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Bureau d'Audiences Publiques sur l'Environnement

Séance tenue le 18 juin 1997
                      BUREAU D'AUDIENCES PUBLIQUES 
                           SUR L'ENVIRONNEMENT 
      ÉTAIENT PRÉSENTS:    M. CAMILLE GENEST, président 
                           M. CHARLES CLOUTIER, commissaire 
                           M. JEAN PARÉ, commissaire 
                            AUDIENCE PUBLIQUE 
                 SUR LE PROJET DE PROJET DE PROLONGEMENT 
                             DU GAZODUC TQM 
                      DE LACHENAIE À EAST HEREFORD
                             PREMIÈRE PARTIE 
                                VOLUME 3 
                  Séance tenue le 18 juin 1997, à 19 h 
                      Centre communautaire Roussin 
                        12125, rue Notre-Dame Est 
                                Montréal 
TABLE DES MATIÈRES 
SÉANCE DU 18 juin 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 
MOT DU PRÉSIDENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 
LE PRÉSIDENT:. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 
DÉPOT DE DOCUMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 
PÉRIODE DE QUESTIONS: 
      GÉRARD DE LABORIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 
      DANIEL VANIER. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 
      GILLES FRASER. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 
REPRISE DE LA SÉANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 
PÉRIODE DE QUESTIONS: 
      JOHN BURCOMBE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 
      DANIEL VANIER. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 
      EUTIQUIO ALVAREZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 



                       SOIRÉE DU 18 JUIN 1997 
                          MOT DU PRÉSIDENT 
LE PRÉSIDENT: 
      Mesdames et messieurs,  bonne soirée et bienvenue à 
cette troisième séance de la Commission d'enquête sur 
le prolongement du gazoduc de TQM de Lachenaie jusqu'à East 
Hereford pour rejoindre le réseau PNGTS. 
      Le registre pour les personnes qui veulent poser des questions 
est maintenant ouvert et veuillez vous inscrire,  s'il vous plaŒt,  
auprès du secrétaire de la Commission. Je vous rappelle que 
chaque personne est invitée à poser trois questions,  sans 
préambule,  et à poser ses questions au président de 
la Commission. 
      J'aimerais maintenant faire l'appel des documents à 
déposer,  qui ont été demandés par la Commission 
hier,  à la séance d'hier.  D'abord du côté du 
promoteur, monsieur Trudelle,  on avait parlé d'un document sur 
les résultats de sondage entre la rue Sherbrooke et la rue 
Notre-Dame. 
                         DÉPùT DES DOCUMENTS 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Nous avons quinze copies de ces sondages. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  Également,  monsieur Trudelle,  des photos 
mosaïques de la Yamaska à Granby.  Le titre est peut-
être approximatif,  mais est-ce que vous... 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Au niveau des photos mosaïques,  nous avons quinze copies 
supplémentaires des feuillets qu'on vous avait déjà 
transmis,  compte tenu que ce sont des modifications au tracé 
déposé.  Donc,  on vous en transmet quinze autres copies 
des feuillets déjà déposés.  Et on vous 
dépose aussi trente copies de feuillets de la route 235 à 
Eastman, qui comportent aussi des changements par rapport au plan 
déposé. 
LE PRÉSIDENT: 
      Est-ce que vous pourriez préciser de quels changements il 
s'agit? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Ce sont des modifications de tracé.  On nous avait 
demandé,  lorsqu'il y a des modifications de tracé par 
rapport aux documents déposés à l'étude d'impact,  
de transmettre trente copies plutôt que quinze.  Donc,  quinze 
copies iraient aux personnes-ressources,  aux ministères 
concernés. 
LE PRÉSIDENT: 
      D'accord,  merci,  très bien.  Je ne me souviens pas si on 
vous l'avait demandé, mais on a fait référence hier 
à une réunion tenue avec le Conseil de Stukely-Sud,  la 
Municipalité de Stukely-Sud,  je ne me souviens pas si on vous 
avait demandé le procès-verbal de cette réunion. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Nous ne l'avons pas ce soir,  mais il est disponible. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors,  on pourrait l'inscrire pour le prochain 
dépôt. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Oui. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  On avait parlé également hier de la 
localisation des sols selon leur catégorie. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Oui.  Alors,  nous pouvons déposer en quinze copies. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  Pas ce soir? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Excusez-moi,  on travaille dessus présentement.  Il 
pourrait être disponible soit demain ou vendredi. 
LE PRÉSIDENT: 
      Très bien.  Également,  on avait parlé 
d'extraits de la norme de l'ACNOR,  la norme 662,  d'extraits 
pertinents. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Oui,  on a quinze copies des extraits pertinents et une copie 
complète originale du code. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  Également l'étude de risque 
réalisée par la firme Bovar. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Nous avons une copie anglaise,  qui est l'original,  et quinze 
copies françaises,  qui sont une traduction. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  Et enfin,  les résultats d'analyse du lixiviat 
concernant le site d'enfouissement dont on a parlé hier. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Ces résultats ne sont pas encore disponibles. 
LE PRÉSIDENT: 
      Ils le seront... 
M. JEAN TRUDELLE: 
      On me dit que dans les documents qu'on vous a 
déposés,  les sondages de l'autoroute 40,  l'analyse du 
lixiviat est incluse dans les résultats de sondage. 
LE PRÉSIDENT: 
      Bon,  attendez,  vous faites référence à quels 
documents déposés? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Les sondages. 
LE PRÉSIDENT: 
      Les sondages entre la rue Sherbrooke et Notre-Dame? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Non,  sondages à la traverse de l'autoroute 40. 
LE PRÉSIDENT: 
      Très bien,  ça va,  merci.  Est-ce que,  à votre 
connaissance,  il y a d'autres documents? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Oui.  J'ai l'énoncé de politique,  la 
présentation que madame Sophie Brochu a faite la première 
journée,  à déposer en quinze copies et ça 
complète les documents à déposer. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci,  monsieur Trudelle.  J'en profite pour souligner et 
remercier le promoteur pour son excellente collaboration dans le 
dépôt des documents et dans la célérité avec 
laquelle ces documents sont constitués,  photocopiés et 
déposés. 
      Maintenant,  j'ai un certain nombre de documents à 
vérifier auprès des personnes-ressources,  d'abord 
auprès du représentant de la Ville de Montréal.  On 
avait parlé de données techniques sur la qualité de 
l'eau de la Rivière-des-Prairies dans le secteur de l'autoroute 
40 et de la rue Sherbrooke. 
M. SYLVAIN DUCAS: 
      Si je me souviens de la question,  il s'agissait de la 
qualité de la nappe d'eau souterraine et non pas de la 
Rivière-des-Prairies. 
LE PRÉSIDENT: 
      Oui,  tout à fait. 
M. SYLVAIN DUCAS: 
      Donc,  il y a une personne-ressource qui devait m'accompagner 
ce soir et qui, malheureusement,  a eu un empêchement de 
dernière minute.  On m'a promis une réponse écrite 
dans le courant de la semaine.  Alors dès que cette réponse 
écrite sera disponible,  nous la ferons parvenir en quinze 
copies au secrétaire de la Commission.  Je m'excuse de ce 
contretemps. 
LE PRÉSIDENT: 
      D'accord.  
      Monsieur Guérin de la Communauté urbaine de 
Montréal. 
MME CHANTALE GAGNON: 
      Monsieur le président,  monsieur Guérin étant 
absent,  je vais vous informer que j'ai déposé le document 
relatif à la mission des parcs-nature et ses composantes.  Je 
pense que ça répondait à la question qui nous avait 
été posée hier sur notre philosophie 
d'aménagement. 
LE PRÉSIDENT: 
      Tout à fait,  merci.  Madame? 
MME CHANTALE GAGNON: 
      Gagnon. 
LE PRÉSIDENT: 
      Le représentant du ministère de l'Énergie et des 
Ressources,  alors on avait parlé des résultats d'une 
recherche concernant la classification des critères de 
sélection. 
M. GILLES BOULIANE: 
      Bon,  effectivement,  je devais contacter monsieur Polisois.  
C'est ce que j'ai fait et monsieur Polisois du ministère des 
Ressources naturelles est présentement au travail. Et j'imagine 
qu'au début de la semaine prochaine,  on devrait être en 
mesure de voir le fruit de cette recherche-là. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors,  ce qu'on essaie de trouver,  c'est le document du 
fameux Comité interministériel qui établit le 
classement. 
M. GILLES BOULIANE: 
      C'est ça,  on a trouvé le nom du Comité et on devrait 
être en mesure de trouver quelque chose là-dessus. 
LE PRÉSIDENT: 
      D'accord,  merci.  On avait parlé aussi d'une 
documentation que vous pourriez identifier sur les effets cumulatifs 
causés par la juxtaposition d'emprises. 
M. GILLES BOULIANE: 
      C'est ça,  j'ai fait la même demande à monsieur 
Polisois. 
LE PRÉSIDENT: 
      D'accord,  merci.  
      Et enfin,  monsieur Lapalme du ministère de la 
Sécurité publique,  est-ce que la liste des personnes et 
organismes faisant partie du Comité conjoint,  dont on a 
parlé hier pour Montréal-Est,  est disponible? 
M. ROBERT LAPALME: 
      Oui,  monsieur le président,  j'ai la liste des membres du 
Comité conjoint municipal et industriel de l'Est de 
Montréal en quinze copies. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci beaucoup.  Est-ce qu'il y a un premier intervenant qui 
est déjà inscrit pour s'adresser à la Commission?  
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      Oui,  bonsoir,  monsieur le président.  Bonsoir,  monsieur 
Cloutier,  monsieur Paré, puis les promoteurs.  Mon nom est 
Gérard De Laborie.  J'habite à Saint-Mathias.  Alors j'ai 
deux questions. 
      La première,  c'est sur le plan de tracé.  J'aimerais 
avoir la largeur d'emprise Hydro-Québec,  parce que pour moi 
c'est primordial,  parce que si je me souviens bien, l'emprise de mon 
côté fait vingt-huit (28) mètres.  Si le promoteur 
ajoute un vingt-trois (23) mètres,  ça tape dans mon garage.  En 
plus,  ça impacte  un boisé et mon chemin de ferme.  Alors,  
pour moi,  c'est très important. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors,  vous voulez savoir la largeur de l'emprise actuelle 
d'Hydro-Québec? 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      Oui.  C'est l'emprise Boucherville-Saint-Césaire. 
LE PRÉSIDENT: 
      D'accord.  Monsieur Trudelle,  est-ce que vous avez cette 
information? 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      Je pense que sur le plan de tracé,   justement ces 
distances devraient être présentes. 
LE PRÉSIDENT: 
      On va laisser le temps au promoteur de trouver l'information. 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      Puis-je vous poser la deuxième question? 
LE PRÉSIDENT: 
      J'aime mieux attendre. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      On va faire une vérification au niveau de la cartographie, 
ça ne sera pas très long. Effectivement,  monsieur le 
président,  il semblerait qu'il y aurait environ une vingtaine 
de mètres de disponibles.  Et à ce moment-là,  il y 
aura une réduction de la largeur d'emprise du gazoduc pour 
permettre le passage.  Il semblerait qu'il y aurait de vingt (20) 
à vingt-deux (22) mètres. 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      Moi,  je pense qu'il y a au moins dix (10) mètres. 
LE PRÉSIDENT: 
      Mais la largeur actuelle,  est-ce que vous avez l'information? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Nous allons faire les vérifications qu'il faut et on 
pourra vous revenir avec une réponse. 
LE PRÉSIDENT: 
      Pouvez-vous nous donner la page de votre référence? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Page numéro 26,  chaŒnage 45. 
LE PRÉSIDENT: 
      Du volume 4? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Volume 4,  oui.  C'est au croisement du rang de la rivière 
des Hurons. 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      C'est ça. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors vous allez vérifier,  monsieur Trudelle,  si je 
comprends bien? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Oui,  nous allons vérifier la largeur d'emprise 
hydroélectrique et la largeur d'emprise disponible pour le 
gazoduc. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Paré. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Monsieur Trudelle,  c'est un endroit,  ça,  qui a fait l'objet 
d'une proposition de modification du tracé,  si je ne m'abuse?  
Si je me réfère au feuillet 26/118, il y en a deux versions 
qui existent. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Alors,  monsieur Delisle va répondre à cette 
question. 
M. URGEL DELISLE: 
      Monsieur le commissaire,  effectivement,  il y a une 
modification sur ce feuillet, mais c'est à l'extrême 
droite,  si vous voulez,  du feuillet,  sur le lot 222 où on a 
modifié le déplacement d'un côté de la ligne 
d'Hydro plutôt d'un côté à l'autre de la ligne 
électrique.  Alors,  ça ne touche pas actuellement la 
propriété de l'intervenant. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      D'accord. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Cloutier. 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      C'est une question pour monsieur Delisle.  Dans les 
modifications des cartes modifiant le tracé que vous avez 
déposées,  on remarque sur certaines cartes des notes. Et 
je vais lire la note ici: 
      "Secteur ayant fait l'objet d'une modification au tracé.  
L'inventaire de l'utilisation des sols serait effectué à 
l'été 97,  de même que l'ensemble des autres aspects 
à considérer." 
      Est-ce que vous pourriez expliquer davantage ce que ça veut 
dire? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Monsieur Delisle. 
M. URGEL DELISLE: 
      Monsieur le commissaire,  si on prend...  je pense que 
probablement le meilleur exemple,  est-ce qu'on pourrait revenir au 
feuillet 8/18?  Nous avons... 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      Première version? 
M. URGEL DELISLE: 
      Première et deuxième versions,  parce que la 
première version,  évidemment nous avons,  comme on l'a 
expliqué hier,  identifié les types de potentiel agricole,  
le type de sol qu'on retrouve sur le tracé.  Nous avons fait un 
inventaire des cultures.  C'est l'inventaire qu'on a fait l'automne 
dernier,  c'est-à-dire au mois de septembre.  A titre d'exemple,  
on avait identifié qu'il y avait des céréales au 
moment de notre inventaire. 
      Nous avons,  sur la propriété de monsieur Thomas,  
procéder à un réalignement assez important.  Et comme 
il est présenté sur le nouveau feuillet 8/18,  nous n'avons 
pas procédé à l'inventaire détaillé du 
terrain.  C'est-à-dire qu'on est,  bien sûr,  allés 
dans le secteur,  on a regardé et puis on a procédé 
aux changements en accord avec les propriétaires,  mais on n'a 
pas procédé,  parce que certains de ces changements-là 
ont eu lieu cet hiver,  on n'a pas procédé encore à 
l'inventaire et à la transposition des données qu'on 
fournit sur tout le tracé. 
      Alors c'est ce qu'on veut dire,  on va  sur les feuillets 
réajouter,  c'est-à-dire remettre le potentiel des sols,  
on va refaire l'inventaire pour le transmettre aux organismes 
concernés.  Et puis,  bien sûr,  on va faire des mesures de 
mitigation spécifiques,  qui vont être dans la même 
philosophie que le tracé original  mais qui vont être 
adaptées. 
      Alors je regarde,  dans ce secteur-là,  on doit traverser 
un cours d'eau municipal avec le changement,  alors qu'auparavant,  
on n'en avait pas.  On va devoir aller sur le terrain mesurer la 
profondeur du cours d'eau municipal,  aller à la 
Municipalité,  trouver le fond réglementaire du cours d'eau 
et fournir l'information à l'ingénierie pour placer le 
profil de la canalisation du pipeline en relation avec ces nouvelles 
données. 
      Alors,  c'est un exemple type,  mais ça,  on va faire ça pour 
toutes les modifications qui sont contenues dans le tableau et puis 
qui ont été déposées à ce jour, et de 
même que les modifications qui sont en cours de discussion si 
jamais on y donne suite. 
      Est-ce que ça répond à votre... 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      Les données d'inventaire que vous allez recueillir cet 
été,  vous prévoyez que les travaux vont être 
terminés quand et que les études vont être 
complétées pour quand? 
M. URGEL DELISLE: 
      Bien,  écoutez,  on devrait le faire dans les prochaines 
semaines.  On essaie,  si vous voulez,  de confier ce travail-là 
pour une question d'efficacité au même technicien et puis 
ça devrait se faire,  je dirais,  d'ici quelques semaines,  à 
temps encore une fois pour faire les représentations notamment 
devant la Commission de protection du territoire agricole.  C'en est 
un échéancier avec lequel on doit composer. 
      Alors,  comme on s'attend à une audition devant la 
Commission au cours de l'été, bien,  encore une fois,  
certainement avant la fin de l'été,  ces renseignements-
là seront disponibles.  Et si la Commission le désirait,  
de la minute qu'on les aura,  on pourra vous les transmettre. 
LE PRÉSIDENT: 
      Puisqu'on parle des inventaires,  pourriez-vous nous expliquer 
un petit peu comment vous les réalisez,  quelle méthode 
vous utilisez?  A quelle compétence professionnelle vous avez 
recours pour le faire? Et comment vous représentez les 
données,  sous quelle forme? 
M. URGEL DELISLE: 
      Monsieur le président,  l'inventaire est fait par des 
technologistes agricoles ou forestiers sous la direction d'un 
ingénieur et agronome et sous la juridiction d'un ingénieur 
forestier.  Alors,  nous circulons sur l'emprise et nous relevons 
l'état du drainage actuel, la couverture végétale,  la 
pente du terrain,  puis évidemment la strate forestière 
concernée. 
      Alors,  ces données-là servent à différents 
aspects,  soit au niveau mode de compensation,  soit au niveau 
ingénierie.  A titre d'exemple,  si on a des secteurs humides ou 
marécageux,  bien,  c'est important que l'ingénierie ait 
des données sur ces aspects. 
      C'est important,  par exemple,  de savoir quel genre de 
couverture végétale on a. A titre d'exemple,  si nous 
affectons une fraisière,  bien,  les conséquences ne sont 
pas les mêmes que si on traverse un champ de maïs.   Parce 
que vous connaissez comme moi qu'une fraisière,  bien,  c'est 
une plante pluriannuelle,  il y a une période de plantation, de 
développement radiculaire.  Alors,  dans le mode de compensation 
et dans la compensation qu'on va établir avec le 
propriétaire,  bien,  il faut tenir compte de ces aspects-
là. 
