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La plaidoirie de Lucie Roy-Alain

East Hereford, le 12 décembre 1997.
Office national de l'énergie

Monsieur le président, mesdames les commissaires,

Je, Lucie Roy-Alain, vous envoie ma plaidoirie contre le projet de gazoduc TQM vers PNGTS:

L'être humain:

On a longtemps palabré sur la protection de nos marais, de notre eau, des plantes et de la faune qui faut absolument protéger, mais l'être humain doit être considéré en premier. Chaque humain est une espèce rare et à protéger de tous préjudices. On ne doit pas lui imposer des risques moraux, physiques ou psychologiques qu'il n'a pas choisis.

Rapport du BAPE: éviter la municipalité d'EAST HEREFORD:

Dans son (Extrait du Rapport d'enquête et d'audience publique no 121) le BAPE nous donne raison sur bien des points que nous avions soulevé aux audiences:

«Les avantages du côté américain, soit le contournement de milieux humides et de cours d'eau, le rapprochement des clients, n'ont pas été mis en équilibre avec les désavantages pour le Québec, soit un tracé plus long, le passage dans une région verte à vocation récréo-touristique et la traversée de nombreux milieux humides, rivières et ruisseaux.»

Le BAPE dit:(...) «éviter la municipalité d'East Hereford...» (...) «Un choix doit être rejeté quand il est incompatible avec la vocation prioritaire d'un territoire, particulièrement lorsqu'il existe d'autres choix de remplacement et d'autres solutions, comme c'est le cas dans le présent projet.» (...)

«La municipalité d'East Hereford se caractérise, notamment, par la mise en valeur de son milieu naturel montagneux à des fins touristiques et par son entreprise piscicole. Or le projet de gazoduc passerait au coeur et au pied des montagnes déjà aménagées en sentiers et sites d'observation. Il fragiliserait la sécurité et la continuité de l'approvisionnement en eau de grande qualité nécessaire à la production piscicole.» «Aux yeux de la commission, l'estimation des risques reste marqué d'inquiétude.» «Il n'y a pas de raison légitime d'imposer, à des citoyens, le passage d'un gazoduc sur leurs terrains,...»

MRC de Memphrémagog:

Pour ce qui est de la MRC de Memphrémagog, il est bien évident que ce projet ne cadrerait pas avec sa réputation touristique intenationale. Le BAPE a dit obtenir l'accord ou éviter la MRC de Memphrémagog. Cette MRC s'oppose depuis de début et il serait questionnant si elle ne maintenait pas sa position jusqu'à la fin. Dans la conclusion de son mémoire, déposé en novembre, la MRC conclu: «Malheureusement, l'examen du projet, des critères de localisation et des mesures d'atténuation ne peuvent, dans le contexte actuel, que nous obliger à s'opposer fermement à la traverse de notre territoire dans la zone étudiée à ce jour.»

Flora Quebeca, Fleurbec:

Les interventions de Flora Quebeca et Fleurbec ont apporté un nouvel éclairage au sujet des espèces menacées ou vulnérables (faune et flore) sur tout le tracé proposé et aussi pour le tracé alternatif. Cela confirme que nous avons des richesses et qu'il faut les garder jalousement.

Pas de gazoduc à East Hereford:

C'est un manque de respect envers notre communauté de vouloir nous imposer un gazoduc. Notre milieu est trop éloignée des services de santé et de sécurité, les effectifs humains sont trop réduits, les responsabilités sont déjà très lourdes à porter. Ces seules raisons suffisent à refuser ce tracé. Depuis que nous avons exprimé nos doléances aux BAPE et à la CPTAQ, les services ne se sont pas rapprochés...

East Hereford, zone sensible:

Lors de son passage à East Hereford, j'ai rencontré Monsieur Tremblay, l'hydrogéologue qui a fait l'étude au sujet de la pisciculture, il a dit devant moi: «East Hereford c'est un milieu très sensible».

Dans le rapport du BAPE, à la page 116, il y a cette note: «En ce qui concerne le poste de mesurage de East Hereford, une scierie et quelques bâtiments sont situés dans la zone de mesures d'urgence de 120 m et dans la zone de bris de verre de 325 m.» A cette note du BAPE il faut ajouter que pour un poste de compression, la zone de mesure d'urgence est de 170 m et une rupture complète d'un gazoduc de 740m. Ça augmente les risques pour les résidences des alentours, les loyers mis à la disposition des travailleurs de la scierie et la scierie de Marcel Lauzon inc. Toutes les propriétés du chemin des Côtes et de la route 253 seraient dans une zone à risques et la famille ARNOLD serait la plus touchée.

