesures de contrôle de la 
même nature puissent être appliquées àun 
gazoduc, àl'espace occupé par un gazoduc? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Dans les exploitations forestières,  il va y avoir une 
trouée.  On a passé notre temps àentendre parler de 
ça que le reboisement ne devra pas se faire.  Il y a juste des 
sapins qu'ils auront le droit de planter.  Les arbres...  il ne 
pourra jamais y avoir des arbres à grand déploiement dans 
ça.  Ça veut dire que les trouées vont être 
perpétuelles,  si je comprends bien.  Si tout le monde 
comprend bien. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Le sens de ma question,  c'est aussi qu'on déplorait,  
jusqu'à il y a quelques années,  la manière dont se 
faisait àbien des endroits l'exploitation forestière,  
même dans des parcs ou des réserves fauniques,  que 
ça détruisait le paysage.  Et il semble qu'au fil des 
années,  on soit en train d'appliquer des pratiques 
d'exploitation forestière qui,  sans être idéales du 
point de vue paysage,  sont plus compatibles.  

      Ce que j'essaie d'explorer avec vous,  c'est puisqu'un 
gazoduc,  écoutez,  on vit avec ça,  on aura probablement 
àvivre dans le futur avec d'autres gazoducs ou d'autres 
équipements linéaires comme des lignes de transmission 
d'électricité.  Peut-être qu'il y a des choix qui 
seront faits de ne pas le passer ici,  mais il devra passer 
ailleurs,  mais de façon générale,  s'il doit y 
avoir des équipements comme ça,  on est àla 
recherche de mesures permettant d'en limiter l'impact tant au 
niveau de l'implantation qu'au niveau de l'entretien. 

      Alors je me demandais si l'exploitation forestière qui 
semble finalement se faire dans votre région et se faire sur 
une haute échelle,  vous avez des moulins àscie 
importants àEast Hereford et ainsi de suite,  malgré 
tout,  le paysage a été préservé,  est-ce qu'il 
y a des éléments de votre expérience,  de 
l'expérience de East Hereford,  qui pourraient inspirer ou 
guider éventuellement la façon de minimiser l'impact d'un 
équipement comme un gazoduc? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Bon,  je ne suis pas un exploitant forestier depuis 
longtemps,  ça fait que je ne peux pas répondre 
àtoutes vos questions.  Mais pour ce qui est du moulin 
àscie àEast Hereford,  c'est pratiquement pas de bois qui 
vient de notre coin.  C'est à95 % et plus que ça vient de 
l'autre côté.  Ça fait que ce n'est pas le moulin 
àscie qui va trouer nos paysages. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Vous dites que c'est approvisionné par du bois 
américain,  c'est ça? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Oui,  oui. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Mais ailleurs, àEast Hereford ou en 
périphérie,  il s'en fait de l'exploitation 
forestière? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Oui,  il s'en fait,  mais c'est toujours avec le respect des 
règlements qui sont... je ne sais pas comment est-ce qu'il 
s'appelle,  je regrette de ne pas avoir  le document, je sais qu'il 
est gris ce document-là.  Parce que j'ai eu connaissance aussi 
que dernièrement, àSaint-Malo,  il y en avait eu de 
l'exploitation forestière,  il y a eu des suivis et puis il 
faut que tout soit respecté. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      D'accord.  Merci,  madame. 

LE PRÉSIDENT: 

      Monsieur Cloutier. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Bonsoir,  madame! 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Bonsoir! 



M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Je vous félicite pour votre présentation,  ça 
m'a permis vraiment d'apprécier votre région et ce que 
votre organisation a fait pour faire connaňtre East Hereford,  
c'est drôlement bien préparé. 