      La même chose au niveau du boisé,  nous devons,  
d'une part,  être en mesure d'établir les différents 
peuplements,  la valeur de ces...  c'est-à-dire, d'une part,  
sur un plan qualitatif.  C'est important qu'on sache où est-ce 
qu'il y a,  par exemple,  des peuplements d'érables,  où 
est-ce qu'il y a des plantations,  d'une part,  pour en tenir compte 
dans nos mesures de mitigation générales et 
spécifiques.  Il y a des endroits sur le tracé où on a 
prévu des restrictions au déboisement.  Même si on 
prend l'emprise de vingt-trois (23) mètres,  il y a des secteurs 
où on fait des restrictions au déboisement.  
      Et puis c'est aussi important qu'on connaisse la qualité 
du boisé pour en établir la compensation,  la valeur,  afin 
de baser notre compensation dans nos négociations avec les 
propriétaires. 
LE PRÉSIDENT: 
      Et quelle instrumentation vos techniciens utilisent?  Est-ce 
qu'ils font des relevés, des mesures,  des photos?  Comment ça 
se passe sur le terrain? 
M. URGEL DELISLE: 
      Monsieur le président,  dans le cas du milieu agricole,  
on va prendre à l'occasion des photographies,  notamment sur les 
traversées de cours d'eau municipaux,  afin de fournir 
l'information notamment au ministère de l'Environnement pour 
discuter avec eux autres des mesures de mitigation spécifiques 
qu'on va mettre en place pour la traversée de ces cours d'eau 
là.  ça,  c'est à titre d'exemple. 
      On va prendre également à l'occasion des photos de 
structure ou d'éléments particuliers.  Et le tout est 
complété par des sondages que l'on fait de façon assez 
régulière.  C'est la deuxième ligne de nos feuillets,  
volume 4.  Vous avez pédologie, c'est-à-dire l'information 
qui vient des cartes,  et vous avez pédologie sondage.  Alors, 
vous avez des chiffres.  Si je regarde à je ne sais pas à 
quel feuillet,  mais sur chaque feuillet,  vous avez des petits 
cercles avec des numéros à l'intérieur du cercle, qui 
correspondent à un profil pédologique qu'on retrouve au 
début du volume 4. 
      Alors,  le but de ces sondages,  c'est un sondage qu'on appelle 
pédologique,  c'est un sondage,  si vous voulez,  qualitatif.  
Ce qu'on vise par ces sondages-là,  c'est de pouvoir 
déterminer,  par exemple,  quelle est la nature du sol à 
l'endroit du sondage. 
      A titre d'exemple,  si on a un dépôt de terre 
organique qui est cartographié sur des documents existants, on 
sait que ces sols-là évoluent dans le temps,  donc 
l'épaisseur du sol organique peut diminuer suite à une 
oxydation,  alors c'est important qu'on ait une idée de la 
profondeur du dépôt de sol organique,  afin de 
déterminer nos mesures de mitigation encore une fois et de voir 
comment on va traiter ces aspects-là. 
      Alors,  les sondages en question sont normalement faits avec 
une tarière manuelle, normalement  c'est un diamètre de 
cinq (5) centimètres.  Et c'est le genre de sondage qu'on fait 
communément sur les fermes,  soit pour aller chercher des 
échantillons permettant de faire les analyses de fertilité,  
et puis c'est similaire à ce qu'on fait dans le cas des 
drainages souterrains.  Alors,  quand on fait des plans de sondage 
souterrain, notre tarière va être un peu plus grande; on 
parle de dix (10) centimètres.  Mais dans le cas 
d'évaluation de la qualité des sols,  c'est l'instrument 
qu'on utilise. 
      A présent,  en milieu forestier,  d'abord  on travaille au 
départ avec des photographies aériennes qui nous permettent 
d'identifier les peuplements similaires,  et dans ces peuplements 
similaires,  on va par la suite établir ce qu'on appelle des 
strates forestières,  c'est-à-dire des secteurs qui sont 
similaires.  Et à l'intérieur de ces strates, on va placer 
ou déterminer des places échantillons,  places 
échantillons qui vont faire l'objet de mesures de diamètre,  
de hauteur,  et ce qui va nous permettre d'établir ce qu'on 
appelle les strates forestières qui apparaissent tout le long du 
tracé en milieu forestier. 
      Bien sûr,  à l'occasion,  on peut...  on a des 
instruments,  je ne dis pas à l'occasion,  mais on a des 
instruments pour mesurer le diamètre et la hauteur des arbres. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  Est-ce que quand un territoire a déjà 
été inventorié par d'autres corps publics ou par 
d'autres instances,  est-ce que vous comparez les données?  Est-
ce que vous avez des banques qui peuvent vous permettre de comparer? 
M. URGEL DELISLE: 
      Oui,  monsieur le président.  J'ai oublié de le 
mentionner mais c'est notre,  si vous voulez,  notre 
référence de base.  On possède pour tout le tracé 
les cartes d'inventaire forestier qui ont été 
réalisées par les organismes publics ou encore par les 
groupements forestiers.  Et puis ce qu'on vise,  c'est de s'assurer 
qu'on part de l'information disponible. 
      Mais il faut aussi préciser que nous,  on travaille à 
une échelle nettement plus -- je ne dirais pas précise,  
mais on est plus centrés sur une emprise de vingt-trois (23) 
mètres,  alors que les cartes d'inventaire forestier sont faites 
relativement à grande échelle,  soit à l'échelle 
1:20 000 ou encore 1:50 000.  Alors,  ça nous permet de préciser 
davantage que les corps publics qui travaillent à l'échelle 
d'une grande région. 
      Alors,  généralement,  on se retrouve dans le 
même ordre de grandeur,  mais on peut les préciser un peu 
plus sur un plan spatial. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci de ces explications.  
      Alors,  monsieur De Laborie,  je reviens à vous.  Donc,  
votre première question est prise en délibéré,  
la recherche va être faite.  Est-ce que pour vous,  c'est 
possible de venir à une autre séance de la Commission pour 
avoir cette information?  Sinon,  on pourra vous la procurer par la 
poste ou au téléphone,  selon vos instructions. 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      Oui,  parce que je vais essayer d'aller à Granby.  Je ne 
sais pas,  c'est peut-être un peu trop tôt.  Parce que moi,  
je voudrais savoir - comme je vous dis,  il manque dix (10) 
mètres - qu'est-ce que vous allez faire de mon fossé de 
drainage?  Qu'est-ce que vous allez faire de mon chemin et qu'est-ce 
que vous allez faire de mon boisé?  Parce que ça change tout.  
Vous me faites une présentation de tracé qui ne correspond 
pas à la réalité et j'aurais aimé qu'à ce 
stade-ci,  vous soyez plus précis. 
LE PRÉSIDENT: 
      Est-ce que c'est votre deuxième question? 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      Non,  non,  ça,  c'est la fin de ma première question. 
LE PRÉSIDENT: 
      C'est le motif de votre première question.  C'est ça? 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      Et puis...  non,  mais la deuxième question,  c'est de 
savoir quelle est la distance minimum entre la conduite de gaz et une 
habitation,  au point de vue sécurité. 
LE PRÉSIDENT: 
      Oui.  Alors,  là,  il y a des normes là-dessus.  Je 
pense que monsieur Trudelle peut fournir cette réponse. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Je pourrais apporter un complément de réponse à 
la première.  C'est que notre agent négociateur peut aller 
rencontrer monsieur et lui expliquer toutes les mesures de 
mitigation,  que ce soit la protection de certains arbres,  la 
réduction d'emprise,  de la façon qu'il va s'y prendre pour 
protéger son drainage.  ça,  c'est toutes des questions qui 
devraient être soulevées lors de la rencontre de l'agent 
négociateur et qu'on va prendre en considération. 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      Moi,  je parle de sécurité,  c'est-à-dire la 
distance légale entre une conduite et une habitation. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Oui.  Maintenant,  le deuxième volet,  le volet 
sécurité,  effectivement comme on en a parlé un petit 
peu,  c'est que,  en principe,  la largeur d'emprise,  on ne doit pas 
avoir d'habitation à l'intérieur de l'emprise.  Alors,  la 
distance minimum serait la limite de l'emprise du gazoduc. 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      S'il vous manque trois (3) ou quatre (4) mètres dans votre 
emprise? 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur,  si vous voulez m'adresser la question, au 
président de la Commission et non pas faire un dialogue direct 
avec le promoteur,  de façon à ce que la Commission puisse 
suivre les éléments d'information qui seront apportés. 
      Alors,  allons-y point par point.  La question de 
sécurité,  donc,  la réponse qui a été 
fournie,  c'est vingt-trois (23) mètres. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      On parle de ne pas avoir de construction à 
l'intérieur de l'emprise.  Donc,  si à cet endroit-là 
on a une restriction d'emprise,  ce qu'on ne permettra pas,  c'est 
qu'il y ait une habitation,  une structure qui vienne se construire 
à l'intérieur de l'emprise.  Si, à cet endroit-
là, on a eu une restriction à vingt (20) mètres,  
à ce moment-là la distance minimum serait à la limite 
de l'emprise à cet endroit-là.  Donc,  on ne permettra pas 
d'aller plus près que l'emprise qu'on va avoir à cet 
endroit. 
LE PRÉSIDENT: 
      Et est-ce que je me trompe en disant que la loi de l'Office 
national de l'énergie impose un trente (30) mètres 
additionnel de chaque côté de l'emprise à l'égard 
d'excavations ou de constructions qui requerraient la permission de 
l'exploitant? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      On a fait des vérifications.  Monsieur Saint-Laurent de 
Gazoduc TQM,  je crois, pourrait répondre à cette question 
au sujet du trente (30) mètres. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Saint-Laurent. 
M. BRUNO SAINT-LAURENT: 
      Effectivement,  il y a une zone de trente (30) mètres 
additionnelle à l'emprise,  où toute personne  qui veut 
faire des activités de construction,  quelles qu'elles soient,  
doit demander la permission.  Maintenant,  cette loi-là 
n'empêche pas de construire en autant que la permission est 
demandée et octroyée par la compagnie.  Donc,  c'est tout 
simplement pour s'assurer que la sécurité de la conduite va 
être prise en considération avant que les travaux 
débutent. 
LE PRÉSIDENT: 
      Donc,  d'un point de vue de stricte sécurité,  on 
pourrait imaginer que l'exploitant accorde la permission de 
construire un bâtiment tout de suite à la limite du vingt-
trois (23) mètres. 
M. BRUNO SAINT-LAURENT: 
      Effectivement.  D'ailleurs,  à l'extérieur de ce 
vingt-trois (23) mètres,  Gazoduc TQM n'a aucun droit de 
limiter,  à l'exception du fait que si ça menace la 
sécurité du gazoduc. 
LE PRÉSIDENT: 
      D'accord.  Alors,  monsieur De Laborie,  je pense que cette 
question a eu une réponse claire.  Est-ce que vous avez d'autres 
questions? 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      Non,  monsieur le président.  Puis je m'excuse justement 
si je n'ai pas suivi la forme de l'audience. 
LE PRÉSIDENT: 
      Ah! bien,  je vous en prie,  c'est mon rôle de vous le 
rappeler.  Est-ce que vous avez rencontré l'agent 
négociateur pour une entrevue? 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      Oui,  mais c'est toujours justement...  il n'y a rien de 
précis.  Puis moi,  avant de signer,  je veux que ce soit 
précis.  Vous comprenez,  on ne peut pas signer sur un plan qui 
ne représente pas la réalité. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Trudelle,  est-ce qu'une certaine aide peut être 
fournie à monsieur De Laborie pour avoir les informations qu'il 
souhaite pour évaluer l'ensemble des conditions de son terrain? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Oui,  effectivement,  la première étape pour 
monsieur,  ce serait de donner ses exigences,  donner ses 
spécifications ou les éléments qu'il connaŒt bien sur 
sa propriété, qui pourraient apporter certaines 
restrictions.  L'agent négociateur va rapporter les commentaires 
et nous allons soit le référer à monsieur Delisle s'il 
y a des questions de type agricole,  de drainage souterrain,  ou 
à nos ingénieurs pour des questions techniques. 
      Alors,  la première étape,  c'est effectivement de 
donner toute l'information à l'agent négociateur sur les 
exigences particulières de chaque propriétaire et, ensuite 
de ça,  le suivi va se faire avec les spécialistes 
concernés. 
LE PRÉSIDENT: 
      Est-ce que ça vous convient? 
M. GÉRARD DE LABORIE: 
      ça me convient.  Donc,  je vous remercie. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci,  monsieur.  
      Monsieur Daniel Vanier,  s'il vous plaŒt. 
M. DANIEL VANIER: 
      Bonsoir,  monsieur le président!  Bonsoir,  messieurs les 
commissaires!  Bonsoir, monsieur le promoteur,  les personnes-
ressources!  Mon nom est Daniel Vanier.  Je suis biologiste.  J'agis 
comme consultant et j'habite l'est de Montréal. 
      Premier élément,  monsieur le président,  
j'aimerais demander un dépôt d'un document qui pourrait 
aider aux travaux de la Commission et également à la 
population qui est concernée par le projet.  Alors,  je 
demanderais que la Ville de Montréal dépose une pochette 
d'information concernant le projet de cette municipalité 
concernant un projet de conservation d'espaces bleus et d'espaces 
verts,  qui s'appelle "Le Montréal bleu et le Grand-
Montréal bleu". 
      J'ai ici la pochette d'information.  Il y a à 
l'intérieur de cette pochette-là,  monsieur le 
président,  une série de cartes couleurs qui vont vous 
faire prendre conscience un peu de l'importance de la conservation 
d'espaces naturels dans l'est de Montréal.  Je tiens à vous 
indiquer que déjà,  l'est de Montréal est 
déficitaire par rapport à l'ouest de Montréal  en 
termes de parcs-nature,  d'espaces verts naturels. 
      Heureusement,  dans l'ouest de Montréal,  pour eux autres,  
ils ont le Cap-Saint-Jacques,  l'šle Bizard.  Ils ont de très 
beaux parcs-nature.  Nous,  ici,  on a Pointe-aux-Prairies,  on a le 
boisé Héritage et le boisé de la Chapelle-de-la-
Réparation.  Or,  ces quelques endroits naturels qu'il nous 
reste,  on tient à les garder dans une intégrité la 
plus grande possible. 
      Or,  ces cartes-là vous permettraient de voir ce projet-
là que la Ville de Montréal avait.  Avec les cartes,  il y 
a des documents explicatifs aussi.  Le projet de Montréal bleu 
et du Grand-Montréal bleu était également 
complémentaire,  monsieur le président,  au parc du 
Croissant de l'Est.  Donc,  c'est des documents,  je pense,  qui 
seraient opportuns que la Commission ait entre les mains et que la 
population puisse consulter lors de l'audience. 
LE PRÉSIDENT: 
      Excusez-moi,  monsieur Ducas,  est-ce que c'est possible? 
M. SYLVAIN DUCAS: 
      Oui,  oui,  on fera le nécessaire. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci. 
M. DANIEL VANIER: 
      Donc,  je vais commencer par mes questions.  Je voudrais 
revenir,  monsieur le président,  à hier soir.  Il a 
été question de programmes de compensation pour les impacts 
du prolongement du gazoduc,  puis j'aimerais ça revenir sur ce point-
là. 
      Or,  ma première question: est-ce que le promoteur serait 
prêt à mettre en place un programme de mise en valeur,  qui 
représenterait entre 1 % et 3 % du coût global du projet,  
c'est-à-dire quelques millions de dollars,  comme le fait Hydro-
Québec dans le cadre de ses projets de construction de lignes 
à haute tension ou d'aménagement hydroélectrique? 
      Pourquoi je pose cette question-là,  monsieur le 
président, c'est que souvent ces projets-là ont des impacts 
résiduels dans des milieux,  dans des localités  au niveau 
qu'ils se passent.  Bien sûr,  ils aident économiquement 
des localités,  des régions pendant la période de 
construction,  mais sur le plan environnemental,  souvent on oublie 
qu'il y a des impacts résiduels et qu'on pourrait à ce 
moment-là les compenser. 
      Hydro-Québec a été l'initiateur de ce genre de 
programme de mise en valeur là de l'environnement qui existe.  
Et je pense que ce serait juste que l'industrie gazière effectue 
la même chose pour que ce soit équitable,  que ce ne soit 
pas juste l'industrie de l'hydroélectricité qui soit 
obligée de faire cela.  Alors,  c'est pour ça que je pose la 
question. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Vanier,  puisque vous êtes consultant dans ce 
domaine,  je peux vous poser la question,  je crois.  Si vous avez 
des éléments de réponse,  ça pourrait nous aider.  
Expliquez-nous donc ce programme d'Hydro-Québec et si vous 
pouvez nous donner un exemple de mise en valeur réalisée 
par Hydro? 
M. DANIEL VANIER: 
      Disons que dans certains projets de lignes à haute 
tension,  Hydro-Québec a aménagé des parcs en bordure 
de ces lignes à haute tension là.  Je pense,  entre autres, 
si ma mémoire est bonne,  je pense le parc Watopéka en 
Estrie,  c'est un exemple d'Hydro-Québec. 
      Maintenant,  ce programme-là de mise en valeur à 
Hydro-Québec avant était axé juste sur 
l'environnement,  maintenant ils l'ont un peu élargi à 
d'autres éléments,  soit des éléments culturels 
ou patrimoniaux,  mais ça permet à ce moment-là d'injecter 
de l'argent pour compenser ces impacts résiduels. 