Le plan d'urgence:

Il en a été question à plusieurs reprises lors des différentes audiences. TQM le promet, maintenant, pour janvier, ce plan d'urgence qui devait être terminé en novembre 1998 seulement. Comment il se fait que le travail pour ce plan a l'air de s'accélérer? Est-ce qu'on l'a retenu, durant toutes les audiences, pour que les municipalités ne sachent pas à quoi elles s'engageraient? Ce plan d'urgence, si on se fie au fait que Gaz Métropolitain, un proche parent de TQM, ne l'a pas encore fourni à Stukely, n'est peut-être pas prêt de sortir. On peut penser que les promesses c'est pour bien paraître devant l'ONÉ.

Si ce plan d'urgence est complété un jour, il risque de se retrouver sur les tablettes. Il est difficile de croire que les petites municipalités seraient capable de s'occuper d'un tel plan d'urgence. Dans la région, je ne connais aucun bénévole de qualifié et qui sera assez patient pour tout le lire et être capable de mettre ce plan d'urgence en pratique. Je doute de sa mise à jour, en permanence, par tous les intervenants. A East Hereford, on projette de mettre en place un groupe de sécurité civile depuis 1994 et, trois ans plus tard, le groupe n'est pas formé. (Audiences du BAPE, Madame Ghislaine Gilbert)

Sécurité civile:

De plus, à ces audiences, le 4 août 1997, à partir de la ligne 200, notre maire est questionné à ce sujet. Lors de la présentation du mémoire du Groupes des Frontières au BAPE, j'ai dit aux commissaires qu'il n'y avait aucun bénévole de nommé sur ce comité, qu'on essayait de former et qui était composé à ce moment-là d'un conseiller et de notre secrétaire municipale. J'avais pris mon information au bureau municipal.

Quelle sécurité!:

Tous les propriétaires qui ont signés, les propriétaires situées près des emprises et les municipalités ne savent pas qu'une exposition à une radiation thermique de 5kW/M2 pendant 40 secondes peut causer des brûlures au deuxième degré. La majorité des gens ne savent que, lors d'une rupture complète, la zone d'impact est de 740 mètres. On aurait dû les en avertir.

J'ai lu: «Une rupture ou une fuite sur un pipeline de gaz haute pression provoque un bruit intense. De plus, si la fuite s'allume, il y aura une colonne de flammes. Ces phénomènes devraient alerter les gens à proximité de la fuite. L'alerte des autres personnes qu'il serait nécessaire d'évacuer devra être faite par les policiers et pompiers locaux, car ce seront les premiers intervenants à se rendre sur les lieux.» Ça doit être la raison pour laquelle le promoteur n'a jamais répondu à la question que j'avais posé dans mon mémoire au BAPE et à la CPTAQ: «Qui va payer pour l'alarme qui devra sonner dans toute la municipalité advenant une urgence?» Je pense maintenant que l'alarme serait superflue, il semble qu'il y aurait assez de vacarme... (Le promoteur aurait, quand même, du répondre à cette question, aux autres audiences, pour m'éviter de chercher.)

Toutefois, pour les autres personnes à être avertis par les policiers ou les pompiers, dans le cas d'East Hereford, on pourrait ajouter: si elles ne sont pas mortes. Comment les policiers, dont les effectifs sont minimes, en plus des longues minutes prises à se rendre sur les lieux, sur une route parfois difficilement carossable, dont une partie est encore en gravier, pourraient- ils à la fois, s'occuper des blessés potentiels, faire des évacuations, établir un périmètre de sécurité et alerter les autres personnes?

Le gaz = risque pour la santé:

Le gaz en déplaçant l'air agit comme asphysiant... Les symptômes de l'asphysie en fonction du pourcentage d'oxigène dans l'air ce n'est pas très rassurant et ça aussi tout le monde aurait du être mis au courant.

L'envahisseur:

Lors des audiences, il a été question de différents envahisseurs. Pour nous, le pire des envahisseurs c'est TQM, parce qu'il est entré et veut entrer violemment sur nos propriétés, parce qu'il fait comme si nos biens lui appartenait, parce qu'il veut nous imposer son pipeline.