      Vous soulevez votre préoccupation au niveau de la 
sécurité du public,  comme d'autres intervenants ont 
abordé ce soir,  et plus particulièrement au niveau du 
plan d'urgence.  Est-ce que votre organisation - vous soulevez 
plusieurs points,  plusieurs questions - je ne sais pas si la 
Fondation,  les membres qui ont travaillé à préparer 
ce document,  a discuté du rôle que la Municipalité 
pourrait jouer dans l'éventualité qu'il y aurait un 
corridor permettant le transport de gaz naturel? 

      C'est-à-dire,  vous avez soulevé beaucoup de 
questions et ce que moi,  je vous pose ce soir: est-ce que vous 
avez pu trouver certaines réponses àces questions-
là? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      On a bien de la difficulté àtrouver des 
réponses àces questions-là,  parce que la 
Municipalité - quand on parle "Municipalité",  c'est 
trois cent vingt-cinq (325) citoyens -
 ces trois cent vingt-cinq (325) citoyens-là sont 
déjà surchargés.  Puis ce n'est pas sûr qu'ils 
vont avoir le goût de faire ça.  Parce que c'est un suivi 
qui va être perpétuel. 

      Moi,  je sais que j'ai parlé àdes  personnes,  dans 
les jeunes,  la relève,  ils ne sont pas très,  très 
heureux de ça.  Ils n'ont pas le goût,  eux autres,  de 
s'impliquer dans ça. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      C'est-à-dire au niveau du suivi,  du plan d'urgence ou 
au niveau de la construction du pipeline? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Ils ne sont pas contents àcause de la construction...  
du projet de construction, parce qu'ils savent bien que ça va 
être eux autres plus tard qui vont être pris avec 
ça. Puis les personnes àqui j'ai parlé moi aussi,  
ça ne les intéresse pas de s'occuper du plan d'urgence 
là. 




M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Est-ce que vous croyez que les petites municipalités 
comme la vôtre auraient avantage de se regrouper ensemble pour 
la question du plan d'urgence,  de mettre en commun des ressources 
pour intervenir dans une situation d'urgence?  Est-ce que c'est une 
avenue réaliste d'après vous? 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Le Ministère essaie de regrouper les municipalités 
au point de vue municipal,  puis ils ont de la misère.  
Ça fait que si on essaie de regrouper les soins d'urgence,  je 
me demande ça va être quoi les problèmes auxquels on 
va avoir àfaire face.  Puis même si les 
municipalités se regroupent pour les plans d'urgence,  ça 
ne rapprochera pas l'hôpital, les policiers,  les soins de 
santé qu'on peut avoir,  la sécurité non plus.  
Ça ne changera pas rien dans ça. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Je vous remercie. 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

       Merci bien. 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors,  madame Roy-Alain,  merci pour votre témoignage 
et merci également de nous avoir rappelé,  après 
Saint-Exupéry,  que la terre de nos ancêtres,  nous 
l'empruntons pour la remettre ànos enfants.  Merci. 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      Je vous invite àvenir voir notre belle campagne. 

LE PRÉSIDENT: 

      C'est déjà fait.  Merci. 

MME LUCIE ROY-ALAIN: 

      A venir revoir. 

LE PRÉSIDENT: 

      Oui,  oui,  avec plaisir.  

      Maintenant,  j'inviterais monsieur Normand Roy pour la Ferme 
piscicole des Bobines.  Bonsoir,  monsieur! 

M. NORMAND ROY: 

      Bonsoir,  monsieur le président,  messieurs les 
commissaires! J'ai joint àmon mémoire une carte 
d'affaires,  qui dit que les propriétaires de la Ferme 
piscicole des Bobines sont Normand et Doris Roy,  qui est mon 
épouse,  avec un historique àl'endos de la carte 
d'affaires qui dit qu'on est en affaires depuis 1976 et qu'on vit 
avec l'eau et que l'eau,  pour nous,  c'est très important. 

      (L'INTERVENANT FAIT LECTURE DE SON MÉMOIRE). 

LE PRÉSIDENT: 

      Merci,  monsieur Roy.  Si je comprends bien,  le gazoduc ne 
passerait pas sur votre propriété mais serait,  selon 
vous,  impactée par les risques sur les nappes d'eau 
souterraine. 