      Moi,  mon idée un peu,  à quoi je veux en venir,  
c'est qu'étant donné que le gazoduc va passer en partie en 
bordure et aussi à l'intérieur du parc de Pointe-aux-
Prairies,  il pourrait y avoir une partie de ce fonds-là qui 
pourrait servir à continuer l'aménagement de ce parc-
là.  Parce qu'il y a toute la fenêtre sur le fleuve Saint-
Laurent du parc de Pointe-aux-Prairies,  qui n'a pas été 
encore faite manque d'argent pour la Communauté urbaine de 
Montréal. 
      D'ailleurs,  ça va être le volet de ma deuxième 
question,  dépendant de la réponse du promoteur.  
      ça pourrait servir aussi,  pas juste à la 
Communauté urbaine de Montréal,  ça pourrait servir aussi 
à d'autres endroits où il va y avoir le passage du gazoduc.  
C'est sûr qu'il faut répartir ça d'une manière 
équitable. 
LE PRÉSIDENT: 
      Je ne sais pas si vous étiez là hier,  au moment 
où la question a été posée concernant 
l'utilisation des indemnités versées à des organismes 
publics.  Le représentant de la Communauté urbaine a 
mentionné que les indemnités seraient versées au fonds 
consolidé de la Communauté urbaine,  mais qu'une 
décision appropriée pourrait être prise 
éventuellement d'allouer ces sommes à des fins plus 
locales,  dont notamment à des aménagements d'aires 
protégées comme celui du parc de Pointe-aux-Prairies. 
      Alors,  je vais demander à monsieur Trudelle,  je ne sais 
pas si vous avez des éléments de réflexion sur cette 
question?  Peut-être que vous pourriez nous fournir une 
première réaction,  et si vous souhaitez prendre cette 
question en délibéré et y répondre 
ultérieurement,  vous pourrez le faire également. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      On a des éléments de réponse.  Effectivement,  
Gazoduc TQM n'a pas de programme de compensation qui se compare 
à Hydro-Québec sur le 1 % ou le 2 %,  sauf qu'il y a quand 
même d'autres façons ou d'autres mesures de compensation qui 
sont appliquées. 
      On permet,  Gazoduc TQM permet,  dans ses mesures de 
mitigation,  des aménagements légers qui peuvent être 
sur l'emprise.  On peut permettre certaines transplantations d'arbres 
effectivement,  comme dans le cas des parcs-nature.  En fait, Gazoduc 
TQM paie des taxes directes aussi,  ce qui n'est pas le cas d'Hydro-
Québec. Donc,  il y a différentes choses,  au niveau 
compensation monétaire et au niveau mesures de mitigation,  qui 
sont différentes et qui,  on croit,  compensent largement pour 
le programme que monsieur parle. 
LE PRÉSIDENT: 
      Donc,  est-ce qu'on peut déduire de votre réponse,  
monsieur Trudelle,  que Gazoduc TQM a une philosophie ou des 
orientations qui se rapprochent de celles d'Hydro-Québec,  sans 
avoir strictement un programme de mise en valeur en tant que tel? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      En fait,  je pense que la philosophie est quand même 
différente,  les mesures de mitigation sont appliquées 
vraiment aux endroits où passe le gazoduc.  Et au niveau des 
taxes,  bien,  effectivement il revient à la Municipalité 
d'en disposer comme elle le veut. Donc,  il y a effectivement une 
différence de philosophie entre les deux approches. 
LE PRÉSIDENT: 
      Dans le sens que vos interventions sont beaucoup plus 
ponctuelles et plus limitées à l'emprise, et que vous 
n'intervenez pas dans des aménagements autres que ceux qui sont 
directement reliés au tracé. 


M. JEAN TRUDELLE: 
      Exact.  Et puis effectivement,  bien,  une fois que...  en 
fait, le gazoduc aussi est une structure complètement 
enterrée sur sa presque totalité.  Donc,  les impacts au 
niveau visuel sont tout de même moindres que les pylônes 
hydroélectriques,  il faut bien le dire. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Monsieur Vanier,  avez-vous une autre question? 
M. DANIEL VANIER: 
      Oui,  monsieur le président.  Alors,  comme on voit,  il y 
a un mode de compensation qui est prévu pour la perte de 
superficie boisée.  Dans le cas du parc Pointe-aux-Prairies,  
moi,  j'aimerais savoir,  dans un premier temps,  à combien 
s'élève le montant qu'on prévoit remettre à la 
Communauté urbaine de Montréal. 
      Deuxièmement,  j'aimerais aussi savoir si le promoteur est 
prêt à collaborer avec la Communauté urbaine de 
Montréal,  de verser ce montant-là dans un fonds 
spécial au lieu d'être mis dans un fonds consolidé - 
parce que les fonds consolidés,  monsieur le président,  
ils servent à n'importe quoi - donc dans un fonds spécial,  
qui irait pour l'aménagement de la section sud du parc de 
Pointe-aux-Prairies,  en tout cas du moins à servir à 
financer en partie à certains aménagements,  certaines 
plantations,  une certaine restauration écologique qui pourrait 
se faire déjà dans ce milieu-là. 
      Et ma question s'adresserait également au 
représentant de la Communauté urbaine de Montréal si 
un tel fonds spécial,  est-il possible d'être 
créé techniquement et légalement?  C'est parce que 
moi,  la crainte que j'ai,  monsieur le président,  c'est que 
quand on met ça dans un fonds consolidé,  souvent  on ne voit 
plus l'argent paraŒtre et on n'a pas de garantie.  
      Tandis que si,  actuellement,  le promoteur avec la 
Communauté urbaine de Montréal s'entendent et disent: "Bon,  
écoutez,  on passe en partie dans le parc de Pointe-aux-
Prairies,  on accepte de faire des travaux d'atténuation,  tout 
ça,  des mesures d'atténuation,  mais également pour la 
compensation financière,  on pourrait faire un fonds 
spécial",  je pense que ce serait déjà...  le 
promoteur démontrerait déjà une très bonne 
volonté et la Communauté urbaine aussi démontrerait 
une volonté d'essayer de développer des espaces naturels 
dans l'est de Montréal,  parce qu'on est déficitaires 
actuellement. 
LE PRÉSIDENT: 
      Bien,  il s'agit de déterminer l'usage ou l'allocation des 
indemnités qui seront versées par le promoteur.  Dans la 
mesure où le promoteur verse une juste compensation, est-ce que 
vous suggérez qu'il intervienne lui-même pour la 
création d'un fonds spécial? Il s'agit du ressort de la 
Communauté urbaine à ce moment-là. 
M. DANIEL VANIER: 
      Ce serait plutôt du ressort de la Communauté urbaine 
de Montréal,  mais j'aimerais avoir une réponse de la 
Communauté urbaine sur cette question-là,  parce qu'hier  
la réponse de la Communauté urbaine sur le fonds 
consolidé ne m'a pas satisfait et m'inquiète.  Parce qu'on 
sait que ça peut aller au service de la police,  au service de la 
station d'épuration,  ça peut aller n'importe où ces fonds-
là. 
LE PRÉSIDENT: 
      Oui,  merci.  
      Alors,  je vais demander à nouveau au représentant de 
la Communauté urbaine de Montréal de peut-être donner 
un peu plus d'information qu'il nous a donnée hier.  Est-ce que 
vous étiez là hier,  madame Gagnon? 
MME CHANTALE GAGNON: 
      Oui,  j'étais là hier. 
LE PRÉSIDENT: 
      Donc,  essentiellement la réponse qui a été 
apportée - vous me corrigerez - c'est qu'au sens strict,  les 
indemnités sont versées au fonds consolidé,  qu'il n'y 
a pas de politique de la Communauté urbaine de réallocation 
de telles indemnités à des fins spécifiques,  mais 
qu'il sera toujours loisible à la Communauté de prendre des 
décisions d'opportunité sur un cas comme celui-ci. 
MME CHANTALE GAGNON: 
      C'est en effet ce qui a été mentionné hier,  
effectivement je pense qu'il serait possible que le Comité 
exécutif puisse prendre une décision dans ce sens-là.  
Maintenant, à l'heure qu'il est,  je ne peux pas dire quelle 
sera la position du Comité exécutif de la Communauté 
urbaine,  bien sûr.  Légalement,  à votre question,  
je pense que c'est quelque chose d'envisageable et qui pourrait 
être étudié à la Communauté urbaine.  Je 
n'ai pas malheureusement d'exemple concret en tête où ça se 
serait produit,  mais c'est possible d'examiner la question,  je 
crois. 
LE PRÉSIDENT: 
      Donc la réponse,  c'est que c'est envisageable et que 
c'est légalement possible. Alors,  monsieur Vanier,  si vous 
faites un mémoire,  vous pourrez en démontrer la 
pertinence. 
M. DANIEL VANIER: 
      Parfait,  monsieur le président.  Une dernière petite 
question à mon intervention. Étant donné qu'il y a une 
représentante de la MRC de Lajemmerais,  j'aimerais avoir leur 
avis sur l'impact de la traversée du gazoduc sur l'Œle Sainte-
Thérèse,  qui ferait partie d'un projet qu'on entend parler 
mais qu'on n'a pas vu encore beaucoup de chose,  quand on parle du 
parc du Croissant de l'Est à Montréal.  J'aimerais avoir 
leur avis sur l'impact du gazoduc à ce moment-là. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Madame Blanchard. 
MME GINETTE BLANCHARD: 
      Oui,  le parc du Croissant de l'Est,  c'est un projet qui a 
pour but de faire des liens nautiques entre les différentes 
rives,  la rive-nord et la rive-sud de Montréal.  Et ce que je 
peux vous dire,  c'est,  dans les grandes lignes,  nous ne sommes pas 
les initiateurs du projet  mais c'est en majorité sur notre 
territoire que passe le parc du Croissant de l'Est. 
      Le parc du Croissant de l'Est a pour noyau l'Œle Sainte-
Thérèse,  qui est sur le territoire de la MRC de 
Lajemmerais,  à la Ville de Varennes,  et ce qui est prévu,  
ce sont des équipements récréatifs légers.  Donc,  
il est question de piste cyclable tout le tour de l'Œle.  
      Il y a également - écoutez,  ce n'est pas certain - 
peut-être un projet hôtelier,  mais étant donné 
que c'est une Œle,  ce n'est pas évident,  ce n'est pas 
confirmé.  Il est question de belvédère.  Mais 
majoritairement,  l'Œle demeurerait à l'agriculture.  C'est une 
Œle qui est cultivée,  donc demeurerait à l'agriculture,  
c'est en zone verte. 
      Donc,  le tracé de gazoduc tiendrait compte de 
l'emplacement potentiel de l'hôtel, s'il y en a un complexe 
hôtelier,  et des aménagements qui sont existants de 
Canards Illimités. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Paré. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Merci.  Oui,  j'aimerais savoir,  dans le schéma 
d'aménagement de la MRC de Lajemmerais,  quelle est 
l'affectation de l'Œle Sainte-Thérèse? 
MME GINETTE BLANCHARD: 
      C'est zoné agricole ou la récréation extensive 
où,  comme je parlais tantôt,  c'est avec des 
équipements légers de type réseau qui sont 
autorisés.  C'est zoné agricole et c'est agriculture. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      S'il devait y avoir un complexe hôtelier,  il faudrait 
changer le schéma et le zonage. 
MME GINETTE BLANCHARD: 
      Effectivement. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Vous dites que le projet hôtelier est incertain,  mais 
vous n'êtes pas la première à y faire allusion.  Il 
semble tout de même qu'on en connaisse suffisamment pour pouvoir 
déterminer l'envergure de ce projet-là et comment 
l'éviter si on doit passer le gazoduc. Alors,  pourriez-vous 
nous dire tout ce que vous savez sur la mise en valeur?  Je pense que 
les équipements légers,  ça va,  mais les équipements 
disons autres que légers. 
MME GINETTE BLANCHARD: 
      Écoutez,  comme je vous ai parlé,  les plans que l'on 
a font référence à une piste cyclable et 
belvédères à certains endroits et d'un complexe 
hôtelier saisonnier,  il va de soi,  à cause qu'il n'y aura 
pas de pont de prévu pour rejoindre l'Œle Sainte-
Thérèse.  Ce que je peux vous en dire,  c'est ça. 
      ça fait quand même un an que le dossier n'a pas 
été réactivé.  Il était le projet du 
Secrétariat au développement des régions et monsieur 
Denis Péloquin était responsable du dossier.  Maintenant,  
il est rendu au ministère de la Métropole,  et ce que j'ai 
su, c'est que le dossier devrait le suivre.  Je regrette de ne pas 
vous en donner plus. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Est-ce qu'il existe,  à votre connaissance,  un document 
qui décrit le projet,  qui pourrait être déposé 
à la Commission? 
MME GINETTE BLANCHARD: 
      Oui.  Mais comme je vous ai dit,  j'ai ma copie personnelle.  
Je pourrai vous le déposer mais pas en quinze copies.  C'est 
auprès de monsieur Denis Péloquin que vous pourrez avoir 
les originaux des documents. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      La Commission verra si elle s'adresse directement au 
secrétariat de la Métropole ou non pour l'avoir,  mais je 
pense que ce serait utile.  Est-ce qu'il est fait allusion au projet 
hôtelier dans le document que vous avez? 
MME GINETTE BLANCHARD: 
      Je vais vérifier.  Il me semble que oui. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      D'accord.  C'est parce que parmi les informations qui ont 
été portées à la connaissance de la Commission,  
d'une part,  c'est que 95 % de la superficie de l'Œle Sainte-
Thérèse est actuellement propriété publique.  Il 
faut donc s'attendre à ce qu'il y ait un projet d'une certaine 
envergure,  qu'il y ait soit des cessions de terrains de 
propriétés publiques ou des locations à long terme qui 
soient autorisées.  ça,  c'est une chose. 
      La deuxième chose,  c'est que quand on regarde 
l'étude d'impact,  il y a une quantité considérable de 
sites archéologiques reconnus sur l'Œle Sainte-
Thérèse;  j'en ai compté au moins une trentaine.  
      Vous comprendrez que tout ça nous laisse penser que c'est un 
lieu fragile,  à tout le moins,  pour toute intervention,  qu'il 
s'agisse d'un projet de caractère récréatif autre que 
léger qui risque d'en modifier le caractère.  Tout comme 
aussi la traversée de l'Œle par un projet de gazoduc,  ça 
affecte un milieu qui semble présenter des caractéristiques 
environnementales,  archéologiques et patrimoniales relativement 
exceptionnelles à l'échelle de la région de 
Montréal. 
MME GINETTE BLANCHARD: 
      Effectivement.  C'est d'ailleurs la raison pourquoi ils 
voulaient en faire un parc régional.  Mais comme vous parliez 
tantôt,  c'est de propriété publique.  Je crois que 
c'est le ministère de l'Environnement qui est propriétaire. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Ce serait le ministère des Richesses naturelles. 
MME GINETTE BLANCHARD: 
      Bon,  d'accord.  C'est parce qu'il y a eu un changement de 
ministère,  je les confonds tous les deux.  C'est Richesses 
naturelles qui est propriétaire de 80 %,  je crois, de l'Œle.  
Le reste est en location,  effectivement. 
      Je sais que le Secrétariat au développement des 
régions a procédé à des études 
archéologiques.  Au niveau du schéma,  nous,  on recensait 
un potentiel archéologique, mais je sais que le Secrétariat 
a réussi à obtenir des sous pour faire les études 
archéologiques.  
      Et j'ai vérifié,  effectivement dans le projet il est 
question d'hôtel,  on l'identifie. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Je vous remercie.  
      J'aimerais peut-être poursuivre du côté du 
promoteur.  On a noté,  à tout le moins dans la région 
de Montréal,  donc du côté de Lachenaie et sur l'Œle 
Sainte-Thérèse,  la présence de site 
archéologique dans un cas précis.  En l'occurrence,  au 
bord de la Rivière-des-Prairies à Lachenaie,  l'emprise 
passe à même un site archéologique.  
      Pouvez-vous nous décrire les interventions ou les 
précautions auxquelles vos interventions donnent lieu dans ce 
secteur-là,  s'il vous plaŒt,  du point de vue donc 
archéologique? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Je vais demander à monsieur Delisle de répondre 
à cette question. 
M. URGEL DELISLE: 
      Monsieur le commissaire,  au cours de l'automne dernier,  dans 
nos consultations avec la Ville de Lachenaie,  l'un des conseillers,  
j'oublie malheureusement son nom,  mais c'est un - je ne voudrais pas 
le vexer - mais c'est un archéologue amateur et il 
s'intéresse beaucoup au site archéologique de Lachenaie,  
et il nous a informés qu'il y avait des préoccupations pour 
identifier les restes,  si vous voulez les fondations du fort 
Lachenaie. 
      Alors,  l'archéologue qui a été retenu par 
Gazoduc TQM,  qui s'appelle Arkéos, est entré en contact 
avec le conseiller en question et nous avons procédé à 
des sondages archéologiques au mois de décembre dernier,  
en 96,  et le rapport est contenu ou encore les données de base 
sont dans notre étude d'impact.  
      Et il y a eu une recommandation de l'archéologue en 
question de poursuivre, c'est-à-dire de ne pas modifier le 
tracé tel qu'il était prévu,  compte tenu qu'il 
était sûr qu'il ne s'agissait pas,  par exemple,  du fort 
Lachenaie et que ce qu'il avait trouvé sur le terrain,  bien 
qu'intéressant,  ne présentait pas d'intérêt 
particulier sur le plan patrimonial. 
      Il a été également décidé qu'il y 
aurait d'autres sondages dans le cours de l'été pour 
préciser ces données-là.  Parce que vous comprendrez 
que faire des sondages archéologiques au mois de décembre,  
ce n'est peut-être pas la période idéale.  Alors, ces 
sondages-là doivent se faire au cours de l'été,  comme 
d'ailleurs sur les sites potentiels archéologiques qui 
apparaissent à l'étude d'impact.  