Résolutions pour la CPTAQ:

Le promoteur se vante de consulter les décideurs qui pourtant sont très peu informés. On a demandé des résolutions aux municipalités pour la CPTAQ bien avant que les informations sur ce qu'implique le passage d'un gazoduc soient livrées publiquement. La plupart des élus ont été presque totalement absents des audiences. On ne peut pas parler d'intérêt de leur part. Leurs absences ne les aident pas à prendre des décisions éclairées.

TQM mène son bal au bureau municipal d'East Hereford;

Notre secrétaire municipale, Madame Diane Lauzon-Rioux, m'a téléphonée le 1er octobre pour me demander des renseignements pour remplir la demande de statut d'intervenant pour l'audience de l'ONÉ. Le premier renseignement que je lui ai donné c'est qu'il était trop tard que la date limite était le 24 septembre. Elle m'a répondu qu'on lui donnait jusqu'au lendemain. J'ai pensé que c'était des représentants de TQM qui lui avaient donné ce renseignement car elle me demandait aussi un numéro de téléphone de l'Office. Après la rencontre du 25 juillet, il devait être urgent, pour TQM, d'avoir les commentaires du maire, pour envoyer à l'ONÉ.

Les visites de TQM au bureau municipal du 11 novembre et du 19 décembre 1996 semblent concerner les plans seulement. Cependant, pour les audiences de l'ONÉ, la joute se corse, TQM a besoin d'appui et c'est sur East Hereford que le sort est jetté.

A cause de la très forte opposition dans le patelin TQM rencontre, notre secrétaire municipale et notre maire, le 25 septembre et le 4 novembre, tel que nous avons pu l'apprendre le 27 novembre, lors de l'interrogatoire, à partir de la page 1509.

C'est dans La Tribune du 8 novembre 1997 que nous apprenons que le promoteur à rencontré la municipalité car il était écrit: «A la suite d'une récente rencontre avec des dirigeants de la compagnie Gazoduc Trans- Québec Maritimes, M. Belleville dit avoir reçu «certaines garanties écrites, ayant trait à la sécurité de nos concitoyens notamment.» Je savais que le conseil s'était réuni le 7 novembre (journée de l'entrevue avec le journaliste) et on en parlait publiquement dans La Tribune, le lendemain.

Le 11 novembre, je suis allé au bureau municipal pour avoir une photocopie de ces écrits et je n'ai pas pu les avoir. Notre secrétaire m'a dit que c'était non déposé au conseil, que tout ce qui avait été déposé c'était ces "folleries"-là en parlant de tous les documents qui ont été envoyés au sujet de ce projet de gazoduc. Je lui ai demandé: «Pourquoi tu appelles ça des "folleries"?» Elle m'a répondu: «Penses-tu que je vais lire tout ça, des fax, des ci, des ça?» J'ai réalisé que, vu que c'était par terre, les élus ne les liraient pas non plus.

Au sujet des documents que je voulaient, notre secrétaire m'a dit que: (...) «C'est du travail en comité privé... fait que non déposé au conseil.» Je lui ai demandé: «Comment- ça en comité privé? TQM vous ont rencontrés quand? J'ai su qu'il y avait eu deux rencontres. Je lui ai demandé si le conseil était au courant de tout ça?» Elle a bien hésité en me répondant: «Oui...mais... c'est toute du travail en comité privé.» Elle m'a dit qu'il n'y avait aucune raison de mettre ça public... Personnellement, je pense que ça concernent, en tant que contribuable et propriétaire et que ça ajoute au manque de transparence dans ce dossier. Un conseiller m'a aussi confirmé n'avoir jamais assité à des réunions avec TQM.

Questions sans réponse:

Monsieur le président, mesdames les commissaires vous comprendrez qu'avec les démarches que j'ai faites et les questions sans réponse, j'avais bien des questions à poser à ce sujet aux audiences. Il important de savoir ce que le promoteur manigance dans notre dos surtout quand on s'oppose à son projet. C'est une raison pour laquelle j'ai répondu à Maître Leclerc: «Les dates je ne les sais pas. (...).» Il n'y avait pas seulement les dates qui j'ignorait. Je reste convaincue qu'il y a encore des secrets...

Le sac de bonbons:

Comme nous avons pu le voir aux audiences, il y a eu, il y a et il y aura beaucoup d'opposition à East Hereford et dans la région. A East Hereford, TQM y mettent le paquet. 27 novembre 1997, pages 1501 ligne 28,1510,1514,1515 Le sac doit être moins bien rempli pour d'autres municipalités. On a vu aussi, qu'ils veulent s'attirer les faveurs des organismes. TQM ne semblent pas savoir que les gens d'East Hereford ont toujours bien vécus avant qu'ils viennent s'immiscer dans leur vie et qu'ils ne sont pas tous à acheter avec des fleurs. On parle de cadeaux mais quel est l'envers de la médaille?