M. NORMAND ROY: 

      C'est ça,  parce que le gazoduc longe une grande partie 
le ruisseau Buck et puis en étant en amont du ruisseau Buck,  
automatiquement,  la pente naturelle de l'écoulement des eaux 
vient vers nos puits où on capte cette eau-là.  

      C'est sûr que durant des périodes d'abondance d'eau 
comme àla fonte des neiges ou les pluies d'automne,  la 
recharge de ces eaux-là est moins importante,  mais elle a une 
certaine importance lorsqu'on arrive dans une période 
d'étiage comme en février et en septembre aussi.  A ce 
moment-là,  nous autres,  on utilise quand même un gros 
potentiel au niveau des eaux.  

      Présentement,  on utilise quatre (4) puits avec une 
capacité de deux mille quatre cents (2 400) gallons par 
minute.  Pour vous donner un exemple,  ça peut peut-être 
représenter les besoins en eau trois (3) fois comme la 
Municipalité ici de Coaticook.  C'est quand même assez 
important.  

      Puis étant donné que l'eau,  c'est notre gagne-
pain,  bien àce moment-là,  c'est sûr qu'on pourrait 
éventuellement,  s'il y avait une catastrophe ou une pollution 
de la nappe,  bien la pisciculture au niveau de notre production,  
ça pourrait être compromis. Puis aussi,  au niveau de la 
valeur de la pisciculture,  il pourrait y avoir une baisse au 
niveau de la valeur de la pisciculture aussi. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Vous faites référence àune 
expertise de monsieur Tremblay de Co-op Envirotecheau. 

M. NORMAND ROY: 

      Oui.  C'est cette firme-là qui ont remplacé en fin 
de compte la firme Foratak qu'on avait mandatée au tout 
début,  lorsqu'on avait fait une expertise pour connaňtre 
la capacité de la nappe phréatique à East Hereford.  
Maintenant,  c'est monsieur Tremblay qui est l'hydrogéologue. 

LE PRÉSIDENT: 

      C'est un hydrogéologue. 

M. NORMAND ROY: 

      J'ai contacté monsieur Tremblay,  c'est suite àune 
recommandation de l'hydrogéologue de la firme Poisson Bazinet 
qui était venu me rencontrer lorsqu'il y avait quatre (4) 
représentants.  Parce que eux autres,  c'est sûr quand tu 
travailles sur l'autre côté de la table,  tu défends 
les intérêts de celui pour qui qu'il est,  celui qui va 
te payer. Là,  c'est pour ça que j'ai appelé l'autre 
personne pour connaňtre en fin de compte son opinion et 
l'opinion diffère passablement de l'opinion de l'autre 
hydrogéologue. 

LE PRÉSIDENT: 

      Mais les professionnels sont censés toujours avoir une 
opinion neutre,  quel que soit le client. 

M. NORMAND ROY: 

      Bien,  en tout cas,  c'était pas ces opinions-là 
que j'ai retenues. 

LE PRÉSIDENT: 
      Puisque vous parlez de cette firme,  vous mentionnez 
d'entrée de jeu dans votre mémoire que: "Un des 
représentants de la firme Poisson Bazinet et Associés 
m'informe lors de notre première rencontre que le projet de 
gazoduc TQM était déjà accepté." 

M. NORMAND ROY: 

      C'est ça.  La première chose,  moi,  j'ai dit: 
"Pourquoi qu'on fait toutes ces démarches-là?"  Bien,  il 
dit: "C'est juste pour la forme qu'il y a des audiences",  puis des 
choses comme ça. 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors là,  vous êtes affirmatif.  Ça vous a 
été dit exactement ça. 