      Et c'est une méthode courante dans le domaine du gazoduc,  
c'est qu'on prend des précautions au niveau des zones de 
potentiel archéologique longtemps avant le début des 
travaux pour que,  si jamais ce potentiel-là se 
matérialisait,  s'il y avait des choses intéressantes,  
bien,  on pourrait considérer des modifications de tracé 
pour en tenir compte.  Alors,  c'est préférable d'agir de 
cette façon plutôt que d'attendre au moment où on est rendu 
à l'étape des travaux et devoir faire des modifications de 
dernière minute. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Est-ce que la deuxième étape des sondages un peu plus 
poussés a été fixée dans le temps?  Est-ce que 
c'est déterminé? 
M. URGEL DELISLE: 
      Il y a eu une proposition de notre consultant en 
archéologie et je pourrai vous préciser ça dans les 
prochains jours.  Mais en autant que je suis concerné,  
l'autorisation a été donnée pour procéder aux 
sondages.  Je ne peux pas vous dire l'échéancier.  Si ça 
vous intéresse,  on pourra,  au cours des prochaines 
soirées,  revenir là-dessus,  mais c'est bel et bien 
prévu au cours de l'été qui vient,  au cours des 
prochaines semaines. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      D'accord.  Je voulais également vous demander,  parce que 
ce site-là,  celui de Lachenaie dont on parle,  étant 
situé au bord de la Rivière-des-Prairies et puisque vous 
traverserez la Rivière-des-Prairies par un forage directionnel,  
est-ce que dans des circonstances comme celles-là,  vous allez 
vous trouver à passer en dessous éventuellement de la zone 
potentielle archéologique? 
M. URGEL DELISLE: 
      Effectivement,  c'est une possibilité qui est 
sérieusement envisagée.  Nous ne pouvons pas la confirmer 
tant que les sondages,  dont on vient de parler,  ne seront pas 
finalisés.  Mais il y aurait possibilité de débuter le 
forage directionnel quelques mètres plus au nord,  si on veut,  
pour nous permettre de tenir compte de ces éléments si 
l'archéologue nous en faisait la recommandation.  
      Mais vous comprendrez que ce qui était primordial au mois 
de décembre,  c'était de savoir de façon pratique si on 
pouvait conserver l'axe de traversée tel qu'il avait 
été identifié au moment des études 
préliminaires,  ce que l'archéologue nous a confirmé 
dans un document que vous avez déjà dans l'étude 
d'impact,  en autant que je sache. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      D'accord,  merci. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Vanier,  avez-vous une dernière question? 
M. DANIEL VANIER: 
      Simplement,  suite à ma deuxième question,  j'avais 
glissé,  demandé de quel ordre est le montant d'argent que 
prévoit verser le promoteur à la Communauté urbaine de 
Montréal pour le passage du gazoduc dans le territoire du parc-
nature de Pointe-aux-Prairies.  Je ne veux pas le chiffre exact,  
mais ils ont peut-être déjà une estimation d'un ordre.  
J'aimerais ça le connaŒtre.  Je l'avais souligné dans ma 
question,  mais là,  ça a échappé,  monsieur le 
président. 
LE PRÉSIDENT: 
      Oui,  mais la question a été posée hier et ce 
montant n'est pas connu,  il n'est pas divulgable.  Alors,  peut-
être qu'ultérieurement,  la Communauté urbaine pourra 
décider elle-même de le divulguer,  mais il n'appartient 
pas au promoteur de le divulguer. 
M. DANIEL VANIER: 
      D'accord,  c'est une négociation qui se passe.  Bon,  
d'accord,  monsieur le président,  je vous remercie beaucoup.  
Je vais revenir pour d'autres questions sur d'autres aspects 
tantôt. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Monsieur Gilles Fraser.  Bonsoir,  monsieur! 
M. GILLES FRASER: 
      Bonsoir,  monsieur le président,  messieurs les 
commissaires.  Ma question va s'adresser au promoteur.  Première 
question,  j'aimerais savoir quelle est la durée de vie d'un 
tuyau qui transporte le gaz?  Pendant combien de temps peut-on faire 
passer du gaz sans danger,  tant au niveau du tuyau que de 
l'assemblage? 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci pour votre question.  
      Monsieur Trudelle. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Alors,  on a eu cette question hier.  On avait dit à ce 
moment-là que le design ou la conception de base,  on parle 
généralement d'un minimum de quarante (40) ans.  Mais ça va 
bien au-delà de ça  avec toutes les vérifications,  les 
renouvellements des systèmes de protection cathodiques qui,  par 
exemple,  lorsque les anodes sacrificielles, qui sont mises en place 
pour protéger le tuyau contre la corrosion,  arrivent un petit 
peu à la fin de leur vie utile,  on les remplace tout simplement 
et ils continuent à protéger le tuyau contre la corrosion 
encore très longtemps.  Alors effectivement,  c'est un minimum,  
mais c'est beaucoup plus long que ça.  Dans les faits,  le tuyau 
reste en bon état beaucoup plus longtemps que ça. 
LE PRÉSIDENT: 
      Avez-vous une deuxième question? 
M. GILLES FRASER: 
      Oui.  Je voudrais savoir,  les servitudes,  ça dure combien de 
temps,  ça?  Est-ce que c'est à vie,  perpétuellement ou 
trente (30) ans? 
LE PRÉSIDENT: 
      D'accord. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Alors,  ce sont des servitudes à perpétuité. 
M. GILLES FRASER: 
      Mon autre question,  c'était - monsieur Vanier 
précédemment a un peu posé la question - c'était 
au niveau du fonds de consolidation.  Parce que nous aussi,  les Amis 
du parc,  on est un peu inquiets de ça,  on voudrait voir le parc 
aménagé à cet endroit. Alors,  la question a 
été quand même répondue,  mais c'est juste pour 
vous dire que nous,  on a des craintes à ce niveau-là. 
LE PRÉSIDENT: 
      On sait que les Amis du parc sont très vigilants et qu'ils 
surveillent beaucoup les intérêts du parc.  On vous en 
remercie. 
M. GILLES FRASER: 
      C'est tout,  monsieur le président,  merci beaucoup. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  Alors,  nous allons prendre une pause de quinze 
minutes. 
(PAUSE) 
                   ****************************** 
(REPRISE LA SÉANCE) 
LE PRÉSIDENT: 
      Nous allons reprendre.   Monsieur John Burcombe. 
M. JOHN BURCOMBE: 
      Bonsoir!  J'aimerais revenir un peu sur ma question de la 
première soirée à l'égard du point de traverse de 
la frontière.  Selon mes informations,  ce point a 
déjà été changé à deux reprises et, 
originairement ou à un certain moment,  c'était prévu 
de faire la connexion près de Highwater et Troy, Vermount.  
      Et je me demande jusqu'à quel point il y avait des 
pourparlers entre les deux compagnies,  les deux personnes qui sont 
responsables des gazoducs des deux côtés de la 
frontière,  pour tenter d'arriver à un projet de moindre 
impact sur les deux côtés de la frontière.  Alors,  
ça,  c'est ma première question. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Monsieur Trudelle. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Comme je l'ai déjà expliqué peut-être d'une 
façon un peu globale,  effectivement, dans un premier temps,  depuis 
quand même plusieurs années que le projet est à 
l'étude, le tracé normal ou le tracé qui avait 
été toujours envisagé était le tracé qui 
longe effectivement le gazoduc Montréal PipeLines ou le gazoduc 
qui est présentement loué auprès de la compagnie 
Montréal PipeLines et Portland PipeLines aux États-Unis, et 
ça a été,  dans les premières ébauches de projet,  
la route qui avait été ou l'alternative qui avait 
été proposée. 
      Maintenant,  je crois que c'est vers l'été 96,  le 
consortium PNGTS a fait une modification de tracé auprès du 
FERC et la modification de tracé visait justement à changer 
le point d'arrivée du gazoduc à la Municipalité d'East 
Hereford au Québec et Pittsburgh du côté 
américain.  
      Et ce tracé-là,  en fait,  a été 
déposé au FERC et approuvé de façon préliminaire, 
comme je l'ai expliqué.  Donc,  le tracé du côté 
américain a été approuvé d'une façon, en fait,  
préliminaire et les études détaillées se 
poursuivent pour avoir des autorisations finales probablement vers la 
fin de l'été 97. 
      Alors nous,  tout simplement,  on a livré le gaz ou on 
étudie le tracé pour arriver au point qui nous a 
été demandé par le PNGTS. 
LE PRÉSIDENT: 
      Est-ce que vous connaissez les motifs de cette modification de 
tracé à laquelle vous faites référence,  qui a 
été autorisée à l'été 96 par l'agence 
américaine? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      En fait,  j'ai fait la demande auprès de la compagnie 
PNGTS.  Alors les motifs sont effectivement le rapprochement des 
marchés,  les compagnies de papier du New Hamsphire.  On parle 
de Wausau Paper et Androscogin,  deux compagnies à fort volume 
dans le New Hamsphire.  Donc,  le gazoduc,  actuellement,  le 
tracé passe directement près de ces clients.  Donc,  il n'y 
a aucune latérale,  si on veut,  pour desservir ces deux clients 
du New Hamsphire,  alors que le tracé qui passait le long de la 
ligne de Portland PipeLine nécessitait des latérales pour 
aller les desservir. 
      Donc,  il y a effectivement,  au niveau commercial,  un 
avantage à se rapprocher des marchés du côté 
américain. 
LE PRÉSIDENT: 
      Donc,  essentiellement,  c'est une modification dictée par 
des exigences de marché? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      En fait,  c'est l'exigence principale ou la justification 
principale et c'est,  si on veut, ce qui a été 
déposé devant le FERC.  C'est la justification principale 
du changement de tracé. 
LE PRÉSIDENT: 
      Et est-ce que,  entre PNGTS d'un côté et TQM de 
l'autre côté,  il y a une approche globale des deux 
tracés ou si chaque tracé est autonome,  individuel dans sa 
fixation et l'exigence ultime est le point de raccordement à la 
frontière? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      En fait,  c'est deux équipes complètement 
séparées.  Même si quand même les actionnaires du 
côté canadien,  soit Trans-Canada PipeLine et Gaz 
Métropolitain,  sont aussi actionnaires du côté 
américain,  dans les détails de planification des 
tracés,  les deux équipes travaillent à obtenir le 
tracé de moindre impact,  chacun de leur côté. 
      Évidemment,  lorsqu'il y a eu ce processus pour passer 
d'un tracé à l'autre,  il est certain qu'il y a eu des 
vérifications de faites auprès du tracé canadien s'il 
n'y aurait pas de problèmes majeurs ou s'il n'y aurait pas de 
blocage systématique, qui empêcheraient d'aller livrer le 
gaz au point spécifique qu'ils nous demanderaient.  Et à ce 
moment-là, bien,  il n'y avait pas de ces obstacles vraiment 
incontournables.  Alors,  la modification du côté 
américain a été faite.  Et par la suite,  nos 
études détaillées ont eu lieu selon le tracé qui 
nous amenait au point de East Hereford. 
LE PRÉSIDENT: 
      Est-ce qu'on pourrait imaginer une situation où la 
détermination d'un tracé de moindre impact,  par exemple,  
d'un côté de la frontière américain ou 
québécois,  pourrait exiger une modification de tracé 
de l'autre côté de la frontière pour favoriser l'autre 
partie? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      On peut,  oui,  sûrement imaginer ça à une 
échelle,  je dirais,  un peu plus micro. Et d'ailleurs,  c'est 
ce qui a été fait.  Lorsque les modifications ou la demande 
a été faite de livrer le gaz à East Hereford,  la 
compagnie PNGTS nous a demandé de livrer à un point 
très précis,  les études ont été faites et 
il appert qu'il y avait certains problèmes à se rendre 
effectivement au point qu'ils nous demandaient,  qui était plus 
près de Beacher Falls,  au début.  
      Il y avait quand même des endroits montagneux,  des 
problèmes techniques aussi à se rendre au point 
précis,  alors il y a eu des discussions des deux 
côtés de la frontière pour trouver le point qui 
satisfaisait les deux tracés. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Monsieur Burcombe. 
M. JOHN BURCOMBE: 
      Alors pour enchaŒner,  est-ce qu'il y avait déjà eu 
une analyse au moins préliminaire entre les impacts d'un 
tracé qui suit l'oléoduc actuel et le tracé qui est 
présentement choisi?  Est-ce qu'il y avait au moins une certaine 
idée s'il y a une grande différence entre les deux? 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors,  vous demandez s'il y a eu des études comparatives 
entre le tracé A,  qui suit l'oléoduc,  et le tracé 
proposé actuellement,  dont le point de jonction est à East 
Hereford? 
M. JOHN BURCOMBE: 
      C'est ça,  du côté Québec. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Non,  il n'y a pas eu d'étude détaillée entre 
les deux tracés,  parce que lorsque la modification de point 
d'entrée aux États-Unis a été faite,  on n'avait 
aucun mandat de donner d'étude détaillée au niveau du 
tracé qui s'en allait à Highwater.  Alors,  c'était 
simplement des tracés préliminaires.  Au niveau 
cartographique,  il n'y avait pas eu d'inventaire ou d'étude 
d'impact ou d'analyse des impacts.  Donc,  on peut dire qu'il n'y a 
pas de comparaison d'impacts entre le tracé Highwater et le 
tracé East Hereford. 
LE PRÉSIDENT: 
      Donc,  la réponse est non,  monsieur Burcombe. 
M. JOHN BURCOMBE: 
      D'accord.  Alors en relation avec ça,  j'aimerais déposer 
des documents qui concernent l'évaluation de la section PNGTS du 
côté américain.  C'est présentement sous 
étude.  Il y a même des audiences publiques de prévues 
en juillet.  Et il y a un extrait du projet d'étude d'impact que 
j'aimerais déposer. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci. 
M. JOHN BURCOMBE: 
      Alors,  juste une clarification.  Quand on a parlé,  
encore une fois à la première soirée,  du montant,  de 
la valeur du terrain,  la valeur de la compensation au 
propriétaire, j'aimerais juste une clarification que TQM ne 
devient pas propriétaire du terrain en question,  c'est 
simplement une compensation pour la possibilité d'installer son 
pipeline. Est-ce que c'est correct? 
LE PRÉSIDENT: 
      C'est une servitude à perpétuité,  comme il a 
été expliqué récemment. 
M. JOHN BURCOMBE: 
      Mais le propriétaire du terrain est toujours... 
LE PRÉSIDENT: 
      Demeure le propriétaire du terrain. 
M. JOHN BURCOMBE: 
      Demeure le même,  d'accord. 
      C'est une question peut-être pour la Commission.  Est-ce 
que vous prévoyez faire la visite de certains points 
névralgiques dans le tracé s'il y a des propriétaires 
qui ont des préoccupations particulières? 
LE PRÉSIDENT: 
      Ce n'est pas prévu,  mais ce n'est pas exclu.  S'il y a 
des préoccupations particulières qui sont portées 
à la connaissance de la Commission,  nous évaluerons la 
situation.  La Commission a visité les installations du poste de 
compression,  du poste de raclage et du poste de mesurage de Saint-
Maurice.  J'ai demandé à deux commissaires d'aller visiter 
le parc de Pointe-aux-Prairies,  ce qu'ils ont fait.  Actuellement,  
c'est les seuls déplacements sur le terrain que nous avons 
faits. 
M. JOHN BURCOMBE: 
      D'accord.  Un autre point.  ça a été 
mentionné qu'en terrain boisé,  on ne fait pas la 
conservation du sol arable de la même façon qu'on fait sur la 
terre agricole.  Est-ce qu'il y a une raison particulière pour 
ça? M. JEAN TRUDELLE: 
      Monsieur Delisle va répondre à cette question. 
M. URGEL DELISLE: 
      ça s'inscrit un peu dans les éléments de 
réponse que j'ai fournis dans les soirées 
précédentes.  Si vous vous rappelez,  la coupe 
schématique qui apparaissait dans notre présentation,  on a 
dit qu'on avait besoin d'une emprise de vingt-trois (23) mètres 
pour localiser le pipeline,  puis comprenait des espaces additionnels 
afin de pouvoir notamment entreposer le sol arable. 
      Alors en territoire boisé,  comme on l'a dit hier soir,  
si le potentiel agricole des sols est tel que,  suite au 
déboisement qu'on doit effectuer, il y avait intérêt 
à mettre ces sols en agriculture,  à ce moment-là - et 
on l'a démontré dans notre exemple - on est prêt 
à faire la protection du sol arable. 
      Mais comme en territoire boisé,  vous savez,  il y a une 
sagesse traditionnelle de la part des producteurs ou des 
propriétaires,  l'agriculteur ne déboisait pas s'il n'y 
avait pas un potentiel agricole d'une certaine valeur.   Alors les 
Œlots boisés,  les Œlots de sols organiques,  par exemple,  bien 
l'agriculteur les a laissés en boisé et puis on retrouve 
souvent des peuplements intéressants. 
      Alors si on voulait protéger le sol arable,  dans 
plusieurs cas il faudrait prendre un espace supplémentaire 
temporaire,  ce qui impliquerait un déboisement additionnel.  Ce 
qu'on ne veut pas faire originalement.  Alors tout est 
fondamentalement basé sur le potentiel des sols et puis la 
valeur des boisés.  
      Alors lorsque les boisés ont une bonne valeur,  on 
restreint le déboisement.  Par contre,  lorsque le sol a un bon 
potentiel agricole,  bien on va en tenir compte et puis on va prendre 
des actions qui s'imposent,  les mesures spécifiques de 
mitigation.  Et puis comme je l'ai dit hier soir,  c'est toujours une 
question de relation avec le propriétaire, tenir compte du 
rapport d'entrevue,  tenir compte des préoccupations de chaque 
propriétaire,  puis s'adapter et s'ajuster aux conditions 
locales. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Alors,  monsieur Burcombe,  c'était votre dernière 
question,  mais je profiterai un petit peu de votre présence.  
Est-ce que vous pourriez nous expliquer un peu le contenu des 
documents que vous déposez de l'évaluation du 
côté américain qui a été faite? 
M. JOHN BURCOMBE: 
      C'est que la procédure là n'est pas beaucoup 
différente qu'ici,  excepté que ça semble être 
plusieurs étapes.  Il y a premièrement une étape de 
"scoping" qu'on appelle où on demande à la population quel 
genre d'impacts ont dû être examinés.  