Le calcul de l'héritage:

Après avoir évaluer tous les avantages et les inconvénients, l'héritage doit être refusé. Il ne faut pas oublier les coûts et les énergies reliés à ce projet: plan d'urgence, hausse des cotisations pour: la sécurité civile, la MRC et pour la Corporation de développement économique, possibilité d'augmentation des assurances, augmentation de la charge des élus, responsabilités nouvelles, exploitation des bénévoles, surveillance supplémentaire, rapports à faire, supervision, répartition des tâches, vandalisme, poursuites, etc.. Les pompiers n'accepteront pas de nouvelles charges et responsabilités, sans augmentation. A cela, nous pouvons ajouter: perte de valeur des propriétées, restriction pour la construction, possibilité d'exode de personnes et d'investisseurs, détérioration du tissus social, diminution du bénévolat etc... Si le projet était une nécessité publique comme ils essaient de nous le faire croire, TQM ne feraient pas autant de courbettes et de cachettes. On aurait pas eu besoin de syphonner l'information.

Il n'est pas DIEU:

Les garanties soporifiques de TQM ne sont pas réalistes. Même si TQM essaie de sécuriser les gens et de vanter la sécurité de ses installations, il n'est pas DIEU pour garantir qu'il n'y aura aucun danger!

Garantie d'une desserte en gaz naturel à Coaticook:

Pour essayer de passer son gaz naturel à Coaticook et pour refuter les arguments déposés aux autres audiences, TQM se sert d'East Hereford. C'est complètement ridicule, East Hereford est situé à 35 kilomètres au sud-est de Coaticook.et n'a rien à foutre d'une garantie d'une desserte en gaz naturel pour les industries de Coaticook. Il aurait été plus logique que la ville de Coaticook soutiennent elle même, devant l'ONÉ, ce besoin hypothétique.

L'étude concernant la rentabilité de l'installation du gaz naturel à Coaticook a été déposé, sous la cote de Ferme Yval, le 9 décembre, parce que le 27 novembre à la page 1543, lignes 18, 19 Monsieur Boulanger a dit:«A ma connaissance, il n'y a pas eu de pièces particulières déposées sur Coaticook.»

Les risques:

Dans le rapport du BAPE, les notions de risques sont bien énumérées. Avec les commissaires du BAPE, nous constatons que le risque associé au passage du gazoduc est imposé aux résidents des secteurs traversés, le contrôle de l'exposition de ce risque nous échappe, c'est un risque artificiel et non familier, des accidents sont régulièrement rapportés dans les médias, le promoteur n'a pu établir sa crédibilité. Nous n'avons aucune confiance en lui et en ses promesses. Nous avons vu que des accidents, il y en a eu plusieurs au Canada et aux États-Unis. Il est facile de comprendre qu'un jour ou l'autre il y en aurait des accidents...

De plus en plus d'opposition:

La Fédération de L'UPA-Estrie a retiré son appui quand ils ont appris que ce gazoduc pouvait passer par Highwater. L'UPA reconnait, comme entrave au développement de l'agriculture, tous les inconvénients qui seraient liés aux emprises perpétuelles, à la zone de contrôle, la contrainte anthropique etc.... Plusieurs municipalités s'ajoutent aux opposants.

Recours collectifs, mises en demeure:

Advenant des problèmes, les municipalités risquent-elle de se retrouver avec des recours collectifs ou des mises en demeure comme on le voit avec le problème de bio-gaz à Fleurimont présentement? Des articles de La Tribune ont démontré que souvent des décisions sont prises et que plus tard les citoyens en subissent les conséquences. Il en est de même pour Ste- Brigitte-des-Saults, où un barrage dont on avait fait miroiter les avantages est devenu un cauchemar avec lequel ils se battent depuis 4 ans. (Émission J.E. 7/11/97)

Tremblement de terre:

Eh! Oui, il y en a, et la soirée du 5 novembre 1997 nous a donnée des preuves, vers 21 heures 35, que nous n'en sommes pas à l'abri. Tout tremblait dans la maison et il y a même du bois qui est déboulé au sous-sol. La Tribune 6/11/97nous a confirmé que nous n'avons pas eu la berlue et que la secousse était de 5.2 à l'échelle Richter.