M. NORMAND ROY: 

      Oui.  C'est monsieur Roger Sénécal qui me l'a dit.  
C'est sûr que ma parole vaut autant que la sienne,  mais en 
tout cas,  je pense bien que je suis assez crédible au niveau 
de la population. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Et ce que monsieur Tremblay vous a fait part comme 
risque pour votre alimentation en eau,  est-ce que vous avez un 
rapport écrit là-dessus? 

M. NORMAND ROY: 

      Bon,  le rapport,  j'attendais justement de me présenter 
ici au Bureau d'audiences. Monsieur Tremblay,  lui,  serait 
prêt àme préparer un rapport,  mais le rapport,  
pour qu'il soit vraiment un rapport étoffé puis valable, 
àce moment-là,  il faudrait que lui se déplace pour 
venir visiter les lieux où le pipeline sera situé pour 
vraiment évaluer les risques.  

      Là,  lui,  il connaňt quand même l'endroit 
pour être venu en 93 lorsqu'on a fait... En 93,  on a refait 
d'autres travaux pour la construction d'autres puits,  puis 
monsieur Tremblay connaňt le site.  Mais il ne connaňt 
pas l'emplacement exact quand même du pipeline.  

      Puis ces déplacements-là,  puis ce rapport-là,  
ça représente des coûts et puis il m'a parlé 
d'un coût assez élevé.  Ça fait que c'est pour 
ça que je me demande si je dois investir un tel montant pour 
déposer un rapport.  Probablement que là,  on va essayer 
peut-être de rencontrer la compagnie.  

      Si,  moi,  je suis obligé d'investir pour des 
éventuels problèmes que j'aurai peut-être pas,  mais 
que je pourrais avoir,  mais àce moment-là,  si la 
compagnie veut payer pour ces rapports-là,  bien,  là, 
àce moment-là,  on ira avec les rapports.  Mais si je 
suis obligé de dépenser quelques mille dollars pour en 
fin de compte des gens qui veulent faire de l'argent...  je les 
comprends,  c'est des businessmen,  ça fait que nous autres,  
on est obligé de dépenser de l'énergie,  du temps et 
puis en plus,  dépenser de l'argent pour se défendre,  
c'est pas drôle non plus,  tu sais.  

      Puis s'il arrive une catastrophe avec...  on a juste 
àchanger un petit mot et puis ça peut changer une phrase 
et puis, àce moment-là,  on va être obligé de 
se battre avec des avocats,  puis se battre avec des avocats,  ce 
n'est pas intéressant parce qu'une grosse compagnie contre une 
petite compagnie,  imaginez-vous les sommes que ça peut 
représenter. 

LE PRÉSIDENT: 

      Oui,  je comprends votre point de vue. 

M. NORMAND ROY: 

      Puis,  c'est ça.  Un des gens qui peut être le plus 
lésé dans leur tracé,  c'est nous. C'est par l'eau 
et puis c'est un problème qui va être difficilement 
prouvable si c'est eux autres.  Ça va faire une guerre 
àaller jusqu'à temps que nous autres,  on crève.  
Quand on sera crevé,  bien là,  il y aura plus de 
problème,  on sera plus là. 

LE PRÉSIDENT: 

      Oui.  C'est sûr que c'est toujours dans la mesure 
où vos craintes sur le ruisseau Buck sont objectivées. 

M. NORMAND ROY: 

      Il passe là.  Il passe là.  Puis supposons que le 
projet du gazoduc,  supposons qu'à un moment donné,  
ça arrête,  ce projet-là,  on nous a dit que les 
tuyaux resteraient là. Si les tuyaux restent là,  un jour 
ou l'autre,  ça va faire de la corrosion.  Ce n'est pas moi 
qui va le voir,  mais ça sera probablement les gens qui 
achèteront la pisciculture.  Ça peut être les 
enfants,  ça peut être quelqu'un qui prendra la 
relève. 

LE PRÉSIDENT: 

      Oui,  d'accord.  

      Monsieur Paré. 


M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Un peu pour poursuivre àpartir de l'opinion 
professionnelle que monsieur Tremblay vous a donnée,  vous 
dites qu'il recommande de demander un autre tracé pour ne pas 
causer de préjudice plus que prévisible. 