      Puis vient une étude d'impact préliminaire qui est 
confectionnée pas par le promoteur mais par le FERC même,  
sous contrat probablement,  mais ce n'est pas le promoteur qui fait 
l'étude d'impact,  c'est le régulateur, et ce document 
préliminaire est encore rendu public pour commentaires et pour 
des audiences publiques.  
      Et il y aura par la suite un document final qui tiendra compte 
des commentaires reçus sur la version préliminaire. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci bien.  
      Monsieur Paré? 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Ma question s'adresse au promoteur.  J'aimerais savoir si - 
surtout à travers disons vos relations avec vos vis-à-vis 
américains - si la perspective d'un gazoduc a donné lieu, 
avant même que le projet soit développé ou 
détaillé,  à des réactions.  Je pense en 
particulier à l'État du Vermont.  Est-ce que la 
possibilité de faire passer un nouveau pipeline,  gazoduc,  
à votre connaissance,  a donné lieu à des 
manifestations ou à des réticences dans l'État du 
Vermont? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      L'information que j'en ai,  c'est que le Vermont n'était 
pas contre catégoriquement le projet.  Il y avait quand 
même certaines contraintes à la construction du gazoduc 
dans le Vermont au niveau environnement ou technique.  
      Alors dans le courant de ces discussions-là,  ça a 
sûrement porté le consortium PNGTS à regarder diverses 
alternatives.  Parce que jusqu'à ce moment-là,  le corridor 
naturel était tout simplement de suivre la ligne existante qui 
existait déjà,  qui était louée pour transporter 
le gaz naturel,  mais effectivement dans le courant des discussions,  
ça a porté à regarder une autre alternative qui s'est 
avérée finalement avantageuse puisqu'elle se rapprochait 
des marchés du New Hampshire.  
      Mais,  effectivement,  c'est un processus qui a 
évolué suite à certaines discussions avec l'État 
du Vermont. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      D'accord.  Merci. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Trudelle,  est-ce que dans le processus que vous avez 
suivi,  notamment dans la partie des séances d'information et de 
consultation,  est-ce qu'on peut dire qu'il y a l'équivalent de 
la phase de "scoping" à laquelle a fait référence 
monsieur Burcombe? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Non.  Au niveau du processus provincial,  on n'a pas 
l'équivalent qui s'appellerait le "scoping".  Les premières 
rencontres sont vraiment au niveau du programme d'information 
préalable de l'Office national de l'énergie qui pourrait 
peut-être... je ne suis pas familier exactement ce que comprend 
tout le "scoping" au niveau américain,  mais on a quand 
même un programme qui est préliminaire avant la 
détermination du tracé final, qui est l'information 
préalable aux propriétaires,  le programme de l'Office 
national de l'énergie.  
      Alors peut-être que les deux (2) sont équivalents,  
mais je ne peux pas m'avancer plus que ça parce que je ne connais pas 
assez le "scoping" ce que ça comporte. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Monsieur Cloutier. 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      C'est en rapport au tracé aux États-Unis.  ça a 
été dit que les critères de localisation qui ont 
été utilisés pour le présent projet tenaient 
compte ou devaient considérer la localisation d'infrastructures 
existantes,  de pipelines existants,  d'utiliser des corridors autant 
que possible existants. 
      Vous nous avez dit que la localisation du nouveau corridor 
était basée exclusivement sur des considérations de 
marché.  J'ai de la difficulté à comprendre que nous,  
on fonctionne différemment.  Ou bien donc,  est-ce qu'il y a 
d'autres critères? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Le critère principal est effectivement de se rapprocher du 
marché.  Il faut bien comprendre que c'est aussi pour eux un 
tracé qui longe les corridors existants sur,  je crois,  90 % de 
sa longueur.  Alors plutôt que de longer un pipeline existant,  
je crois que la majorité du tracé longe des corridors 
hydroélectriques.  
      Donc,  il y a aussi des corridors existants qui sont 
longés tout le long du tracé. Et pour eux,  c'est aussi un 
tracé qui est plus court aux États-Unis.  Donc, c'est aussi 
un tracé qui au niveau de l'impact environnemental est un 
tracé de moindre impact dans le sens qui correspond aussi au 
critère de longer des corridors existants. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Monsieur Daniel Vanier. 
M. DANIEL VANIER: 
      Rebonsoir,  monsieur le président,  messieurs les 
commissaires! Ma première question,  il y a un petit 
préambule avant.  Je vais vous le lire le plus lentement 
possible pour la sténotypiste pour qu'elle prenne des notes.  
Alors à la page... 
LE PRÉSIDENT: 
      Excusez-moi,  monsieur Vanier. 
M. DANIEL VANIER: 
      C'est parce que ça motive mes deux (2) questions. 
LE PRÉSIDENT: 
      Oui,  tout à fait,  mais je voudrais vous faire une 
invitation.  Étant donné que vous avez annoncé votre 
préambule,  comme consultant dans le domaine,  vous savez 
sûrement qu'une audience publique n'accepte des préambules 
que dans la mesure où ils peuvent éclairer la question. 
M. DANIEL VANIER: 
      C'est en plein ça,  monsieur le président. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors je me fie à votre jugement. 
M. DANIEL VANIER: 
      Vous allez voir pourquoi je pose la question et vous allez 
voir...  È la page 9-49 du rapport principal de l'étude 
d'impact,  c'est-à-dire le volume 1,  le promoteur indique son 
intention d'effectuer la traversée entre autres du fleuve Saint-
Laurent et de la rivière des Prairies en forage directionnel. 
      Cependant,  le promoteur souligne, et je le cite textuellement: 
      "Le succès d'un forage directionnel réalisé aux 
endroits prévus n'est pas garanti. Certaines conditions 
particulières comme la présence de bloc faisant dévier 
la foreuse ou de lit de gravier rendant impossible la création 
d'un tunnel sous le lit d'un cours d'eau peuvent contribuer à 
l'échec d'une telle traversée." 
      Si cela arrive,  le promoteur devra prendre la décision de 
prendre la méthode de la tranchée ouverte dans le lit du 
fleuve Saint-Laurent ou de la rivière des Prairies ou d'autres 
rivières où il prévoit utiliser le forage 
directionnel. 
      Voilà ma première question,  monsieur le 
président.  Dans une lettre datée du 8 mai 97 - ça,  c'est 
un des avis du ministère de l'Environnement qui a été 
déposé à un des centres de consultation de 
Montréal - monsieur Marquis du ministère de l'Environnement 
et de la Faune spécifiait que l'étude d'impact n'indiquait 
pas clairement les mesures d'atténuation mises en oeuvre dans le 
cas des impacts générés par la méthode de la 
tranché ouverte et en particulier pour le colmatage en aval des 
frayères. 
      Monsieur Marquis indiquait également que c'est un enjeu 
majeur la question du forage directionnel en dessous du fleuve Saint-
Laurent et en dessous de la rivière des Prairies et d'autres 
rivières également. 
      J'aimerais que le promoteur nous présente une description 
plus adéquate que dans l'étude d'impact et plus 
détaillée des mesures d'atténuation si cela devait 
arriver.  
      Je ne souhaite pas du tout que le promoteur ait à vivre un 
échec parce que la meilleure méthode,  c'est le forage 
directionnel.  Mais tout d'un coup que sous le fleuve Saint-Laurent,  
on a un problème,  je crois que ma question est très 
pertinente là-dessus de savoir c'est quoi les mesures 
d'atténuation et c'est quoi qu'il prévoit faire pour 
empêcher...  parce qu'il y a des habitats importants, entre 
autres dans le secteur de l'Œle Sainte-Thérèse et l'Œle aux 
Fermiers,  il y a des habitats importants dans ces secteurs-là, 
monsieur le président. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors,  monsieur Vanier,  merci pour votre préambule 
limité et orienté vers la question.  
      Je voudrais d'abord vérifier auprès de monsieur Alain 
du ministère de l'Environnement et de la Faune,  l'avis dont 
monsieur Vanier a parlé de monsieur Marquis du ministère de 
l'Environnement et de la Faune,  j'imagine a donné lieu à 
des demandes additionnelles auprès du promoteur puisque le 
Ministère a émis un avis de recevabilité d'étude 
d'impact. 
M. JACQUES ALAIN: 
      Oui,  c'est exact,  monsieur le président.  Lors de 
l'analyse de recevabilité,  nous avons posé des questions 
en ce sens et le promoteur s'est engagé à compléter 
dans des fiches spéciales.  Il a prévu ça dans l'addenda et 
ça va venir plus tard dans le courant de l'été. 
LE PRÉSIDENT: 
      Donc, ces informations ne sont pas parvenues encore. 
M. JACQUES ALAIN: 
      Non. 
LE PRÉSIDENT: 
      Mais elles doivent être livrées,  il y a un 
engagement à les livrer. 
M. JACQUES ALAIN: 
      Oui,  il y a un engagement. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Alors je m'adresse maintenant à monsieur Trudelle.  
Quelles sont les expériences de traversée du fleuve Saint-
Laurent par forage directionnel,  quels sont les risques et est-ce 
qu'il y a des mesures de prévues? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Alors monsieur Barbeau va répondre à cette question. 
M. GILLES BARBEAU: 
      Monsieur le président,  disons qu'actuellement,  nous 
avons effectué des sondages dans les principaux cours d'eau,  
ceux en fait où la traversée sera effectuée par la 
méthode de forage directionnel.  Et il s'avère que selon 
les données que l'on a présentement,  on ne prévoit 
pas qu'il y ait quelque problème que ce soit au niveau de la 
traversée. 
      Il est vrai qu'on mentionne parfois que l'environnement le plus 
difficile pour faire une traversée,  c'est l'endroit où il 
y aurait,  par exemple,  des blocs de roc mélangés avec du 
gravier ou des choses comme ça,  mais présentement,  les 
sondages effectués démontrent qu'on a soit de l'argile ou 
des choses comme ça ou du roc. 
      Dans les endroits où il y a du roc,  il n'y a aucun 
problème.  Le système et la méthode est telle que ça 
prévoit que ça se fait sans aucun problème.  C'est 
même actuellement,  c'est peut-être la méthode la 
plus...  ce qui coûte le plus cher quand on est dans le roc,  
mais c'est l'environnement le plus sûr pour faire la 
traversée. 
      Dans les autres endroits,  les sondages présentement nous 
démontrent qu'on n'a pas à prévoir quelque 
problème que ce soit.  
      Et quant à votre question à l'effet de savoir s'il 
arrive à l'occasion que des forages ont de la difficulté ou 
ne traversent pas,  moi,  actuellement,  je n'en connais pas de 
forages de cette envergure-là qui ont été manqués 
à cause d'un sol difficile ou d'autres particularités. 
      Alors au moment où on se parle,  nous sommes certains que 
nous pourrons les traverser.  Mais à tout événement,  
je pense que monsieur Delisle a quand même fait des analyses 
pour être prêt au cas où l'impossible se produirait,  
disons. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Delisle. 
M. URGEL DELISLE: 
      Effectivement,  monsieur le président, ce qui a 
été fait au cours de l'automne dernier,  c'est que nous 
avons procédé à la collecte de sédiments et 
à leur analyse dans les principaux plans d'eau traversés.  
On parle de la rivière des Prairies,  les trois (3) chenaux,  si 
vous voulez,  du Saint-Laurent,  la rivière Richelieu,  pour ne 
nommer que ceux-là. 
      Et puis nous nous sommes engagés auprès du 
ministère de l'Environnement, auprès du MEF de 
compléter l'information,  non seulement au niveau des grands 
plans d'eau que je viens de mentionner,  mais également 
auprès des cours d'eau intermédiaires et tous les petits 
cours d'eau agricoles.  Et j'ai parlé précédemment - 
je pense que c'est hier - de la prise de photographie - non,  c'est 
ce soir - j'ai parlé de prise de photo justement pour 
compléter l'information. 
      Alors cette information-là va être 
complétée au cours de l'été,  jumelée avec 
les relevés topographiques,  jumelée avec les sondages dont 
monsieur Barbeau vient de parler et on va fournir l'information de 
base au MEF pour compléter l'information. 
      Et vous comprendrez,  monsieur le président,  
qu'étant donné le fait que la majorité de nos 
études ont été faites au cours de l'hiver ou au cours 
de l'automne,  on ne pouvait pas fournir cette information au moment 
du dépôt de l'étude d'impact,  mais il y a un 
engagement écrit de notre part de le faire. 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      Lorsqu'on a visité la station de compression à Saint-
Maurice,  on a discuté de plusieurs choses et en particulier de 
la technique de forage directionnel.  Et ça nous a été dit 
que dans l'éventualité où vous ne pourriez pas percer 
de l'autre côté de la rive,  que vous abandonneriez la 
toupie ou ce que vous utilisez pour forer dans le trou.  Est-ce que 
c'est vrai?  Est-ce que c'est la façon que vous procédez 
lorsqu'il y a un bris?  Ou vous avez des mesures de mitigation 
spécifiques lorsque vous êtes devant un tel problème? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Monsieur Barbeau va répondre à cette question. 
M. GILLES BARBEAU: 
      Oui,  s'il arrivait que l'on ne puisse pas traverser pour une 
raison bien particulière, normalement,  il ne restera rien sous 
la rivière quand même.  Nous allons retirer 
l'équipement de forage et la tête va venir avec.  
      Évidemment,  si jamais il y avait un bris quelconque,  il 
pourrait rester un morceau métallique sous le fleuve ou sous la 
rivière en question,  mais disons que c'est à peu près 
tout ce qui pourrait rester.  C'est à peu près rien.  En 
fait,  pas plus qu'un morceau de métal qui serait 
malheureusement...  Puis,  d'ailleurs,  il ne serait pas dans le fond 
de l'eau,  il serait à une profondeur peut-être à 
quelque dix (10) mètres sous le profil du lit du cours d'eau. 
      Mais avant,  vous savez,  on dit: "Si ça ne passe pas,  on 
aurait un problème,  on retire et puis on s'en va." C'est 
généralement plus...  ça dure plus longtemps que ça.  
      Moi,  pour avoir vu la traverse de la rivière,  du fleuve 
Saint-Laurent à la hauteur de Bécancour en 1982 ou 3,  on 
s'est quand même repris à quatre (4) reprises avant de 
traverser la rivière.  C'était quand même très 
long.  On parlait d'une longueur d'environ quinze cents (1 500) 
mètres ou seize cents (1 600) mètres à ce moment-
là et pour des conditions bien particulières du sol. 
      È un moment donné,  la tête pilote qui dirige le 
forage ne voulait plus remonter parce qu'on avait frappé une 
zone de terrain plus mou et au lieu de vouloir remonter,  elle 
poussait tout le temps pour aller plus loin.  Et il a fallu retirer,  
remettre du "casing"  un peu plus long,  continuer et finalement - en 
fait,  je dis la quatrième, mais à la troisième 
reprise effectivement -  on a percé de l'autre côté et 
puis tout s'est passé tel que prévu. 
      Alors il y a plusieurs méthodes,  plusieurs correctifs qui 
peuvent être apportés dans une situation comme vous 
mentionnez et moi je dirais qu'à 99 %,  il ne restera jamais 
rien en dessous.  Je ne peux pas dire que le cas ne se 
présenterait pas qu'un morceau casse et reste là,  mais 
encore là,  il va être à quelque dix (10) mètres 
sous le lit de la rivière, alors... 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      Compte tenu des probabilités,  si une telle situation se 
produit,  est-ce que vous allez reprendre la même technique mais 
déphasée soit en amont ou en aval?  ça,  c'est la 
première question.  Et à savoir,  si oui,  le trou qui a 
été creusé,  vous faites quoi avec? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Alors,  monsieur Barbeau. 
M. GILLES BARBEAU: 
      Si ça ne passe pas à l'endroit choisi,  on va certainement 
essayer d'aller - tout en demeurant à l'intérieur de 
l'emprise - à des endroits un peu différents et à une 
profondeur différente.  Des fois,  ça peut être une 
question juste d'angle d'entrée de la tête pilote, qui fait 
que peut-être on rencontre un morceau qui nous empêche de 
passer où il y a une situation qui est plus difficile.  Mais on 
essaierait à d'autres endroits avant de faire quoi que ce soit 
d'autre;  ça,  c'est certain. 
      Et votre deuxième partie de question,  s'il vous plaŒt? 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      C'est si vous réussissez à trouver un endroit qui 
vous permet de traverser le cours d'eau,  le fleuve ou la 
rivière,  avec votre premier essai,  il va rester une cicatrice,  
il va rester un trou.  Qu'est-ce que vous allez faire? 
M. GILLES BARBEAU: 
      Bien,  le trou sera certainement colmaté des deux (2) 
côtés,  à l'entrée c'est sûr, avec bentonite 
ou autre matériel semblable,  de façon à ce que ce soit 
bien refermé.  Et au cours des ans,  graduellement,  le trou va 
se refermer certain parce qu'on parle quand même à ce 
moment-là d'un orifice d'à peu près,  je vais vous le 
dire,  quatre (4) pouces, dix (10) centimètres environ.  C'est 
quand même pas norme comme grosseur. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Monsieur Paré,  avez-vous une question? 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Oui,  rapidement.  Je voulais tout simplement savoir s'il y 
avait des situations historiquement où vous avez dû 
abandonner le forage directionnel pour recourir à la 
tranchée ouverte dans certains cours d'eau? 
M. GILLES BARBEAU: 
      En fait,  chez Gaz Métropolitain,  en 83,  c'était 
dans les premiers forages directionnels.  Il n'y avait pas beaucoup 
d'entrepreneurs qui en faisaient.  Mais depuis ce temps chez Gaz 
Métropolitain,  en tout cas dans l'installation de conduites,  
on a utilisé cette technique à maintes reprises. 
      Il y a eu,  c'est vrai,  certains problèmes quelques fois,  
mais il y a différentes techniques pour aller chercher le 
morceau à l'intérieur,  il y a des outils spéciaux.  