Notre responsabilité environnementale:

Avec toutes les coupures qui se font dans différents domaines dont l'environnement nous n'avons pas le moyen de contribuer à la pollution dans notre milieu. Il ne faut pas encourager les État-Unis à surconsommer l'énergie. Ce n'est pas ce qu'on peut considérer comme du développement durable. On demande des efforts aux municipalités, aux citoyens et aux bénévoles pour aider à la protection de l'environnement. Pourquoi permettrions-nous que nos énergies soient diluées par les gros pollueurs?

Notre responsabilité sociale:

Avec les coupures dans les services sociaux et dans les hôpitaux notre société ne doit pas risquer des charges supplémentaires. Les services dans les urgences sont débordés. Pour les attentes dans les hôpitaux, on parle de «Jusqu'à 8 heures d'attente Ça déborde.» 5/11/97 La Tribune.

Il est de notre devoir de ne pas mettre notre santé ou notre vie en danger. Notre gouvernement n'a pas les moyens de payer pour assurer, à la population du Québec, des services sociaux et médicaux supplémentaires en cas de problèmes qui seraient reliés à ce gazoduc. Comme la majorité de ce gaz servirait à alimenter les État-Unis, il est logique, nous le disons depuis le début, que ce gazoduc (si besoin il y a) passe le plus vite aux États-Unis, sans passer par l'Estrie, afin de réduire les responsabilités de notre peuple. Il ne faut pas se retrouver avec des factures pour la santé et pénaliser les gens qui sont en attente de soins. Il y a assez de personnes qui comme M. Jean-Marie Boutin disent: «Ça n'a pas de sens de pâtir comme ça.» La Tribune 10/11/97

Responsabilité environnementale, électricité versus gaz naturel;

Au sujet de la possible utilisation de gaz naturel dans la ville de Coaticook, qui incidemment produit son électricité, un homme de Coaticook, concientisé à la protection de l'environnement, me disait: «Si je diminue ma facture d'électricité, ma facture de responsabilité sociale va augmenter de combien?» Grâce à son réseau hydro-électrique, la ville de Coaticook, jouit d'une excellente santé financière. Elle n'y retirerait sûrement pas d'avantage à l'installation du gaz naturel sur son territoire. Monsieur Langevin, maire de cette ville est un ardent défenseur du tourisme. Il ne serait probablement pas en faveur de ce gazoduc, si on lui parlait de toutes les contraintes, la possibilité d'odeurs, en plus de réduction de retombées touristiques. Nous connaissons tous les efforts investis pour stimuler ce secteur dans la ville et la MRC de Coaticook.

«Vous avez eu amplement le temps!...»

Ça presse pour pour le promoteur et on nous presse...Maître Leclerc a répété: «Vous avez eu amplement le temps.» Aux audiences de la CPTAQ on nous l'a rappelé aussi. On nous a dit que les producteurs agricoles avaient eu les informations depuis assez longtemps ils auraient pu téléphoner ou envoyer un "fax". Les problèmes c'est que les agriculteurs n'ont pas juste ça à faire et qu'ils n'ont pas tous des télécopieurs.

On nous a demandé beaucoup de travail alors que nous entrions dans le tourbillon des plus gros travaux de l'année et... les vacances pour certains. Le 25 juin, quand Monsieur Sénécal s'est présenté chez nous, en ce jour de pluie, pour nous laisser l'avis d'intention..., nous étions loin d'être en vacances. Nous vivions un deuil récent. (21juin) J'avais un dossier de 3.5 centimètres à monter pour la municipalité pour le concours Campagne fleurie par Excellence.

Entre-temps, tous les intervenants ont eu les mémoires à préparer et les audiences à assister. Tout à déboulé, nous n'avions même pas terminé avec le BAPE que déjà il fallait être prêt pour la CPTAQ et se préparer à fournir des documents à l'Office national de l'énergie. Nous avions toujours des dates limites à respecter. Tous ces documents devaient se préparer en altenance avec des assemblées, notre travail, nos affaires à s'occuper, le bénévolat et pour certains l'accueil des juges, des touristes....

Pour des gens, comme nous, qui n'avions jamais connu ce que c'était des audiences, nous avions bien des choses à apprendre en même temps. Nous avons du s'adapter aux différentes façons de fonctionner à chaques audiences. Nous avons eu de grandes quantités de documents et même Maître Leclerc a dit qu'il n'avait pas eu le temps de tout lire. En plus, nous avons été défavorisé par les documents reçus en anglais. Après ça, Madame Brochu a le front de dire que: «Ce projet de gazoduc en est un développé par des Québécois, pour les Québécois.» Le Progrès de Coaticook 4/10/97, page 5

Suivre ces audiences, c'est facile pour le promoteur, ça fait parti de son travail et des équipes l'entourent. Il est loin d'en être ainsi pour nous qui ne gagnons pas notre vie à combattre avec de la paperasse.