      Il recommande un tracé parce qu'il considère que le 
tracé actuel n'offre pas une distance suffisante de votre 
pisciculture,  est-ce que c'est ça? 

M. NORMAND ROY: 

      Ce n'est pas la question de l'éloignement de la 
pisciculture d'avec la distance d'avec les tuyaux,  comme bien 
plutôt la façon que les...  En fin de compte,  le 
tracé longe le ruisseau Buck... 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Qui alimente... 

M. NORMAND ROY: 

      ...  puis le ruisseau Buck alimente une partie des puits par 
la recharge naturelle. Parce que chez nous,  le matériel qu'on 
a au niveau des puits artésiens,  c'est une profondeur de 
vingt (20) mètres de gravier.  Ça fait que lorsqu'il 
tombe une goutte d'eau où le gazoduc va passer,  la goutte 
d'eau,  elle,  elle s'en vient chez nous automatiquement.  

      Puis s'il arrive des troubles au niveau du pipeline,  bien,  
les troubles peuvent se retrouver dans la nappe phréatique.  
C'est pour ça que monsieur Tremblay disait:  "Si ces gens-
là peuvent passer ailleurs,  élimine donc les 
problèmes pour pas avoir de préjudice dans les 
années àvenir." C'est pour ça qu'il disait: "Ça 
serait bien plus simple s'ils s'en allaient ailleurs." 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      D'accord. 

M. NORMAND ROY: 

      C'est pour ça qu'il me recommandait ça,  mais je 
sais que ce n'est pas si simple que ça. 

M. JEAN PARÉ,  commissaire: 

      Très bien. 

LE PRÉSIDENT: 

      Monsieur Cloutier. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Bonsoir! 

M. NORMAND ROY: 

      Bonsoir! 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Ici,  vous faites référence,  lorsque vous avez 
fait des études en 89,  que vous avez visité plusieurs 
sites qui offraient des possibilités d'exploitation.  Le choix 
s'est fait sur le site àEast Hereford. 

M. NORMAND ROY: 

      Oui. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Est-ce que tous les sites étaient dans la 
Municipalité de East Hereford? 

M. NORMAND ROY: 

      Non,  non,  non.  On a visité des sites comme dans le 
coin de Weadon,  dans ces coins-là.  Même,  on avait 
regardé des sites à l'extérieur des Cantons de l'Est 
comme en Abitibi.  Il y a des gros sites,  il y a des "esquerres" 
dans ces coins-là,  il y a des gros potentiels,  des sites qui 
sont gravitaires aussi,  qui ne nécessitent pas de pompage des 
eaux,  mais on a préféré de s'en venir àEast 
Hereford. 

      Parce que moi,  je suis quand même natif de la 
région de Saint-Malo et puis la pisciculture que 
j'opérais avant - parce que c'est depuis 1976 que je fais de 
la pisciculture,  puis c'est ma troisième pisciculture que je 
démarrais àEast Hereford - j'avais démarré ma 
première pisciculture àSaint-Malo et puis en 1980,  j'ai 
démarré une autre pisciculture àSainte-Edwidge,  
ça fait qu'on voulait rester quand même dans la 
région. 

      C'est pour ça qu'étant donné qu'on pensait 
d'avoir un bon potentiel au niveau des eaux ici àEast 
Hereford,  c'est pour ça qu'on a décidé d'orienter 
nos recherches ici sur le site àEast Hereford.  C'est 
uniquement pour ces raisons-là. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      L'autre,  ce n'est pas une question,  c'est beaucoup plus un 
commentaire.  La façon que vous décrivez votre 
installation,  il semblerait qu'elle est très dépendante,  
du moins en termes de qualité d'eau,  qu'elle est très 
dépendante des usages ou des activités qu'on peut 
retrouver dans les mêmes bassins versants que le ruisseau dont 
vous parlez. 