Les entrepreneurs sont vraiment bien spécialisés et bien 
équipés pour aller chercher vraiment la tête 
chercheuse,  comme on dit. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Ce n'est pas tellement cet aspect-là sur lequel je 
voudrais vous entendre.  C'est plutôt sur la nécessité 
d'abandonner le forage et de plutôt procéder par 
tranchée ouverte qui,  comme vous le savez,  a des incidences 
environnementales plus considérables sur un cours d'eau. 
      Donc je me demandais s'il y avait des situations où vous 
avez dû vous résoudre à faire la tranchée 
ouverte? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Le seul endroit qui me vient à l'esprit,  c'est au 
Saguenay.  Au Saguenay,  l'an passé,  avec les inondations de 
juillet 96,  on avait déjà une conduite en place dans la 
rivière Chicoutimi qui a été complètement 
érodée.  È ce moment-là,  on a voulu en traverser 
une autre par forage directionnel parce que vraiment la crue des 
eaux,  le débit des eaux était tel qu'il n'était pas 
question d'y aller en creusage.  Le roc à cet endroit était 
extrêmement dur et la tête de forage n'a pas pu traverser.  
C'est la rivière Chicoutimi.  Alors il y a des travaux qui ont 
été faits pour le faire en tranchée conventionnelle,  
à ce moment-là.  
      Mais dans les circonstances,  les travaux ont été 
faits de façon assez urgente, mais c'est le seul exemple qui me vient 
à l'esprit présentement. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      D'accord.  Merci. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors j'inviterais les gens qui veulent s'inscrire à le 
faire immédiatement.  È 9 h 30, le registre sera 
fermé.  
      Monsieur Vanier. 
M. DANIEL VANIER: 
      Monsieur le président,  je sens qu'on n'a pas répondu 
vraiment à ma première question.  Je vais la 
répéter autrement pour me faire comprendre par le 
promoteur. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Vanier,  vous m'adressez la question et si vous dites: 
"Je sens que", ce n'est pas une question de sentiment là.  Vous 
avez posé une question,  il y a eu une réponse.  Moi,  je 
pense que vous avez eu des éléments de réponse assez 
clairs à votre question. 
      C'est-à-dire,  vous avez demandé qu'est-ce qui se 
passait si le forage directionnel ne fonctionnait pas.  Est-ce qu'on 
a recours à une autre technique?  Quels sont les risques?  Et je 
pense que ces questions-là ont obtenu une réponse.  Peut-
être qu'elles ne vous satisfont pas.  Vous pourrez toujours,  
dans votre avis en deuxième partie, argumenter pour 
démontrer que ces réponses ne sont pas satisfaisantes,  
mais ces réponses sont quand même de mon point de vue 
claires. 
      Quels sont les éléments qui, selon vous, restent 
obscurs? 
M. DANIEL VANIER: 
      C'est que,  monsieur le président,  bon,  je vais me 
reprendre autrement.  Il y a certaines rivières ou ruisseaux qui 
vont être traversés par le gazoduc,  qui n'auront pas de 
forage directionnel. 
      Moi,  je veux savoir,  à ce moment-là,  c'est quoi 
les mesures d'atténuation quand on y va en tranchée ouverte 
dans un lit d'un cours d'eau.  C'est quoi ces mesures 
d'atténuation-là.  Qu'est-ce qu'on prévoit à ce 
moment-là?  Et c'est une réponse simple que je veux avoir 
là. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors c'est une question claire.  Je pense que vous allez avoir 
une réponse claire aussi.  Donc les cours d'eau qui ne seront 
pas traversés par la technique du forage directionnel,  quelles 
sont les précautions qui seront prises dans ce cas-là.  
C'est bien ça? 
M. DANIEL VANIER: 
      En plein ça,  monsieur le président. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Trudelle. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Alors monsieur Delisle va répondre à cette question. 
M. URGEL DELISLE: 
      Monsieur le président,  mise à part la technique du 
forage directionnel,  il y a également,  à titre d'exemple,  
l'utilisation de traversée à sec.  Alors dans certains 
cours d'eau,  dépendant... 
LE PRÉSIDENT: 
      Excusez-moi,  monsieur Delisle.  Est-ce que vous pourriez nous 
illustrer la technique sur l'écran?  Est-ce qu'il serait 
possible? 
M. URGEL DELISLE: 
      Oui,  je le crois,  monsieur le président,  si vous me 
donnez quelques secondes. Ce que vous voyez à l'écran,  
c'est un cours d'eau typique.  Comme vous voyez,  c'est un croquis.  
Alors dépendant des caractéristiques du cours d'eau,  de la 
faune qu'on y retrouve,  on peut choisir une méthode de 
traversée qu'on dit traversée à sec d'un cours d'eau. 
      Alors ce qu'on va faire,  on va construire ou on va implanter 
un barrage,  par exemple,  de sacs de sable dans le cours d'eau de 
part et d'autre d'une partie ou de la totalité de l'emprise,  et 
on va implanter une buse qui va dépasser évidemment les 
deux (2) barrages en question.  
      Et nous allons prendre une pompe pour extirper l'eau que l'on 
trouverait entre les deux (2) barrages de sacs de sable,  ce qui va 
nous permettre d'assécher le milieu,  ce qui va nous permettre 
par la suite d'implanter un passage temporaire pour la machinerie et 
évidemment d'excaver la tranchée afin de glisser le gazoduc 
sous la buse ou sous la conduite de dérivation temporaire tel 
qu'illustré sur le croquis. 
      Alors c'est ce qui nous permet de traverser à sec.  Le 
débit de l'eau va être maintenu.  Il pourrait y avoir 
également la possibilité pour la faune,  si vous voulez,  
de cheminer à l'intérieur de la buse en question comme ça 
se passe sur les fossés,  sur les ponceaux qu'on retrouve dans 
de tels cours d'eau,  parce qu'il y en a quand même à 
l'état - je ne dirais pas naturel - mais il y a quand même 
plusieurs ponceaux sur des cours d'eau. 
      Il y a aussi une autre technique où, toujours avec les 
barrages en question,  on pourrait,  si le débit est minime,  
installer un système de pompe pour assurer le passage de l'eau 
de part et d'autre des barrages implantés temporairement dans le 
lit du cours d'eau. 
      Il y a également des fenêtres de construction.  Alors 
ce qu'on entend par fenêtres de construction,  à titre 
d'exemple,  dans nos discussions avec la Direction régionale de 
l'Estrie,  les représentants du MEF nous ont signalé qu'il 
y avait présence de salmonidés dans ce secteur et ils nous 
ont donné une fenêtre idéale de construction qui 
créerait le moins d'impact possible face aux salmonidés. 
LE PRÉSIDENT: 
      Qu'est-ce que vous entendez par "fenêtre" au juste?  C'est 
une fenêtre dans le temps? 
M. URGEL DELISLE: 
      Oui.  C'est une fenêtre dans le temps.  Alors de 
mémoire,  on nous a demandé de faire nos travaux,  je 
pense,  avant le 15 septembre - monsieur Alain pourra me corriger -
 mais disons dans cette période-là,  on pourrait le faire 
pendant les mois de juillet et août. 
      Alors dans un autre secteur,  bien ça va être pour 
d'autres raisons.  Dans la région, c'est-à-dire dans le 
secteur Montérégie,  nous avons plusieurs cours d'eau 
municipaux dans lesquels on retrouve des poissons appâts ou, si 
vous voulez,  des ménés, et les contraintes ou si vous 
voulez les préoccupations du MEF sont déplacées dans 
le temps, en termes de fenêtre encore une fois de construction. 
      Alors on tient compte de la faune qu'on retrouve dans ces cours 
d'eau pour planifier notre construction.  ça s'applique 
même sur le territoire de l'Œle de Montréal ici où la 
Société de biologie de Montréal et la CUM et même 
la Société des Amis du parc nous a demandé s'il 
était possible de prévoir la construction à 
proximité des marais dans lesquels il y a une faune importante 
dans le parc-nature,  s'il y avait possibilité de faire la 
construction après quelque chose comme le 25 juillet. 
      Et nous avons confirmé qu'effectivement ça serait possible 
de le faire et que ce serait intégré à notre plan de 
construction. 
      È présent,  bien,  il y a d'autres cours d'eau,  
d'autres plans d'eau qui ont des caractéristiques 
particulières dont on tient compte par des mesures 
particulières.  Et c'est toujours établi en collaboration 
puis après discussion avec les directions régionales du MEF 
et autres intervenants dans le dossier. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Alors,  monsieur Vanier,  si vous avez des questions 
précises,  vous pouvez vous approcher de l'écran? 
M. DANIEL VANIER: 
      Je vois assez bien avec mes lunettes. 
LE PRÉSIDENT: 
      Non,  mais pour le bénéfice de la salle,  pour 
signaler vos... 
M. DANIEL VANIER: 
      O.K.  Bien,  j'ai deux (2),  trois (3) petites questions 
rapides,  des petites sous-questions.  Premièrement,  le croquis 
est-il dans l'étude d'impact,  ce croquis-là? 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Delisle. 
M. URGEL DELISLE: 
      Je ne pense pas,  monsieur le président,  qu'il soit 
là. 
LE PRÉSIDENT: 
      Mais cet acétate sera déposé,  s'il ne l'est pas 
déjà.  Donc il sera disponible comme document à 
consulter. 
M. DANIEL VANIER: 
      Donc moi,  j'aimerais connaŒtre un peu,  monsieur le 
président,  le diamètre de la buse.  Habituellement,  on 
parle d'un ponceau.  C'est quel diamètre habituellement vous 
utilisez? 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors,  monsieur Delisle,  j'imagine que ça dépend du 
cours d'eau. 
M. URGEL DELISLE: 
      Exactement,  monsieur le président.  Vous savez,  la 
plupart des cours d'eau qu'on traverse,  la très grande 
majorité sont des cours d'eau municipaux pour lesquels il existe 
une certaine forme de réglementation,  sinon une 
réglementation pour l'ensemble du cours d'eau.  Et les 
producteurs ou les propriétaires,  lorsqu'ils implantent un 
ponceau,  doivent composer,  si vous voulez,  ou tenir compte de 
cette réglementation. 
      Alors lorsque l'on prévoit les traverser,  on va 
recueillir cette information auprès de toutes les 
municipalités,  d'abord pour s'assurer qu'on installe le 
pipeline à un point cinq (1.5) mètre sous le fond 
réglementé des cours d'eau et puis en même temps,  on 
a cette information-là sur le débit qui résulte 
normalement d'étude hydrauliques qui ont été faites 
par les autorités municipales,  et cette information est 
transmise aux ingénieurs et à l'entrepreneur qui va 
dimensionner la buse en question. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Monsieur Cloutier. 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      Au chapitre 9 du rapport,  tous les tableaux,  il y a mention: 
"Mesures générales de mitigation applicables à 
différentes situations".  ça a été mentionné 
ici que ce croquis ne faisait pas partie intégrante du rapport 
d'évaluation. 
      Est-ce qu'il y a d'autres informations,  et spécifiquement 
aux mesures de mitigation spécifiques à des situations,  
que vous avez et qui n'ont pas été déposées? 
M. URGEL DELISLE: 
      Monsieur le commissaire,  il y a quelques minutes,  je vous ai 
dit que je ne croyais pas que ça apparaissait dans nos documents et 
j'ai fait erreur.  Il y a sensiblement la même chose qui 
apparaŒt à l'écran dans le volume 2 qui est intitulé: 
"Documents annexes" à l'annexe A-6. 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      J'ai vu qu'il y avait certains éléments qu'on 
retrouvait dans ce document,  mais je crois que ça peut être 
incomplet aussi. 
M. URGEL DELISLE: 
      C'est fort possible,  monsieur le commissaire,  qu'il y ait des 
renseignements qui puissent être,  comment je dirais,  
complétés ou précisés.  È titre d'exemple,  
si vous prenez le croquis dont je viens de parler dans le document de 
l'annexe 2,  il n'est peut-être pas aussi limpide ou aussi clair 
que celui qu'on a là. 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      Oui,  c'est juste.  Mais il y avait aussi d'autres situations 
au niveau des habitats fauniques,  ainsi de suite, où est-ce 
qu'il y a au niveau de la localisation du corridor,  il y a des 
habitats qui vont être affectés.  Et les mesures de 
mitigation demeurent encore très générales dans la 
description de votre document.  
      Il se peut que vous ayez d'autres mesures de mitigation 
spécifiques à certains types de composantes ou 
d'écosystèmes.  ça serait intéressant,  si vous 
avez des mesures spécifiques,  de nous les présenter sous 
forme de rapport,  si c'est possible, monsieur le président? 
M. URGEL DELISLE: 
      Monsieur le commissaire,  j'aurais envie de vous dire,  ce 
n'est pas juste "il se peut",  c'est que dans certains cas on va le 
faire. 
      Vous vous rappellerez plus tôt cette semaine que l'on a 
précisé qu'il y avait des inventaires sur les espèces 
à statut précaire qui étaient en cours et puis il est 
évident dans ce cas-là que si les inventaires se 
matérialisent,  c'est-à-dire que si on trouve des 
éléments qui sont théoriquement là,  si on les 
trouve en pratique,  on va proposer des mesures de mitigation ou,  
à la limite,  on pourrait proposer des modifications de 
tracé pour en tenir compte. 
      Et puis,  vous savez,  ce qu'on a trouvé,  par exemple,  
à Lachenaie,  on en a parlé il y a quelques minutes,  bien 
c'est peut-être un impact positif du projet.  Parce que si on 
n'avait pas eu l'idée de passer à cet endroit,  il n'y 
aurait pas eu de sondage archéologique.  Alors c'est bien 
évident qu'on ne fait pas un gazoduc pour faire des fouilles 
archéologiques,  mais c'est une conséquence qui peut 
être intéressante et instructive pour la communauté 
comme telle. 
      On sait une chose à Lachenaie, c'est que le fort Lachenaie 
n'est pas à cet endroit-là.  On est déjà plus 
avancé qu'on était. 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      On vous remercie. 
M. URGEL DELISLE: 
      È présent,  comme je l'ai dit précédemment,  
on va compléter l'information au niveau des rivières,  au 
niveau des cours d'eau,  au niveau des boisés et puis il y a une 
équipe actuellement de biologistes spécialisés dans le 
domaine qui est en train de faire ces travaux.  
      Et on a déposé le programme d'inventaire auprès 
d'Environnement Canada et du MEF,  qui a été approuvé 
par ces gens-là et nos spécialistes sont sur le terrain 
avec instructions aussi de bien demander les autorisations requises 
auprès des propriétaires, comme on l'a souligné 
précédemment. 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      Très bien.  J'aimerais juste conclure à l'effet que 
des mesures de mitigation détaillées vont être 
présentées à des moments opportuns,  lorsque vous 
aurez des données additionnelles. 
M. URGEL DELISLE: 
      Effectivement,  monsieur le commissaire. 
M. CHARLES CLOUTIER,  commissaire: 
      Merci. 
LE PRÉSIDENT: 
      J'aimerais bien,  monsieur Delisle,  que vous veniez passer une 
canalisation dans la Ville de Québec où on cherche le 
tombeau de Champlain depuis trois cents (300) ans. 
      Monsieur Vanier,  donc,  sur le dimensionnement de la buse,  
vous avez eu votre réponse.  Est-ce que vous avez d'autres 
questions? 
M. DANIEL VANIER: 
      Oui,  j'aurais deux (2) dernières petites questions.  Une 
question,  c'est quand va arriver le moment de pomper l'eau quand on 
va mettre les sacs de sable,  on va pomper l'eau,  on va probablement 
la rejeter dans le cours d'eau.  La remise en suspension des 
sédiments,  c'est un des points que monsieur Marquis soulevait 
dans sa lettre,  le problème que ça peut colmater des 
frayères en aval.  
      È ce moment-là,  c'est quoi les mesures que 
prévoit le promoteur pour empêcher ce colmatage-là? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Alors,  monsieur Delisle. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Delisle. 
M. URGEL DELISLE: 
      Monsieur le président,  il y a des mesures 
spécifiques tels,  par exemple,  des diffuseurs pour absorber 
l'énergie à la sortie de la pompe.  Il y a l'installation 
de barrière antisédiments tel que géotextile.  Il y a 
aussi la possibilité de pomper l'eau qu'on va retrouver entre 
les deux (2) barrages dans un milieu temporairement à 
l'extérieur du cours d'eau pour permettre de sédimenter,  
si jamais il y avait présence de sédiments. 
      Alors c'est autant de mesures que,  encore une fois,  on s'est 
engagé à déposer auprès des directions 
régionales en fonction des cours d'eau que l'on entend 
traverser. 
      Et je vous donnerai,  par exemple,  un exemple bien pratique.  
Avec la Direction régionale de la Montérégie,  nous 
avons une fourniture de renseignements très spécifiques 
à leur endroit,  parce que vous savez que la majorité des 
cours d'eau agricoles qu'on retrouve dans ce secteur-là sont sur 
fond argileux et la question qu'on nous pose,  il y a 
énormément de possibilités qu'on retrouve des 
sédiments dans ces cours d'eau-là. D'ailleurs,  on en 
retrouve à chaque pluie abondante qu'on a dans le milieu. 
      Alors on a convenu avec la Direction régionale qu'il y 
aurait un profil qui serait préparé pour chaque cours 
d'eau,  qu'il y aurait des photographies qui seraient transmises pour 
illustrer le type de végétation qu'on retrouve dans ces 
cours d'eau et qu'une fenêtre de construction serait 
élaborée avec la Direction régionale.  Bref,  que 
l'ensemble du portrait des cours d'eau serait déposé avant 
l'obtention éventuelle du certificat nous permettant la 
réalisation des travaux. 
      Et encore une fois,  ce qui nous a empêchés de le 
faire à date,  c'était la période hivernale qui n'est 
pas la période idéale pour prendre lesdites photos et 
procéder aux relevés. 
      Et si on n'a pas procédé encore à ce stade-ci 
des travaux,  bien,  c'est que la végétation n'est pas 
encore représentative de ce qu'on retrouve en période de 
construction et c'est la raison pour laquelle on retarde ça. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Alors,  monsieur Vanier,  votre dernière question. 