«Vous avez eu amplement le temps!...»

Ce n'était pas normal d'essayer de trouver l'information camoufflée, de produire des mémoires et commentaires, de se défendre, sans aide pécuniaire, ou de professionnel, en plus de notre travail quotidien. Avec tous les avocats qui sont dans le dossier pour TQM, à éplucher les lois, le promoteur a été favorisé et on doit dire que le combat ne s'est pas fait à armes égales. Bien des gens ont eu l'impression de faire face à une armée équipée d'artillerie lourde, alors que nous avons seulement nos convictions pour nous défendre, en prenant de l'argent de nos poches, en rognant sur nos heures de repos et de loisirs et en oubliant les vacances...

Il est facile de comprendre que le 9 décembre, il y ait eu peu de participation des propriétaires affectés par le changement de tracé. Ils étaient sous le choc, ils ignoraient le fonctionnement des audiences, ils n'avaient pas eu le temps de s'y préparer et ils n'avaient pas eu le temps d'assimiler les quelques informations qu'on leur avait données.

Du temps, il nous en a manque pour finir de lire les documents, il nous en a manqué pour tout et il nous en manque aussi pour notre plaidoirie. Nous ne sommes pas professionnel.

Pour en revenir au document avis d'intention... ce n'est que le 27 octobre que j'en ai pris connaissance. Quand on parle de l'Office dans ce document on aurait pu écrire l'adresse, les numéros de téléphone et de télécopieur de l'Office. On ne nous donne pas trop de renseignements, de cette façon-là il y a moins d'objection. A l'article 4) numéro 3, il est dit: «Suite à la signification de cet avis, le propriétaire des terrains ou toute personne qui estime que le tracé peut nuire peut s'opposer... en transmettant à l'Office, dans les 30 jours ... une déclaration écrite...» C'est pour cette raison que j'avais exprimé à Maître Grondin le désir que l'Office accepte les oppositions faites au BAPE, à la CPTAQ, ou à la première instance, comme faisant parti des oppositions aussi pour l'Office national de l'énergie.

Une grosse machine:

TQM c'est une grosse machine avec plein d'avocats. Le promoteur veut passer et il n'hésite pas à utiliser l'intimidation et la violence pour essayer de démontrer qu'il est le "boss"..

Une responsabilité des municipalités:

Le 27 novembre, pages 1502, 1503 en parlant du plan d'urgence, Monsieur Heider affirme que c'est un domaine qui est de la responsabilité des municipalités. Il conclut: «Je crois que c'est le désir des municipalités de fonctionner de cette façon.» Comment on peut dire que c'est le désir des municipalités quand le plan n'est pas terminé et qu'elles en ont pas pris connaissance? Dites-leur les vraies choses et vous allez voir qu'il va y avoir pas mal moins de volontaire...

La paix:

Avant de terminer je joint ma voix à celle de Monsieur Yves Robert pour dire: «On as- tu le droit d'avoir la paix?»

Aucune utilité publique:

Tout cela pour dire qu'il y a eu énormément d'énergie de déployée pour un projet qui est incompatible avec notre vocation prioritaire et qui n'est d'aucune utilité publique pour nous, pour Coaticook, pour la MRC de Coaticook, qui est reconnue comme le bassin laitier de la province de Québec. Ce gazoduc fait parti d'un projet commercial privé. De plus, Il a été amplement démontré que l'Estrie n'en avait pas besoin et que le Vermont et Vermont Gaz le veulent.

Monsieur le président, mesdames les commissaires, pour toutes les raisons qui ont été énumérées lors des audiences en défaveur de ce gazoduc, et pour celles citées dans ma plaidoirie, je vous demande que ce projet soit refusé. Je vous demande de ne pas accorder de certificat d'utilité publique au projet de gazoduc TQM vers PNGTS.

Monsieur le président, mesdames les commissaires, je vous remercie infiniment pour votre attention et votre attitude compréhensive. Merci aussi à toute l'équipe de l'Office national de l'énergie pour votre écoute et votre diligence.