M. NORMAND ROY: 

      Oui. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Donc ça rend votre entreprise dans une situation un peu 
fragile. 

M. NORMAND ROY: 

      Oui. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Que ça soit le gazoduc ou de toute autre exploitation de 
type agricole,  ça peut possiblement affecter la qualité 
de l'eau qui,  éventuellement,  peut affecter vos puits. 

M. NORMAND ROY: 

      Oui.  Présentement,  disons qu'au niveau des 
activités agricoles,  lorsqu'on a fait la construction des 
puits,  on a procédé aussi àdes analyses chimiques 
des eaux et puis étant donné qu'il y avait des 
plantations d'arbres de Noël qui étaient quand même 
près des ruisseaux et puis qui pouvaient influencer la nappe 
phréatique,  on a poussé un petit peu plus loin les 
recherches au niveau du chimique,  puis on n'avait pas de 
présence de produits chimiques dans nos eaux occasionnée 
par les arrosages.  

      Parce qu'au niveau des arrosages,  lorsqu'il y a des 
arrosages au niveau des produits chimiques ou insecticides,  il y a 
quand même une certaine...  le sol absorbe quand même ces 
produits assez facilement.  Aussi,  il y a un lavage par le 
ruisseau qui s'écoule aussi.  Ça serait surtout au niveau 
de ce qui est enfoui là en dessous du sol qui pourrait 
éventuellement...  

      Remarquez bien,  je ne suis pas un spécialiste là-
dedans,  moi,  je suis un producteur.  Je ne suis pas un 
hydrogéologue et puis je ne suis pas un chimiste et tout 
ça là.  Ça,  on pourra pousser plus à fond les 
recherches,  si jamais le gazoduc s'implante. 

M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 

      Non,  je voulais juste signaler que l'entreprise était 
dépendante des usages.  Ceci étant dit,  je veux juste 
vous mentionner que le point que vous apportez au niveau du fait 
que vous êtes situé à l'intérieur du 
périmètre de sécurité de sept cent cinquante 
(750) mètres et que vous ne pouvez pas vous absenter plus que 
deux (2) heures,  que c'est une information intéressante et 
importante pour nous,  et que nous allons la considérer. 

M. NORMAND ROY: 

      Merci. 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors,  monsieur Roy,  merci pour votre témoignage. 

M. NORMAND ROY: 

      Merci bien. 

LE PRÉSIDENT: 
 
      J'appelle maintenant la ou le représentant de la 
Pisciculture des Arpents Verts. Alors,  c'est madame... 

MME JOHANNE ROY: 

      Johanne Roy. 

LE PRÉSIDENT: 

      ...  Johanne Roy. 



MME JOHANNE ROY: 

      Alors,  monsieur le président,  messieurs les 
commissaires,  bonsoir! Vous allez voir,  moi,  c'est un petit peu 
moins complexe que mon père. 

      (L'INTERVENANTE FAIT LECTURE DE SON MÉMOIRE). 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors,  madame Roy,  comme faisant partie de la relève,  
j'imagine que vous favorisez le développement économique,  
le développement social,  les projets porteurs. Est-ce que 
vous voyez une contradiction,  d'après ce que je comprends,  
entre le potentiel de développement que présente un tel 
projet àdimension internationale et les enjeux de 
développements locaux? 

MME JOHANNE ROY: 

      C'est sûr que je suis pour le progrès comme tout le 
monde l'est,  puisque j'ai mon entreprise,  puis j'ai commencé 
ça fait deux (2) ans.  J'avais dix-neuf (19) ans.  C'est 
sûr que je suis un petit peu dans le "beat" du progrès.  
Mais je ne crois pas que pour notre région...  j'aime la 
campagne,  j'ai demeuré deux (2) ans en ville àSherbrooke 
et je n'ai pas vraiment aimé ça.  J'adore la 
tranquillité,  puis je crois que les gens de notre région 
aussi aiment la tranquillité.  Quand on va àla campagne,  
c'est qu'on recherche le calme et tout ça.  