M. DANIEL VANIER: 
      Oui,  ma dernière question,  je voudrais savoir 
auprès du ministère de l'Environnement et de la Faune quels 
sont leurs moyens d'intervention.  Quand il va arriver ces mesures 
d'atténuation-là à faire,  est-ce que le 
Ministère prévoit envoyer des inspecteurs?  Comment qu'ils 
procèdent à ce moment-là?  C'est quoi leur 
procédure pour vérifier si les mesures sont-elles faites 
qu'est-ce que le promoteur se sera engagé par écrit à 
faire? 
      Et il y a une autre question aussi.  C'est dans les cours d'eau 
navigables,  c'est de juridiction fédérale.  È ce 
moment-là,  les autorités fédérales vont avoir 
leur mot à dire aussi.  Et là,  ce soir,  je ne vois 
personne du gouvernement fédéral.  J'aimerais savoir eux 
autres aussi comment qu'ils vont procéder.  
      Est-ce qu'il va y avoir une concertation entre le gouvernement 
du Québec et le gouvernement fédéral dans les cas des 
tronçons de cours d'eau navigables,  parce que c'est de juridiction 
fédérale.  È ce moment-là,  pour l'eau,  le lit 
du cours d'eau,  c'est provincial.  Je sais que c'est un imbroglio 
juridique dû à notre constitution,  mais c'est quand 
même un point important.  
      Surtout que dans l'optique que tout d'un coup - et ça,  je ne 
le souhaite pas aucunement - que le forage directionnel ne puisse se 
réaliser sous le fleuve Saint-Laurent, je crois que le 
gouvernement fédéral va être très pointilleux et 
chatouilleux là-dessus. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors,  d'abord,  monsieur Alain,  s'il vous plaŒt,  concernant 
les mesures de contrôle et de surveillance. 
M. JACQUES ALAIN: 
      Pendant la période de construction,  il y a 
évidemment la phase "surveillance et contrôle".  La 
surveillance est assurée par le promoteur lors de la 
construction et pendant cette phase-là,  le Ministère,  les 
directions régionales - dans ce cas-ci,  il y a quatre (4) 
directions régionales d'impliquées - vont procéder 
à un contrôle,  c'est-à-dire vérifier si les 
travaux se réalisent tel que prévu aux plans et devis,  et 
si toutes les mesures d'atténuation prévues dans les plans 
et devis sont mises en place. 
      L'inspecteur de la Direction régionale a mandat,  à 
ce moment-là,  d'arrêter les travaux ou de mettre en 
demeure le promoteur si on ne réalise pas les travaux comme 
prévu. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  Est-ce qu'il y a d'autres ministères ou organismes 
qui vont effectuer des contrôles et des opérations de 
surveillance?  La Ville de Montréal,  la Communauté urbaine 
de Montréal?  Vous n'avez pas de mesures particulières. 
M. SYLVAIN DUCAS: 
      Si vous permettez,  pour l'instant, il n'y a pas de mesures 
particulières prévues puisque le tracé définitif 
n'est pas retenu.  Dans le cas du passage du gazoduc dans le secteur 
de l'ancien site d'enfouissement sanitaire,  il y aura forcément 
surveillance des travaux par les services appropriés pour 
s'assurer que les travaux sont faits selon les normes et les plans et 
devis.  De même que le passage sous la rue Sherbrooke où il 
y avait des canalisations,  le Service des travaux publics verra 
à vérifier les plans et devis et à les surveiller.  Ce 
sont les mesures de contrôle normales. 
LE PRÉSIDENT: 
      Très bien.  Merci.  
      Alors maintenant,  je demanderais à monsieur Trudelle de 
répéter l'information concernant Pêches et Océans 
Canada,  la Garde Côtière,  la juridiction concernant les 
rivières navigables et flottables. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Alors monsieur Delisle va répondre à la question. 
M. URGEL DELISLE: 
      Monsieur le président,  dans ce projet de gazoduc comme 
dans tous les autres, ce que nous faisons,  c'est que nous dressons 
la liste de tous les plans d'eau,  de tous les cours d'eau que l'on 
traverse et nous soumettons cette liste maintenant à Pêches 
et Océans Canada qui regroupe,  comme vous le savez,  depuis 
quelques mois,  l'ancienne Direction Garde Côtière Canada.  
Et ces gens déterminent quels sont les plans d'eau qui sont 
navigables sur un plan commercial et navigables sur un plan 
récréatif. 
      Et lorsqu'un cours d'eau a un caractère de 
navigabilité,  nous devons fournir des plans de traversée 
très détaillés tel que le profil du cours d'eau,  le 
profil de la canalisation sous le lit du cours d'eau,  les 
renseignements sur les propriétés riveraines. 
      Alors nous sommes à préparer ces documents et 
éventuellement les transmettre à Garde Côtière 
Canada pour obtenir les autorisations requises en vertu de la loi 
fédérale qui s'applique. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  Merci,  monsieur Vanier.  
      
      Monsieur Alvarez.  Bonsoir,  monsieur Alvarez! 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Bonsoir monsieur le commissaire,  le promoteur.  J'ai beaucoup 
de questions,  je n'ai droit qu'à trois (3),  mais il y a 
beaucoup de sous-questions. 
      On a parlé ici de la valeur des terrains surtout en milieu 
résidentiel.  Hier,  monsieur Poisson nous a donné un 
aperçu.  Moi,  il y a une chose que j'ai lue ici dans la loi de 
l'Office national de l'énergie,  c'est que l'emprise en 
réalité en milieu résidentiel,  ce n'est pas de vingt-
trois (23) mètres mais de cinquante-trois (53) mètres si on 
tient compte que l'Office interdit totalement toute construction dans 
un périmètre de trente (30) mètres autour de l'emprise 
de gaz.  Et ça,  c'est pour la sécurité. 
      Alors je pose la question,  monsieur le président,  
pourquoi on cache ces faits-là, surtout en milieu urbain comme 
à Montréal et qu'on ne parle pas absolument rien de la 
sécurité du périmètre minimal,  parce que c'est 
un périmètre minimal par rapport à qu'est-ce que hier 
on a entendu de cent (100) mètres autour de l'emprise de gaz 
comme un pipeline. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Trudelle. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      On a donné un élément de réponse tout 
à l'heure au sujet du trente (30) mètres et je vais 
demander à monsieur Saint-Laurent de poursuivre sa réponse 
là-dessus. 
M. BRUNO SAINT-LAURENT: 
      Comme on a expliqué tantôt,  effectivement,  il y a 
une loi de l'Office national de l'énergie,  qui stipule qu'une 
zone identifiée comme étant une zone de sécurité 
à l'extérieur de l'emprise,  dans le cas de Gazoduc TQM qui 
est de vingt-trois (23) mètres, il y a une zone de trente (30) 
mètres où les gens ou tout entrepreneur ou n'importe qui 
doit absolument demander la permission à la compagnie avant 
d'effectuer des travaux. 
      Maintenant,  dans cette zone-là,  on peut autoriser tous 
les travaux qui ne mettent pas en péril la sécurité du 
gazoduc.  Il y a un document - j'en ai peut-être pas quinze (15) 
copies ici,  je ne sais pas si on en a quinze (15) copies au bureau - 
qui est produit par l'Office national de l'énergie, qui explique 
en détail les modalités de ça.  Je peux essayer d'en avoir 
des copies pour le rendre disponible. 
      Mais le but de ce document-là est vraiment pour assurer la 
sécurité du gazoduc. Mais avec une permission,  on peut 
permettre la construction d'installation dans cette zone de trente 
(30) mètres.  C'est vraiment une zone de sécurité. 
LE PRÉSIDENT: 
      Mais,  monsieur Saint-Laurent,  est-ce que je comprends bien en 
disant que c'est vingt-trois (23) mètres d'emprise plus trente 
(30) mètres d'un côté et trente (30) mètres de 
l'autre côté?  Donc ça fait quatre-vingt-trois (83) 
mètres. 
M. BRUNO SAINT-LAURENT: 
      Oui,  la zone où les gens doivent effectivement demander 
une permission. 
LE PRÉSIDENT: 
      D'accord. 
M. BRUNO SAINT-LAURENT: 
      Oui. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors,  vous avez une réponse. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Monsieur le commissaire,  je m'excuse.  Il ne répond pas 
réellement.  Il dit que le promoteur peut autoriser.  Ce n'est 
pas le promoteur qui autorise,  monsieur le président. L'article 
58.33 et .31,  article 4 spécifie clairement qu'il peut faire 
détruire toute bâtisse dans le périmètre de 
trente (30) mètres et c'est l'Office national de l'énergie,  
ce n'est pas le promoteur.  Je m'en excuse. 
LE PRÉSIDENT: 
      On va sortir la loi de l'Office national de l'énergie.  
Voulez-vous attendre une seconde,  s'il vous plaŒt? 
M. BRUNO SAINT-LAURENT: 
      Peut-être juste à titre d'information,  il y a une 
partie de l'article qui dit que l'Office peut effectivement faire ça,  
mais qu'elle mandate aussi les compagnies et si la compagnie juge 
acceptable une installation,  elle peut l'accepter.  Donc elle 
mandate la compagnie pour gérer ce droit-là.  
      Mais l'Office peut quand même exiger si admettons la 
compagnie ne réussissait pas avec le particulier ou le 
responsable de faire enlever ça,  l'Office peut intervenir dans le 
dossier. 
LE PRÉSIDENT: 
      D'accord.  Donc il y a un pouvoir de délégation.  Si 
nécessaire,  monsieur Alvarez, on va demander un avis de 
l'Office national de l'énergie,  si vous n'êtes pas 
satisfait des explications. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      C'est parfait. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors l'explication qui est donnée,  c'est vraiment une 
zone de sécurité de trente (30) mètres de chaque 
côté. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      De chaque côté. 
LE PRÉSIDENT: 
      Il y a une autorisation dont le pouvoir est détenu par 
l'Office national de l'énergie, mais il y a une disposition de 
délégation de ce pouvoir à l'exploitant du gazoduc. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      ça,  c'est l'explication du promoteur.  Selon qu'est-ce 
que j'ai lu ici,  il n'y en a pas de délégation. 
LE PRÉSIDENT: 
      Très bien.  Alors formulez votre question,  nous allons la 
prendre en note et l'adresser à l'Office national de 
l'énergie. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      O.K.  Maintenant, tantôt  dans la première 
séance,  monsieur le président... 
LE PRÉSIDENT: 
      Est-ce que vous pourriez reprendre votre question? 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Oui,  je m'excuse.  Je vais développer ici que la 
durabilité d'une emprise,  on mentionnait que c'était 
à perpétuité,  mais ils n'ont pas mentionné aussi 
que selon la loi de l'Office national de l'énergie,  la 
même durabilité pouvait être réglée 
conformément à l'Office et à la livraison de licence 
de l'Office à vingt-cinq (25) ans.  ça,  ça peut être 
très bien réglé à ça.  Et ça,  ça n'a pas 
été mentionné par le promoteur. 

LE PRÉSIDENT: 
      Alors,  monsieur Trudelle,  est-ce que c'est juste comme 
information? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Il faudra qu'on fasse les vérifications,  monsieur le 
président,  sur ce point particulier-là.  On va vous 
revenir demain. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Monsieur le président,  c'est l'article 119.01 de l'Office 
national de l'énergie. 
LE PRÉSIDENT: 
      L'article 119,  vous disiez? 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      01. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Juste pour lire le texte,  il y a des sous-paragraphes,  donc 
l'article 119.01 dit ceci: 
      "Le gouverneur en conseil peut prendre des règlements 
d'application de la présente section notamment en ce qui 
concerne..." 
      et là,  le sous-paragraphe b: 
      "la durée de validité des licences maximales de 
vingt-cinq (25) ans à compter de la date à fixer dans 
celles-ci.  L'approbation nécessaire pour la délivrance des 
licences, les quantités exportables ou importables au titre de 
celles-ci et les conditions auxquelles elles peuvent être 
assujetties." 
      ça ne dit pas si c'est renouvelable ou pas. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Monsieur le président...  pardon? 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Peut-être que c'est renouvelable. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      C'est renouvelable,  oui. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Alors quelle était votre question? 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Je vais associer ma question à l'autre règlement 
aussi.  Le promoteur demande en même temps un droit de 
propriété superficiaire.  Or,  dans le nouveau Code civil,  
la propriété superficiaire,  ça se divise en le 
superficiaire et le tréfoncier.  La durabilité peut 
être établie entre les deux (2).  Moi,  je me trouve à 
être le tréfoncier; lui se trouve à être le 
superficiaire.  Selon les conseillers que vous avez,  ils doivent 
vous l'avoir dit.  Pardon, monsieur le président. 
      Moi,  ce que je veux dire là-dedans,  c'est que au lieu de 
demander comme à chaque fois ils ont demandé une servitude 
à perpétuité qui se trouve plein d'embûches et 
plein de frustrations pour le propriétaire de terrain,  la 
durabilité peut être établie en fonction d'avoir une 
révision juste et équitable pour ceux qui cèdent du 
terrain à des promoteurs,  que ce soit de gazoduc,  
électrique ou d'autres.  Il est temps que ça change cette façon 
de faire. 
      Et je trouve que là,  c'est une occasion en or que ça 
change et de rendre le dialogue à un niveau plus humain.  Il y a 
une servitude des deux (2) bords plus humaine aussi. 
      On a des fois des griefs qu'on présente à des 
compagnies,  ils n'ont pas d'écho parce que la durabilité 
de l'emprise,  c'est à perpétuité.  Alors je trouve 
que c'est une occasion en or que ces servitudes-là changent et 
deviennent des servitudes temporelles, à moins que le promoteur 
s'engage à ce moment-là à faire l'acquisition du 
terrain et à payer les taxes sur le frontage du chemin. 
      Et si je peux m'expliquer,  monsieur le président,  madame 
Lapalme,  hier,  elle est de Stukely-Sud et moi,  j'ai une 
propriété à Stukely-Sud.  Je suis sur le chemin juste 
en face de monsieur De Paoli qui a pris la parole hier. 
      On a une servitude de Hydro-Québec,  on a une servitude de 
Gaz Métropolitain. Mon terrain,  il a trois cents (300) pieds de 
frontage ou si on préfère quatre-vingt-onze mètres 
point quelque chose et je me trouve à ramasser deux (2) 
servitudes: une de dix-huit (18) mètres,  une autre de Hydro-
Québec de cent (100) mètres, que dans le frontage, en 
réalité,  j'ai la moitié seulement,  j'ai quinze (15) 
mètres,  et ensuite,  je me ramasse avec TQM. Il me reste en 
tout et partout quatre (4) mètres de frontage face à ce 
chemin-là. 
      Avec le droit de propriété superficiaire,  monsieur 
le président,  je me trouve à payer toutes les taxes sur le 
frontage,  toutes les améliorations à venir,  qui vont 
venir. S'il y a de l'asphalte à produire,  c'est moi qui va le 
payer.  Lui,  il paye les taxes sur le tuyau,  mais moi,  je paye 
toutes les taxes sur le frontage.  
      Je subventionne déjà Gaz Métropolitain par la 
réfection du chemin. Je subventionne Hydro-Québec.  Je ne 
vais pas continuer à subventionner non plus TQM. Vous 
comprendrez que ce n'est pas dans mes moyens de subventionner des 
compagnies à profit,  et c'est là que j'ai la frustration 
et c'est là que l'affaire de vingt-cinq (25) ans rentre en jeu. 
LE PRÉSIDENT: 
      Vous avez des éléments certainement intéressants 
qui devraient faire l'objet de votre mémoire,  puisque vous 
émettez des opinions,  ces opinions que je vous ai laissé 
exprimer puisqu'elles permettaient d'éclairer vos questions. 
      Maintenant,  j'apprécierais que la question précise 
que vous voulez qu'on adresse à l'Office national de 
l'énergie,  si vous voulez nous la mettre par écrit,  ça 
nous aiderait. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Je vais vous la mettre par écrit et je vais vous la donner 
demain à Granby.  C'est demain Granby? 
LE PRÉSIDENT: 
      Oui. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Je vais descendre à Granby,  je vais vous la remettre 
après l'avoir bien formulée, bien écrite. 
LE PRÉSIDENT: 
      Très bien. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Pour que ce soit correct. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Paré. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      J'aimerais demander au promoteur ou aux exploitants ce qui 
arrive si,  par exemple pour différentes raisons,  un gazoduc 
est désaffecté et ne sert plus,  qu'est-ce qui arrive 
à l'équipement,  qu'est-ce qui arrive au lieu? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Alors c'est peut-être une question d'ordre un peu plus 
légal.  On va faire mention à nos aviseurs,  à nos 
conseillers juridiques de bien interpréter la loi de l'Office et 
si vous avez aussi d'autres questions d'ordre légal,  en fait,  
on n'a pas nos conseillers ici,  mais on va les prendre en note et on 
va essayer d'y répondre le plus tôt possible. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Et si on oublie l'aspect légal pour un instant,  monsieur 
Trudelle,  est-ce qu'il est arrivé dans le passé que l'une 
ou l'autre des compagnies ait abandonné l'exploitation d'une 
ligne et,  à ce moment-là,  est-ce qu'il y a des mesures 
d'ordre technique ou foncier,  enfin soit d'enlèvement des 
tuyaux ou de remise en état qui ont pu avoir lieu? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Il y a différents volets,  je ne crois pas qu'on puisse 
répondre adéquatement à la question.  È notre 
connaissance,  il peut y avoir un abandon de conduite,  où est-
ce que la compagnie conserve la conduite et la servitude,  et cette 
conduite-là va être temporairement mise hors service de 
façon sécuritaire,  soit en injectant de l'azote,  en gardant 
une certaine pression de gaz avec des jauges pour s'assurer qu'il n'y 
a pas de fuite,  qu'il n'y a pas de perte de pression. 