Lucie Roy-Alain.
285, route 253,
East Hereford, Qc. J0B 1S0


East Hereford, 16 décembre 1997.
Office national de l'énergie
Projet de prolongement d'un gazoduc TQM vers PNGTS

Monsieur Gaétan Caron, président,
Maître Judith Snider,
Docteure Diana Valiela.

Monsieur le président, mesdames les commissaires,

En écoutant les plaidoyers, je, Lucie Roy-Alain, pense que la plaidoirie va durer encore quelques jours et je crois qu'il est encore possible d'ajouter ces arguments:

Je plaide que nous avons le droit à notre vie, à nos libertés et de pouvoir réaliser nos aspirations. Je plaide qu'il est très injuste que nos municipalités aient eu le droit de regard sur nos propriétés et que certaines aient pris des décisions favorables à TQM sous prétexte des retombées économiques seulement. Je plaide qu'il n'y a pas de chance à prendre avec TQM. Depuis le début, ils traitent nos doléances à la légère. Si une permission leur était accordée, ils se fouteraient de nous, de bien des choses et ils nous écraseraient. Un comité de plaintes, à part camoufler leurs images ne changerait rien à la situation. Des plaintes il y a eues de déposer rien n'a changé.

Je plaide qu'il serait innacceptable de laisser TQM détruire ce que notre communauté à construit au prix de renoncements et d'efforts incroyables dans les domaines de l'embellissement et de la protection de l'environnement. Je plaide que si le gouvernement du Québec laisse TQM s'installer à East Hereford, se serait comme renier la nécessité de son concours créé en 1979: «Villes, villages et campagnes fleurie du Québec, par le MAPAPQ. Le ministère a largement demandé la contribution des bénévoles à la grandeur du Québec, ceux-ci ont été exploité, pour réaliser les objectifs du MAPAQ soit de développer l'horticulture ornementale et l'industrie touristique au Québec.» On se doit protéger nos beautés, nos paysages, notre faune, notre flore, nos cours d'eau etc. Le laisser s'installer dans le marais à East Hereford serait comme dire: «Installer vous et plus tard quand vous aurez besoin de vous agrandir, il va falloir vous donner la permission de détruire ce qui reste y compris la plante rare et tout l'écosystème...»

Je plaide que notre municipalité est une campagne et que le village avec la campagne forment un tout. J'ajoute cependant qu'en 1983, c'est la campagne qui a remporté le titre de campagne fleurie car il y avait la catégorie village et campagne à ce moment-là. C'est à cause des aménagements fleuris de la route 253 et du chemin de Coaticook.

Les fermes fleuries de la route 253 sont visitées par les touristes. Advenant le passage d'un gazoduc cette activité serait rayée pour les deux plus belles fermes d'East Hereford. Les touristes n'auraient pas la chance non plus de profiter de mon élevage d'émeux. La renommée d'East Hereford serait fortement ébranlée et il serait anormale de détruire cette renommée...

Je plaide que je refuse qu'on détruise nos charmes et je ne veux pas que nos biens servent de nourriture au promoteur et à tous les autres profiteurs.

Je plaide que les touristes viennent chez nous parce que nous sommes une campagne et qu'il y a de la quiétude. Les vacanciers qui louent la Maison Riendeau ou le chalet du Club de Chasse et Pêche ne le loue pas pour voir un gazoduc s'installer à proximité. De plus, il y a de l'ail des bois près de ce chalet. Lors des classes vertes les professeurs apprennent aux écoliers comment l'identifier. Je suis convaincu qu'il y a de l'ail des bois dans les autres boisés, comme il y a chez nous.

Je plaide que le bruit du vol d'un hélicoptère ne peut être comparé au transport normal. Le transport normal ne nous fait pas sortir dehors. Quand l'hélicoptère passe le "vrom" nous donne l'impression que ça va tomber sur les bâtiments...

J'ai eu le rapport, de TQM, sur les ultra-son, on y donne le renseignement pour l'oreille humaine. Mais à part l'humain, il y a les animaux qui ont l'oreille beaucoup plus sensible que l'homme... et le rapport ne fait aucunement mention des problèmes qu'ils pourraient y avoir sur les animaux ou sur les reptiles, batraciens etc...