      Puis,  je crois qu'il y a d'autres moyens - ils peuvent 
passer ailleurs - il y a d'autres moyens pour faire du 
progrès,  il n'y a pas seulement ça.  

      Puis,  nous,  on n'en a pas vraiment besoin du gazoduc comme 
d'autres l'ont cité. A East Hereford,  ils n'en ont pas 
besoin.  A Sainte-Edwidge non plus.  Puis côté 
économique,  bien,  je crois qu'il y a d'autres façons de 
faire de l'argent.  Puis il n'y a pas juste l'argent dans la vie.  
A un moment donné,  il y a d'autre chose.  Je peux vous en 
parler bien longtemps,  parce qu'à vingt et un (21) ans,  on 
n'en a pas beaucoup. 

LE PRÉSIDENT: 

      Vous parlez des problèmes envisagés au niveau de la 
sécurité,  de la prévention et de la surveillance.  
Est-ce que avec la connaissance que vous avez d'une exploitation de 
gazoduc et étant donné votre âge,  est-ce que 
ça vous fait vraiment peur un équipement comme ça? 


MME JOHANNE ROY: 

      Bien,  c'est certain que comme les autres disaient...  bon,  
moi,  c'est différent parce que c'est àSainte-Edwidge,  
mais nous aussi,  on est environ àla même distance de 
Coaticook,  on a environ les mêmes services comme c'est 
là et puis c'est suffisant pour qu'est-ce qu'on a 
présentement. 

      Mais ça ne me fait pas peur.  C'est juste que nous 
aussi,  on n'est pas une grosse population,  puis ça serait 
pour les besoins d'une compagnie qui,  dans le fond,  elle,  elle 
fait de l'argent.  C'est une compagnie qui fait de l'argent et puis 
ça serait nous qui devrait défrayer les frais pour 
ça.  Puis je ne pense pas que nous...  nous,  "anyway",  on 
n'en aurait pas de besoin,  si la compagnie n'était pas 
là,  si le gazoduc n'était pas là. 

LE PRÉSIDENT: 

      Merci.  Madame Roy,  merci pour votre témoignage. 

MME JOHANNE ROY: 

      Merci. 


LE PRÉSIDENT: 
      Nous sommes maintenant àla période des 
rectifications.  Monsieur Jean Trudelle. 

M. JEAN TRUDELLE: 

      Monsieur le président,  messieurs les commissaires,  une 
seule rectification concernant la senteur que pourrait dégager 
le gaz.  Alors je voudrais reconfirmer qu'il n'y a pas de mercaptan 
qui est ajouté au gaz.  Donc il n'y a aucune senteur qui peut 
se dégager de ce gaz naturel.  C'est tout. 

LE PRÉSIDENT: 

      Alors vous voulez dire qu'à East Hereford,  il n'y 
aurait nullement de gaz ajouté. 

M. JEAN TRUDELLE: 

      Nullement de mercaptan rajouté au gaz. 



LE PRÉSIDENT: 

      Mercaptan,  c'est ça. 

M. JEAN TRUDELLE: 

      Ni dans les structures hors terre,  ni dans le gazoduc. 

LE PRÉSIDENT: 

      D'accord.  Merci.  Cette intervention met fin ànotre 
soirée d'audience.  Merci de votre présence.  La 
Commission continue ses travaux demain,  ici même.  Merci.  
Bonne fin de soirée! 

                 ****************************************** 

      Je, soussignée, LISE MAISONNEUVE, sténographe 
judiciaire, certifie sous mon serment d'office que les pages ci-
dessus sont et contiennent la transcription exacte et fidèle 
des notes sténographiques prises par moi au moyen du 
sténomasque, le tout conformément àla Loi. 

                         ET J'AI SIGNÉ: 

                         ______________________________ 
                         LISE MAISONNEUVE, s.o. 

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