      Alors au niveau technique,  ce qu'on peut vous répondre ce 
soir,  c'est qu'effectivement,  s'il y a un abandon,  il y a des 
mesures qui nous assurent qu'elle est maintenue dans le temps de 
façon sécuritaire,  pour une éventuelle remise en service. 
C'est d'ailleurs ce que la compagnie Montreal Pipeline a fait - et 
Portland Pipeline - avec ses conduites entre Montréal et 
Portland. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Est-ce qu'on doit comprendre donc qu'en règle 
générale,  ça serait la ligne de conduite adoptée,  
c'est-à-dire qui consiste à conserver l'équipement,  
à le mettre dans les boules à mite,  mais en le conservant 
en quelque sorte en état de marche dans l'hypothèse d'une 
éventuelle réutilisation? 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Je crois,  en me référant à quelques exemples 
qui me viennent en mémoire, comme les Pipelines Montréal,  
la compagnie IPL qui a temporairement pour quelques années 
abandonné leurs conduites mais de façon sécuritaire et qui,  
après quelques années,  les remet en service. 
      Alors on m'informe que monsieur Delisle aurait un 
complément de réponse, monsieur le commissaire. 
LE PRÉSIDENT: 
      Monsieur Delisle. 
M. URGEL DELISLE: 
      Monsieur le commissaire,  dans l'étude d'impact à la 
page 10.4,  c'est-à-dire chapitre 10,  page 4,  article 10.4,  
l'article traite de la mise hors service de la canalisation.  Alors 
on écrit dans ça: 
      "Dans l'éventualité où le gazoduc vers PNGTS - 
dans ce cas-là précis,  mais je pense qu'on pourrait 
l'appliquer à d'autres cas - dans l'éventualité 
où le gazoduc vers PNGTS devait être mis hors service,  la 
procédure décrite dans la norme CAM Z 66-96 s'appliquerait 
soit,  entre autres: laisser la canalisation remplie d'un agent 
approuvé, par exemple de l'azote, et,  au besoin,  la doter d'un 
dispositif d'échappement - c'est ce que monsieur Trudelle vient 
de mentionner - isoler la canalisation au moyen de capuchons 
soudés ou de brides pleines; maintenir des dossiers 
appropriés sur les canalisations hors service et maintenir une 
protection contre la corrosion." 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      D'accord.  Merci. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Monsieur Alvarez,  est-ce que vous avez d'autres questions? 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Oui.  J'aimerais avoir un développement sur la question 
hier de la valeur des terrains,  quand elle établit les prix,  
la compagnie,  monsieur le président,  ils tiennent compte de la 
valeur des terrains environnants.  Or,  les terrains environnants,  
le mien, dans le même lotissement si on peut parler,  ils ne 
sont pas développés,  ils sont boisés. Il n'y a eu 
aucune amélioration.  ça serait comparer une maison 
résidentielle avec Place Ville-Marie à peu près,  je 
m'excuse de l'expression,  mais je pense que ça illustre. 
      J'aimerais bien qu'au moment venu de faire l'évaluation de 
mon terrain,  ils tiennent compte non pas seulement des emprises - et 
qui ont une perte,  hier l'a mentionné monsieur Poisson de 50 % 
- mais aussi des améliorations apportées à ce terrain-
là et non pas au terrain du voisin. 
      J'aimerais avoir des éclaircissements de la part de la 
compagnie.  Est-ce qu'ils vont tenir compte de ces 
améliorations-là quand va venir le moment de prendre 
possession du terrain pour donner les indemnités. 
LE PRÉSIDENT: 
      Je vais demander à monsieur Trudelle de répondre,  
mais je vous rappelle qu'il a été signalé hier que 
vous pouvez,  comme propriétaire foncier,  avoir recours à 
une contre-expertise et engager les services professionnels d'un 
évaluateur... 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      D'accord. 
LE PRÉSIDENT: 
      ...  aux frais du promoteur du projet. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Oui,  monsieur le président.  Je suis au courant de ça et 
j'ai eu une mauvaise expérience.  Je pense que le promoteur est 
au courant,  quelques éléments du promoteur sont au courant 
de ce fait-là.  J'avais engagé une firme d'évaluateurs 
et l'évaluateur,  il avait communiqué avec la compagnie,  
il voulait avoir l'évaluation de la compagnie.  Là, j'ai 
dit: "Non,  je regrette,  je ne vous ai pas mandaté pour 
négocier à ma place." Il a fallu que j'intervienne de cette 
façon-là,  monsieur le président. 
LE PRÉSIDENT: 
      Je suis sûr que tous les évaluateurs n'ont pas ce 
code d'éthique... 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Non,  non,  tous les évaluateurs ne sont pas pareils,  je 
vous l'accorde. 
LE PRÉSIDENT: 
      Oui. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Je suis bien conscient de ce fait-là.  Maintenant,  je 
suis conscient que j'ai le droit à un avis juridique.  Je suis 
conscient que j'ai le droit à un évaluateur.  Mais je 
trouve que dans l'approche de la compagnie,  dans leur prospectus,  
quand il s'agit,  par exemple, de l'intention d'acquisition,  il y 
aurait de la place pour de l'amélioration.  Dans le sens de leur 
dernier paragraphe,  dans leur intention d'acquisition,  lorsque la 
compagnie nous mentionne que quand on s'engage à signer cet avis 
d'acquisition,  ça ne nous engage pas à affecter des avis 
subséquents.  Ce n'est pas vrai. 
      Selon la loi 87 de l'Office national de l'énergie,  du 
moment que vous avez pris connaissance des intentions d'acquisition 
de la compagnie,  vous êtes engagé dans le processus 
d'acquisition et vous ne pouvez pas refuser de dialoguer à moins 
d'aller en arbitrage et enchaŒner dans une procédure juridique 
dans laquelle eux peuvent se soustraire en signant ce document-
là,  eux peuvent se soustraire à vous donner des 
indemnités.  Parce que vous avez signé comme quoi ça ne 
vous engage pas et ça n'engage pas la compagnie.  
      Et ce n'est pas vrai.  L'Office national de l'énergie,  
article 87,  ils mentionnent bien clairement dans le dernier 
paragraphe que ça les engage à donner des indemnités si 
jamais le trajet est changé ou si pour une circonstance 
quelconque,  ils changent d'avis. Alors,  en signant ce paragraphe,  
moi,  je les décharge de toute responsabilité.  
      Et je trouve que l'approche de la compagnie,  lorsqu'il parlait 
tantôt,  monsieur Delisle,  des analyses de sols,  la 
différence entre le maïs et les fraises,  par exemple, est-
ce qu'ils n'ont pas fait la même analyse juridique de me faire 
signer - parce que je n'ai jamais étudié la loi - me faire 
signer un papier dans lequel ils savent foncièrement très 
bien par des avis juridiques que ça les engage,  eux,  à avoir 
le beau jeu et à moi,  à avoir le citron. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors si je comprends bien... 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Déjà,  l'approche est biaisée.  Il devrait y 
avoir un organisme,  monsieur le président,  qui les oblige,  
eux,  à présenter un papier propre,  un papier dans lequel 
il n'y a pas de sinuosité de loi,  il n'y a pas de contournement 
de la loi.  
      L'article 87 est clair et précis.  Il dit qu'est-ce que ce 
sont les règles qui doivent s'établir,  pour eux comme pour 
moi.  Alors qu'ils les respectent.  C'est tout ce qu'on leur demande,  
c'est qu'ils respectent les règles et qu'ils respectent les 
clients avec lesquels ils vont faire affaires.  
      Parce que quand ils viennent pour exproprier,  il me semble 
qu'on est des clients. On ne les a pas appelés de toute façon. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors j'imagine que c'est un commentaire que vous allez faire 
valoir dans votre opinion également.  J'aimerais maintenant 
demander à monsieur Trudelle de répondre à la question 
concernant la comparaison avec des terrains avoisinants. 
M. JEAN TRUDELLE: 
      Alors je vais demander à monsieur Poisson de venir 
répondre à cette question, monsieur le président. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  Monsieur Poisson. 
M. ANDRÉ POISSON: 
      Monsieur le président,  quand on fait une analyse de 
valeur de terrain,  dans un cas comme mentionné par 
l'intervenant,  il s'agit,  disons,  ce n'est pas une terre 
boisée, c'est un terrain d'environ cinquante-cinq mille (55 000) 
mètres,  avec un frontage sur une route et la partie 
arrière étant beaucoup plus grande que la partie en front. 
      Notre analyse va tenir compte de transactions qui peuvent se 
comparer au sujet. On ne comparera pas avec des terrains boisés 
de vingt-cinq (25) hectares ou dix (10) hectares.  Nous allons tenter 
de tenir compte,  après une inspection,  des améliorations 
qui ont été faites par l'intervenant sur son terrain.  
      Comme exemple,  je pourrais mentionner si l'intervenant a fait 
de l'entretien d'arbres et qu'il faut couper ces arbres qui sont 
situés dans l'emprise,  ils ne seront pas compensés comme 
des arbres de forêt,  mais ils seront compensés comme des 
arbres d'ornement.  S'il y a du gazon dans l'emprise,  un patio ou 
d'autre chose,  toutes améliorations faites de main d'homme sont 
compensées lors de la rencontre avec le propriétaire. 
      Alors on essaie de comparer des terrains qui se comparent.  Des 
fois,  peut-être s'éloigner disons du secteur visé par 
l'emprise s'il n'y a pas de comparable immédiat, mais on ne le 
comparera pas avec des terres en vrac de grande superficie. 
LE PRÉSIDENT: 
      Donc, vous sélectionnez dans une région plus large 
des comparatifs équitables, si je comprends bien. 
M. ANDRÉ POISSON: 
      Monsieur le président,  dans le secteur,  il y a certaines 
transactions d'emplacement de huit ou dix mille (8-10 000) 
mètres.  Alors nous allons tenter peut-être avec ces 
transactions de trouver un taux unitaire pour compenser 
l'intervenant. 
LE PRÉSIDENT: 
      Dites-moi donc, au plan de la méthode d'évaluation,  
dans l'analyse de la valeur d'un terrain,  est-ce qu'il y a d'autres 
méthodes que la méthode comparative à laquelle vous 
faites référence? 

M. ANDRÉ POISSON: 
      Disons, il y a d'autres méthodes que nous n'utilisons 
à peu près pas.  Il y a la méthode qu'on appelle la 
méthode résiduelle.  ça pourrait s'employer disons 
dans un cas où on a des transactions avec des bâtiments.  
C'est-à-dire que vous tombez dans un secteur où il n'y a 
aucune transaction de terrain vacant.  Ce qui peut arriver dans un 
secteur disons du centre-ville de Montréal,  de Québec,  ou 
d'une grande ville. 
      Alors dans ce cas,  l'évaluateur va tenter en partant de 
la transaction d'enlever au montant de la transaction la valeur 
contributive du bâtiment et des améliorations.  C'est une 
méthode très dangereuse,  à moins que le bâtiment 
soit très neuf et qu'il ne soit pas affecté d'aucune 
désuétude d'ordre économique ou fonctionnelle ou 
physique.  
      Alors c'est une méthode disons qui existe dans les 
techniques d'évaluation de terrain,  mais qu'on essaie 
d'éviter dans la plupart des cas parce qu'il y a trop 
d'impondérables,  surtout au point de vue dépréciation 
applicable aux améliorations. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Monsieur Alvarez,  puisque monsieur Poisson est au micro,  est-
ce que vous avez d'autres sous-questions sur ce thème? 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Vu l'espace résiduel de frontage qu'il me reste,  la 
comparaison,  ça veut dire eux vont avoir un gazoduc,  moi,  je vais 
avoir un compte de taxes.  Finalement,  pour moi, le frontage...  
C'est un chemin récent,  comme je vous expliquais,  monsieur le 
président, j'ai deux (2) emprises pour lesquelles je paye 
déjà les taxes sur le chemin.  C'est une taxe,  ça a 
été payé intégralement par moi et mon 
épouse.  
      Moi,  tout ce que je désire,  c'est qu'il prenne 
possession,  non pas de la propriété superficiaire,  qu'il 
prenne possession comme un propriétaire et qu'il assume la 
responsabilité de propriétaire.  Parce que sinon,  avec les 
années,  jusqu'ici,  je suis déficitaire avec ce terrain-
là par rapport aux emprises.  
      Si je garde la propriété comme telle,  je vais 
être déficitaire encore.  Dans cinq (5) ans ou dans dix 
(10) ans,  je vais être encore déficitaire.  Là,  je 
suis déficitaire par rapport à des indemnités que Gaz 
Métropolitain m'avait données.  Et largement,  ça veut 
dire.  C'est pas à peu près un peu.  C'est largement.  
C'est plus que le double des indemnités.  
      Donc dans dix (10) ans,  rien ne me dit que si on a des 
améliorations dans le chemin,  les indemnités 
qu'aujourd'hui ils vont me donner,  ils vont me les manger,  la 
Ville,  et je vais faire encore,  je n'aurai pas de terrain,  je n'ai 
pas le droit de faire qu'est-ce que je veux dans mon terrain,  
d'aucune façon que ce soit parce que c'est plein de servitudes.  
Pourquoi je vais garder un terrain comme ça?  C'est eux qui ont 
besoin du terrain.  Qu'ils le prennent.  Mais qu'ils m'indemnisent en 
fonction de ça. 
LE PRÉSIDENT: 
      Avez-vous des commentaires là-dessus,  monsieur Poisson? 
M. ANDRÉ POISSON: 
      Monsieur le président,  je pourrais ajouter que dans un 
cas particulier comme celui soulevé par l'intervenant,  il est 
évident que la compensation va être plus forte que dans un 
cas où vraiment c'est en milieu rural,  où il n'y a aucune 
possibilité,  disons à vue d'homme,  de développement.  
Alors la compensation peut aller même des fois à 100 et 125 
% de la valeur normale du terrain. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci.  
      Monsieur Paré. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Est-ce qu'il arrive que vous acquériez les 
propriétés plutôt que de verser une indemnité en 
contrepartie d'une servitude? 
M. ANDRÉ POISSON: 
      Actuellement,  sur les quatre cent cinquante (450),  quatre 
cent soixante (460) propriétaires,  si nous excluons les deux 
(2) sites à Lachenaie et à East Hereford pour les postes de 
compression ou de mesurage,  nous aurons peut-être quatre (4) ou 
cinq (5) propriétés à acquérir compte tenu que 
l'emplacement est petit et qu'il n'est plus construisible une fois 
que l'emprise aura été prise. 
LE PRÉSIDENT: 
      Merci. 
M. JEAN PARÉ,  commissaire: 
      Sur quelle base pouvez-vous prendre la décision 
d'acquérir?  Peut-être développer l'idée de 
dimension,  à moins qu'il y ait d'autres paramètres. 
M. ANDRÉ POISSON: 
      Le paramètre principal,  si le terrain ne peut plus 
être utilisé aux fins pour lesquelles il était 
destiné.  C'est le paramètre ordinairement reconnu en 
jurisprudence. 
LE PRÉSIDENT: 
      D'accord.  Merci.  
      Monsieur Alvarez,  est-ce que vous avez d'autres questions? 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Non,  il m'a répondu.  ça veut dire qu'il faut que je 
m'adresse à une jurisprudence parce que le terrain...  cinq (5) 
mètres,  la loi ne me permet pas de construire.  Il faut que je 
m'en aille quatre cents (400) mètres au fond de mon terrain pour 
pouvoir bâtir et à ce moment-là,  si la 
municipalité le permet.  Est-ce qu'ils sont disposés à 
payer à vie,  faire construire un chemin,  faire le 
déneigement en fonction de ce chemin pour me rendre à mon 
chalet à chaque année,  développer le filage 
électrique jusqu'à quatre cents (400) pieds à 
l'intérieur et s'engager à tous les inconvénients eux 
aussi que ça,  ça m'occasionne?  
      Là,  je vais commencer à penser que peut-être il 
y a quelqu'un éventuellement, plus tard,  qui veut aller habiter 
au fond du bois.  Aucune vue.  Ils me privent toute la vue 
panoramique que j'ai présentement.  Ils me privent de tous mes 
agréments que j'ai présentement,  mais ils vont me 
dédommager à 125 %.  C'est très généreux.  
Mais je ne leur ai pas demandé. 
LE PRÉSIDENT: 
      Avez-vous d'autres commentaires,  monsieur Poisson? 
M. ANDRÉ POISSON: 
      Disons,  monsieur soulève un point.  Disons que nous avons 
offert de déplacer la résidence,  le chalet de monsieur.  
Si le chalet était déplacé à un endroit plus loin 
de la route,  il est évident que dans notre compensation,  le 
dommage futur de l'entretien, déneigement du chemin,  sera 
disons considéré. 
LE PRÉSIDENT: 
      ça fait partie des paramètres de calcul,  c'est ça 
que vous dites? 
M. ANDRÉ POISSON: 
      Ces dommages sont toujours considérés lorsqu'il y a 
acquisition par un corps public dans un cadre d'expropriation.  Ils 
sont reconnus par les cours. 
LE PRÉSIDENT: 
      D'accord.  
      Alors,  monsieur Alvarez,  je vous remercie et je vous rappelle 
que vous avez droit à un avocat pour vous démêler dans 
toutes ces questions.  Merci. 
M. EUTIQUIO ALVAREZ: 
      Merci beaucoup. 
LE PRÉSIDENT: 
      Alors,  mesdames,  messieurs,  merci pour votre attention et 
cette séance clôt la première partie d'audiences 
publiques ici même à Pointe-aux-Trembles.  La Commission 
poursuit ses travaux demain,  à Granby,  à 19 h.  Merci. 
               ************************************** 
Je,  soussignée,  LISE MAISONNEUVE,  sténographe 
judiciaire,  certifie sous mon serment d'office que les pages ci-
dessus sont et contiennent la transcription exacte et fidèle de 
la preuve et des témoignages en cette cause,  pris au moyen du 
sténomasque,  le tout conformément à la Loi. 
                            ET J'AI SIGNÉ: 
                            _________________________ 
                            LISE MAISONNEUVE, S.O. 

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