Je plaide que les séances d'information et de consultation de type «portes ouvertes» organisées par TQM ne sont pas de la vrai information et consultation. En ne parlant pas publiquement TQM contrôle l'information et fait miroiter son projet. Quand les gens arrivent à ces séances, à la façon que les représentants de TQM s'empressent de les recevoir nous avons l'impression que TQM leur envoient ce message: «Viens en avant, je vais t'expliquer notre projet, quand tu vas ressortir tu vas être convaincu que c'est bon... et ... payant...» J'ai passer une partie d'une soirée avec une dame d'East Hereford et Monsieur Dépôt à regarder comment ça se passait...

Dans le rapport de la rencontre du 7 décembre 1997, l'information me semble trafiquée là aussi. J'ai l'impression que TQM ont pris la peine de parler des interventions de Messieurs Dépôt et Cloutier comme pour les faire passer pour des "troubles fêtes" alors qu'ils donnaient des renseignements pertinents et que les propriétaires visés par le changement de tracé étaient en droit de savoir.

Quand dans le texte nous lisons: «De nombreux propriétaires présents ont manisfesté leur opinion à l'effet qu'il y a d'autres tribunes(ONÉ, BAPE) prévues à cet effet et qu'il était regrettable d'utiliser le temps réservé aux propriétaires pour discuter de ces sujets.» Ces intervenants devaient être favorables à TQM car on a l'impression qu'ils parlent comme eux. Les autres propriétaires n'ont justement pas eu la chance de profiter du BAPE et peu de l'ONÉ car c'était trop tard. TQM ont tourné la rencontre à leur avantage en offrant de renconter les propriétaires un à un...Ces propriétaires sont très désavantagés de ne pas pouvoir en connaître plus. Garder les gens dans l'ignorance c'est le meilleur moyen de les contrôler...

Je plaide que plus on en apprend sur le promoteur et plus nous savons qu'il ne faut pas avoir affaire avec lui. On nous dit qu'ils ne sont jamais coupables. Dailleurs ils nous ont souvent répété: «S'il est prouvé que nous sommes responsables, nous paierons...»

Je plaide qu'il ne faut pas que TQM ait la permission de s'installer sur notre ferme, à East Hereford et Estrie et que ce refus devra être un message à toutes les autres compagnies qui auraient l'intention de les imiter pour les mêmes raisons ou pour d'autres raisons...

Je plaide que le projet Maine & Northeast ayant été jugé valable par l'ONÉ, il semble qu'il serait facile d'alimenter les autres États américains en remontant des lignes à partir de Portland Maine vers le New Hamshire et le Vermont.

Dans le Progrès de Coaticook 15/1197, (cote de Ferme Yval) dans l'article intitulé: «Au nom du développement économique» le journaliste écrit au sujet de l'objection de mon mari et de moi-même à ce projet: Ils s'objectent, avec une détermination que des détracteurs décrivent comme un entêtement malsain. Comme si cet attachement viscéral était un crime. L'entêtement malsain il est plutôt du côté des détracteurs et du promoteur car tout ce qui compte pour eux c'est l'argent. Ils se fichent de l'humain, de ses désirs, de l'environnement etc... A ce souper de la chambre de Commerce, il y aurait eu plus de personnes en retrait, à s'opposer au projet, si ça n'avait pas coûter 66.00$ que les citoyens comme nous ont du prendre dans leur poche, alors que pour d'autres personnes leur repas étaient payés... Ça a coûté assez cher pour avoir la nausée... Je vous prie d'excuser mes interventions qui sont loin d'être professionnelles j'ai laissé mon coeur parler, j'ai pris la défence des sans-voix: humains, environnement, etc.. Pour la circonstance, je souhaiterais être avocate, j'en aurais préparer tout un dossier convaicant contre ce projet de gazoduc et ...dans les rêgles de l'art.

Je plaide qu'il a été amplement démontré que le pipeline, l'attitude du promoteur, et sa façon de manipuler différents intervenants et l'information, la violence subit par ceux qui s'opposent à son projet représentent des dangers publics. Le miroitement des retombées économiques essentiellement en Estrie, c'est pour acheter les accords et créer de la diversion parce qu'il a été prouvé que leur projet n'est pas d'utilité publique pour l'Estrie et que l'Estrie peut s'alimenter en gaz naturel autrement. Encore une fois, je suppplie vous suplie Monsieur Caron, Mesdames Snieder et Valiela, de ne pas accorder de certificat de nécessité publique à TQM pour son projet de gazoduc vers PNGTS.

Monsieur Caron, Mesdames Snider et Valiela, je vous remercie de votre attention, je vous souhaite de Joyeuses Fêtes et je vous prie d'agréer mes sentiments distinguées.

Lucie Roy-Alain,
East Hereford, Qc.


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